“Une vague de rachats sans précédent va déferler sur l’Europe”

Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Les capital-risqueurs israéliens lorgnent toujours plus explicitement l’Europe pour y investir. C’est là une donnée relativement nouvelle car jusqu’il y a peu, ils ne s’intéressaient qu’à leur pays et aux Etats-Unis. Pourquoi ce changement? “Une vague de rachats sans précédent va déferler sur l’Europe, et les capital-risqueurs vont pouvoir faire des affaires en or.”

Il est certain depuis un petit temps déjà que c’est le moment propice pour lancer une entreprise technologique. L’infrastructure est devenu abordable, il y a pas mal d’argent disponible auprès des business angels et des capital-risqueurs, l’on ouvre toujours plus d’incubateurs, l’on organise sans cesse plus d’événements, et les autorités font de leur mieux pour rendre le climat favorable aux investissements.

Alan Feld, le directeur du capital-risqueur israélien Vintage Investment Partners, a cette semaine cité quelques autres raisons qui pourraient peut-être finir de convaincre ceux qui douteraient encore: “Avant, nous nous tournions surtout vers Israël et les Etats-Unis pour des participations, mais cela a changé: l’Europe est aussi devenue intéressante”, a-t-il expliqué au groupe de 35 starters et investisseurs belges qui, dans le giron BetaGroup, se trouve en mission économique en Israël.

“Voyez Spotify, Just Eat ou Zalando: l’on voit apparaître de grandes entreprises innovantes sur le Vieux Continent, qui, au niveau de leur taille, ne sont plus guère éloignées des sociétés américaines. De plus, le marché européen du capital-risque est nettement moins compétitif que l’américain, et l’on peut encore y accéder bien plus aisément qu’à la Silicon Valley.”

Feld suggère qu’une vague de rachats sans précédent va déferler sur l’Europe, ce qui, pour son véhicule d’investissement (qui gère un capital d’1 milliard de dollars) rendra les choses encore plus intéressantes sur le plan de la prise de participation dans des entreprises européennes.

“Une entreprise comme Oracle engrange 50 pour cent de son bénéfice en dehors des Etats-Unis, mais ne peut ramener cet argent facilement dans son pays, sous peine de devoir payer trop d’impôts. Il est toujours plus évident que ce bénéfice va être réinvesti dans des rachats, en grande partie en Europe.”

“La qualité des entreprises technologiques est au top, les prix sont intéressants, et les multinationales ne savent plus ce qu’elles doivent faire avec leur argent. En tant que capital-risqueur, nous voulons évidemment prendre part à cette vague de rachats. Vous allez voir le nombre d’exits croître de façon exponentielle.”

Ces deux dernières années, Vintage Investment Partners est déjà entré dans quatre fonds technologiques européens, et trois autres suivront cette année encore. Ces derniers mois, Alan Feld s’est également plus souvent déplacé en Europe que durant les dix années précédentes. “Nous voyons pas mal de choses innovantes se manifester en Europe. Il faudrait donc être fou pour rester sur le côté.”

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