CrowdAngels.co ne se limite pas à de l’aide financière

© CrowdAngels

Pourquoi demander de l’argent alors que vous pourriez obtenir bien autre chose et pourquoi pas directement le service ou le produit voulu. C’est avec ce slogan que la jeune entreprise CrowdAngels.co propose un nouveau regard sur le financement participatif (crowdfunding).

Il a déjà amorti ses coûts d’apprentissage, le fondateur et inventeur Fanuel Dewever. Conjointement avec deux associés, il a été autrefois déjà à l’initiative d’Emphasis, une plate-forme de crowdfunding visant le journalisme photographique et d’autres histoires visuelles. “Le succès a été immédiat, mais la rentabilité ne fut pas au rendez-vous, ce qui nous a contraints à arrêter tout au bout de trois ans.”

A-t-il pourtant retenu la leçon? Avec CrowdAngels.co, Dewever veut en tout cas tirer parti de bien autre chose que d’un meilleur modèle commercial pour une autre approche du financement participatif: “Ce que nous avons appris des projets soutenus par Emphasis, c’est que l’on demandait à tous les coups de l’argent, qui servait ensuite à financer des services, du personnel ou des produits. Quel détour! Si une jeune entreprise a besoin d’un espace de travail, elle doit simplement le demander et pas les moyens financiers pour louer quelque chose quelque part! Des études ont depuis longtemps déjà démontré que les gens ont nettement plus le sentiment d’être utiles en consacrant par exemple quinze minutes de leurs temps plutôt que 150 euros. Cette approche engendre une bien plus forte implication de la part des investisseurs. Voilà pourquoi vous pouvez demander des choses concrètes sur notre plate-forme, même si l’aspect financier n’est jamais loin. J’appelle cela l’omnisourcing: un retour vers l’économie de troc, où l’argent n’est qu’un des moyens utilisables pour réaliser quelque chose.”

Dewever se veut sobre: “La dernière chose que nous voulions, c’était de créer une énième communauté de crowdfunding. Nous avons donc préféré partir d’une approche business to business to consumer, par laquelle nous offrons aux organisations possédant déjà une communauté – je pense ici à Unizo, VOKA, mais aussi à Greenpeace par exemple – une plate-forme leur permettant de mener à bien des projets. C’est pourquoi nous proposons aussi une ‘white version’ de notre produit qu’elles peuvent adapter à leurs besoins et desiderata, sans que nous intervenions. Nous nous considérons donc plutôt comme un facilitateur pour toutes les communautés existantes au niveau du crowdfunding. Nous négocions aussi avec plusieurs villes en vue de stimuler l’entreprenariat, la participation citoyenne ou l’innovation urbaine comme l’internet des choses (Internet of Things) ou des applications dans les villes intelligentes (Smart Cities).”

Cela peut paraître idéaliste, mais il faut évidemment aussi que CrowdAngels.co en retire quelque chose. “Nous nous basons sur une approche ‘pay what’s fair'”, explique Dewever. Pour les projets jusqu’à 30.000 euros, nous facturons un forfait fixe. En outre, nous prévoyons des coûts de licence à la mesure des organisations qui poursuivent plusieurs projets. Il peut nous arriver également d’adopter une approche ‘win-win’, par laquelle nous concluons un partenariat, nous prenons une participation au bénéfice ou nous aidons à rechercher un troisième investisseur.”

CrowdAngels.co a été lancée fin juin au terme de longs préparatifs. “Nous avons travaillé quasiment deux ans et avons investi surtout beaucoup de notre temps et de nos efforts pour y arriver”, affirme Dewever. “C’est difficile à exprimer sur le plan financier, surtout parce que nous avons aussi échangé pas mal de services, tout à fait dans l’esprit de notre plate-forme car c’est quand même mieux de donner le bon exemple. Maintenant, nous négocions avec des capital-risqueurs et business angels internationaux pour une première phase de capitalisation via laquelle nous espérons recueillir deux millions d’euros. Cela devrait nous donner l’oxygène nécessaire pour pouvoir étendre notre équipe et réaliser un déploiement rapide dans le reste du monde.”

Qu’est-ce que cela a donné jusqu’à présent? “Ces derniers mois, j’ai beaucoup parlé là où des starters ayant de nouvelles idées et des investisseurs se rencontrent, comme au WebSummit (Irlande), au TheAugustFest (Inde) et au RISE (Hong Kong), et l’on constate que le bouche à oreille fonctionne. Les premiers utilisateurs de notre solution Crowd-as-a-Service sont déjà enregistrés, et de plus grands projets sont en chantier. C’est ainsi que De Bardijnen, une association qui s’occupe de communication narrative (storytelling) en matière de patrimoine, lancera bientôt sa propre plate-forme Kairos avec notre soutien”, explique le CEO. “Et nous parlons en outre avec une grande banque qui veut aussi démarre sa propre initiative de financement participatif. Elle est même en train d’examiner la possibilité d’intégrer également le projet à sa branche ‘corporate responsibility’. Et puis, il y a CrowdGirls, une initiative de quelques femmes d’affaires en vue d’aider leurs homologues féminines à sortir de l’ombre et ce, non pas en créant un nouvel espace de dialogue, mais en s’aidant mutuellement par des conseils et autres, en vue de progresser.”

CrowdAngels.co est déjà aussi active aux Etats-Unis. “Tant à New York qu’à San Francisco, nous avons mis en place dans les écoles un projet pilote appelé CampusAngels.com, avec lequel nous voulons aider à soutenir des initiatives à ce niveau. Le prochain marché de croissance pour CrowdAngels sera cependant l’Inde, où nous avons permis à un investisseur qui entend stopper la fuite des cerveaux de son pays, d’aider les starters via CrowdAngels.”

Passeport

Appellation: CrowdAngels.co

Siège social: Vilvorde

Nombre d’associés: 1

Capital: Organisera bientôt sa première phase de capitalisation et espère en recueillir deux millions d’euros.

Site web:www.CrowdAngels.co

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