27. ” La Belgique est trop petite pour les start-up qui préfèrent les USA ou l’Asie “
Toute start-up espère devenir à court terme une ‘success story’. Pour avoir davantage d’impact, une jeune pousse lorgne dès lors rapidement la Silicon Valley ou Shanghai. Notre pays est-il trop petit pour leurs ambitions ?
D’ACCORD Charlotte Gréant directrice générale de Start-ups.be
Charlotte Gréant a récemment pris la tête de Start-ups.be et de Scale-Ups.eu. Elle estime que de nombreuses start-up belges peuvent tirer parti d’une implantation aux Etats-Unis. ” Même s’il ne doit pas s’agir d’un but en soi, fait-elle remarquer. Il convient de procéder d’abord à une analyse en profondeur pour voir si de nouvelles perspectives s’ouvrent véritablement. Si tel est le cas, il ne faut pas hésiter. Les entreprises en croissance atteignent en effet outre-Atlantique un marché nettement plus grand et un réseau plus vaste. ”
La connaissance des langues et la multiculturalité constituent des atouts majeurs pour les start-up belges visant l’international. ” Autre avantage de taille, notre esprit critique, relève encore Charlotte Gréant. Alors que les entrepreneurs américains imaginent très vite pouvoir changer le monde, nous adoptons une attitude nettement plus prudente. Nous pourrions d’ailleurs avoir davantage d’ambition ! ” Une adaptation du modèle commercial en fonction de l’approche américaine constitue un must. ” Vous recommencez pratiquement de zéro, mais une fois que vous êtes bien parti, les portes s’ouvrent. Un bon encadrement fait la différence. ”
PAS D’ACCORD Pieter Gillis ‘managing partner’ d’iAdvise Groep
” Pour développer une start-up, il ne faut pas forcément aller aux Etats-Unis ou en Asie, au contraire même “, prétend Pieter Gillis, ‘managing partner’ d’iAdvise Groep. Ce qui était au départ une start-up dans le giron du Cronos Groep s’est entre-temps muée en un groupe de 12 sociétés qui fonctionnent chacune à sa manière comme une start-up ou une scale-up. ” Nous connaissons bien la langue, la culture et le bagage social de nos collaborateurs et de nos clients. Il s’agit là d’éléments importants lorsque l’on construit une entreprise. Or il n’est pas aisé de reproduire ce type d’exercice à l’étranger. Aux Etats-Unis par exemple, tout est nettement plus cher qu’ici : les salaires, les loyers, etc. ” Ce qui ne facilite pas l’aventure d’une jeune pousse à l’étranger. Mais rien n’est impossible. Plusieurs entreprises du groupe Cronos ont entre-temps réussi leur percée aux Pays-Bas, au Portugal, en Espagne et aux Etats-Unis notamment. ” Elles appliquent une recette typiquement belge – et aussi propre au groupe Cronos, remarque Pieter Gillis. Pas à pas, sans risques exagérés. ”
Pour sa part, la start-up Bolt a lancé dans notre pays une plateforme d’énergie permettant aux ménages d’acheter de l’électricité verte à des fournisseurs locaux. Bolt est issue de l’initiative Start-it de la KBC et a choisi d’attirer des entrepreneurs expérimentés dans son conseil d’administration. ” Je ne peux que le conseiller à toute start-up, estime Pieterjan Verhaeghen, cofondateur et CEO. Une connaissance approfondie du marché local comme base d’un service de qualité me semble être la bonne approche. Je ne peux d’ailleurs pas me plaindre de l’esprit d’entreprenariat qui règne en Belgique. Certes, certaines choses se font lentement, mais nous disposons de personnes très talentueuses et engagées. ”
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