De jeunes Belges recueillent 5 millions d’euros avec un logiciel d’analyse de données

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Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

Deux Belges émigrés à Londres ont récolté cinq millions d’euros avec leur startup Clarida. Leurs ambitions sont immenses: “Nous voulons devenir un acteur mondial dans le secteur des logiciels d’analyse de données.”

Clarida Technologies a été fondée il n’y a même pas un an par Robin Poelmans (27 ans) et son cousin Jonas Poelmans (30 ans). Tous deux ont effectué des études en économie et en sciences informatiques et se sont mis à collaborer étroitement il y a quatre ans. “Je savais que Jonas était en train de développer un logiciel de ‘data-discovery’ et j’ai été impressionné par ses applications possibles”, explique Robin Poelmans. “Dans un premier temps, je voulais utiliser ce logiciel pour pouvoir analyser de grandes quantités de données financières, afin d’investir à la Bourse. Mais très vite, j’en arrivai à la conclusion que le potentiel de ce type de logiciel était encore nettement supérieur à ce que je pensais.”

Pas de question pré-formulée

Le software d’analyse de données est généralement utilisé pour trouver dans une grande quantité d’informations la réponse à une question pré-formulée. “Mais régulièrement, on ne connaît pas les tenants et les aboutissants de problèmes, inefficiences ou difficultés pourtant bien réelles, ce qui fait que la question correcte ne peut être posée”, explique Poelmans. “Voilà pourquoi il faut examiner la structure inhérente des données et orienter l’analyse ultérieure à partir des éléments trouvés.” C’est dans ce but que le logiciel en question recourt entre autres à l”analyse conceptuelle formelle’, un domaine aussi complexe que spécifique au sein des mathématiques.

“Notre technologie permet d’analyser n’importe quelle donnée en profondeur. Nous voulons démontrer aux organisations qu’il y a beaucoup de potentiel au niveau de leurs données, et les aider à détecter les inefficiences, sans qu’elles soient obligées d’acheter toute une série d’outils logiciels différents”, ajoute Poelmans.

Trajet atypique

La jeune entreprise a opté pour un trajet quelque peu atypique en ne se focalisant pas sur un problème spécifique dans un secteur déterminé (ce qui simplifierait la mise sur le marché). “Jusqu’à présent, nous avons enregistré des succès significatifs dans des hôpitaux, centres de contacts, banques, firmes industrielles et institutions publiques, telles les services de police et d’impôts. La flexibilité de nos solutions s’avère intéressante pour les acteurs tant de grande taille que plus modestes.”

Selon Poelmans, le logiciel est directement opérationnel et est si convivial qu’il peut être utilisé même par quelqu’un n’ayant aucune formation IT. “Souvent, une organisation connaît des experts sans background IT, tandis qu’inversement, un informaticien n’a par exemple aucune connaissance dans le domaine, disons, de la cardiologie. “Notre logiciel peut également être utilisé par des experts et rend superflue la présence d’un ‘data science team’ séparé au sein d’une organisation.”

Londres

Nous ne souhaitons pas nous sentir poussés dans une direction qui pourrait rapporter rapidement gros aux investisseurs. Nous réfléchissons à court terme et voulons faire de Clarida l’une des plus importantes entreprises de logiciels d’analyse de données.

Pour lancer leur entreprise, les Poelmans ont gagné Londres. “Nous avions besoin d’une bonne infrastructure, d’un solide support de la part d’entreprises IT, ainsi que de perspectives de croissance internationales. Conjointement avec l’Allemagne, la Grande-Bretagne est un concentrateur d’entreprises technologiques en Europe”, affirme Poelmans. “Mais nous ne nous focalisons pas en soi sur notre siège londonien, puisque nous mettons principalement en oeuvre des projets dans d’autres pays.”

Clardida Technologies est déjà évaluée à 100 millions d’euros et récolte à présent 5 millions d’euros auprès d’un investisseur qui ne souhaite pas être connu. Les Poelmans sont très, très ambitieux certes, mais veulent garder les rênes entre leurs mains. Ils n’ont encore jamais eux-mêmes recherché du financement et ont déjà rejeté plusieurs propositions. “Nous ne souhaitons pas nous sentir poussés dans une direction qui pourrait rapporter gros aux investisseurs. Nous réfléchissons à court terme et voulons faire de Clarida l’une des plus importantes entreprises de logiciels d’analyse de données.”

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