Un hackathon pour l’épilepsie à la fois à Bruxelles et à Atlanta

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Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Le géant pharmaceutique UCB met son expertise en épilepsie au profit de la communauté des start-ups en organisant, en partenariat avec HealthStartUp, un hackathon mis sur pied à la fois à Bruxelles et à Atlanta.

A l’échelle mondiale, 65 millions de personnes souffrent d’épilepsie, dont 60.000 victimes en Belgique, soit la population d’une ville comme Tournai. Mais si on la compare à des maladies comme le diabète ou le cancer, cette affection n’attire que peu l’attention, surtout dans la communauté technologique.

Le spécialiste belge de l’épilepsie UCB entend remédier à cette situation en organisant en collaboration avec le réseau de starters en soins de santé HealthStartup le premier hackathon sur ce thème. A noter que cette compétition ne se déroule pas en un seul endroit, mais à la fois dans les bureaux d’UCB à Bruxelles et à Atlanta.

“Les technologies évoluent à la vitesse grand V, mais en tant qu’entreprise médicale, notre coeur de métier ne se situe pas dans ce domaine, explique Erik Janssen, responsable de la neurologie chez UCB. Dans le même temps, nous constatons que nos patients sont demandeurs d’outils technologiques permettant de leur faciliter la vie. C’est pourquoi il peut être intéressant d’associer nos compétences aux celles de la communauté technologique.”

Dans le même temps, UCB espère bénéficier de la culture d’innovation du monde des starters, tout comme de l’esprit d’agilité. “L’aspect réseautage joue aussi un rôle, ajoute Janssen. Le monde numérique est relativement nouveau pour nous. Qui devons-nous apprendre à connaître, avec quels partenaires devons-nous entrer en contact ? L’objectif est d’en arriver à un meilleur résultat pour le patient, là est la principale motivation.”

Caisse de résonance

Ces dernières années, UCB a mené de nombreuses recherches sur les besoins en épilepsie. “En fait, tout le monde s’accorde sur un point : les patients souhaitent surtout une caisse de résonance : ils veulent apprendre les uns des autres, mais dans le même temps ils désirent faire savoir leur maladie. C’est pourquoi de grands réseaux on-line généralistes ont peu de chances.”

Le responsable en neurologie ne cache pas son intention de mettre en place une plate-forme technologique permettant aux patients d’entrer en contact les uns avec les autres en toute confidentialité. Une sorte de réseau intime donc, mais pas axé sur le cancer (comme l’Esperity bruxellois) ou le diabète, mais l’épilepsie. “Une autre tendance est la predictability, poursuit Janssens. Je veux me rendre à tel endroit en voiture, mais qu’adviendrait-il en cas d’accident ? Cette absence de prévisibilité est considérée par la grande majorité des patients comme l’une des pierres d’achoppement majeures. Demain, il sera certainement possible de déterminer, sur base de plusieurs paramètres, générés notamment par des capteurs, quand une attaque d’épilepsie se produira. Malheureusement, nous n’en sommes pas encore là. Il faudra certainement plusieurs années avant que de tels outils fiables apparaissent sur le marché.”

Hackepilespy

Le premier hackathon ‘hackepilespy’ sera organisé du vendredi soir 24 au dimanche soir 26 avril dans les bureaux d’UCB de Bruxelles et d’Atlanta. Toutes les contributions sont les bienvenues. “Il va de soi que nous ciblons les développeurs et les acteurs de la communauté technologique, mais toute personne disposant d’une expertise intéressante peut participer. Pour insister sur le caractère international d’UCB, et comme l’on retrouve aux USA une importante communauté technologique, ce hackathon se tiendra tant à Bruxelles qu’à Atlanta. Les deux sites seront connectés en permanence afin que l’échange d’idées puisse s’opérer au mieux.”

Tant à Atlanta que dans la capitale belge, 3 vainqueurs seront désignés par le jury. Le premier recevra 6.000 €, le second 3.000 € et le troisième 1.000 €. “Nous entendons faire de cet événement une plate-forme d’innovation ouverte, conclut Janssen. Les vainqueurs restent propriétaires de leur idée, mais si nous croyons en un projet, nous examinerons comment collaborer au mieux. Les solutions intéressantes pour les patients épileptiques étant sans doute infinies, je suis très curieux de voir les résultats de cet exercice.”

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