T-Mining sécurise le transport portuaire avec la chaîne de blocs
Il est difficile de transférer des informations si vous n’avez pas pleinement confiance en l’autre partie ou si vous ne savez pas comment l’information sera utilisée par la suite. La chaîne de blocs peut apporter une solution, comme l’a compris la start-up anversoise T-Mining qui l’exploite pour améliorer le trafic de conteneurs dans et autour du port d’Anvers.
Si la chaîne de blocs représente une technologie relativement nouvelle, bien qu’elle soit à la base de l’argent crypto de bitcoin notamment, son évolution est extrêmement rapide. ” Pour la première fois, on dispose d’une technologie permettant de ne plus stocker l’information de manière centralisée, mais à différents endroits simultanément, explique Nico Wauters, CEO de T-Mining. En exigeant à chaque fois des attestations lorsque quelque chose change, à n’importe quel endroit où se trouve l’information, il s’agit d’une technologie incroyablement sécurisée et qui permet même d’échanger ou de transmettre des actifs. Celui qui donne un bitcoin à un autre n’en a plus de copie dans sa boîte, cette monnaie a disparu. C’est cette idée que nous voulons appliquer à l’ensemble du trafic de données, et plus particulièrement aux transport de fret dans un port, car la confiance est ici essentielle. ”
Et Wauters d’expliquer le nombre d’intervenants dans le transport d’un conteneur de fret par exemple. ” L’affréteur, l’expéditeur, le batelier, le bateau, le train, la douane, etc. Tous ces acteurs doivent collaborer, alors même qu’ils deviennent concurrents à d’autres moments, ce qui rend l’information très sensible. Vous voulez pouvoir contrôler qui sait quoi, et quand. Avec la technologie de la chaîne de blocs, c’est possible. ”
Confiance
T-Mining planche donc sur une plate-forme de traitement de l’ensemble de la logistique autour du trafic de conteneurs et d’actualisation des données associées. ” Ce faisant, nous entendons aussi lutter contre le vol de conteneurs, poursuit le CEO. Un code PIN tel qu’il est utilisé actuellement par les camionneurs pour prouver qu’ils peuvent prendre livraison d’un conteneur peut être communiqué à n’importe qui. Nous planchons sur une méthode permettant d’assurer une gestion sécurisée de ce type de droits. ”
Le système exige des développements importants, car la chaîne de blocs est une technologie relativement nouvelle. Du coup, Wauters a besoin d’investissements conséquents. ” Je les ai trouvés chez plusieurs business angels qui nous ont assuré un capital de départ de 350 000 ?. Ce faisant, nous serons déjà loin à la fin de cette année, après quoi nous espérons engranger nos premières rentrées. ”
D’ici quelques mois en effet, la plate-forme de T-Mining devrait être au point et les premiers tests pourront être entamés dans le port d’Anvers, où de grands opérateurs tels que MSC et PSA (Port Of Singapore Authority) ont accepté de collaborer. ” Fin de cette année, le produit devrait être lancé commercialement, sur base d’un modèle de paiement à l’usage. Le client paiera donc par conteneur dont nous assurerons la gestion. Nous voudrions ensuite monétiser l’ensemble des données générées autour de cette gestion dans la mesure où différents acteurs ont d’ores et déjà montré leur intérêt. ”
Modèle de revente
Pour assurer la distribution de son produit, Wauters table sur un modèle de revente dans le cadre duquel des plates-formes IT existantes dans le port intégreront son produit dans leur offre. ” Cela exigera une approche spécifique en fonction de chaque port, se rend-il compte. Car si le port de Rotterdam par exemple dispose d’un système interne assez bien élaboré, Anvers pour sa part travaille avec de nombreux programmes différents. ”
Mais le monde est demandeur et T-Mining ne manque pas d’ambitions. Les Pays-Bas sont dès à présent dans le collimateur, tandis que Singapour constitue une étape logique vu la collaboration avec PSA. ” Aujourd’hui déjà, nous sommes l’une des 3 start-up anversoises qui sont soutenues pour ouvrir un bureau dans la ville portuaire. En mai, nous allons renforcer nos contacts dans le cadre d’un voyage de startup.be. Nous voulons avoir une stratégie internationale et c’est nécessaire dans la mesure où en logistique et en dispatching, il n’y a pas de marché local. “
Siège social : Anvers
Nombre d’associés : 3
En quête de capitaux supplémentaires : pas pour l’instant, éventuellement en 2018
Site Web : www.t-mining.be
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici