Test: Cowboy 4 ST – À quel point le vélo électrique est-il connecté?

Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Les autres vélos électriques se passent souvent d’une app. Chez Cowboy, cette application sert de “cockpit”. Comment cela fonctionne-t-il dans la pratique ?

Les choses vont vite avec Cowboy. Tout d’abord, en termes de développement de produit. Depuis l’année dernière, la société bruxelloise fondée en 2017 est prête pour la quatrième génération de vélos électriques et vient d’ajouter de nouvelles fonctionnalités à son app. L’entreprise met aussi le turbo en termes de croissance et d’investissements. Cette année, elle a levé 71 millions d’euros supplémentaires pour pouvoir percer encore plus rapidement en Europe et certainement aussi aux États-Unis. Et la vitesse est aussi au rendez-vous de ses vélos électriques. Nous l’avons expérimenté en testant le C4 ST pour la première fois : après quelques coups de pédales, nous voilà propulsés. Ce modèle ST (pour “step through”, qui signifie à cadre bas) n’a pas de tube horizontal entre la selle et le guidon. C’est ce qu’on appelait autrefois un “vélo pour femmes”, mais ce n’est pas un vocabulaire que nous utilisons. Sur la version ST, la position est un peu plus droite et moins sportive. Le cadre est légèrement plus petit que celui du Cowboy 4 classique, ce qui le rend adapté aux cyclistes mesurant au minimum 1m60. Vous mesurez plutôt 1m90 ? Dans ce cas, le modèle C4 classique conviendra mieux à votre taille.

Comme tous les autres modèles Cowboys, le ST est “à vitesse unique”. L’absence de boutons de changement de vitesse, superflus, permet de garder un design épuré et simple. Le braquet du ST possède quelques dents de moins que le C4. Vos coups de pédales sont donc un peu moins forts, ce qui présente ses avantages dans un environnement urbain. Les seuls moments où vous apprécierez moins cette résistance plus faible, c’est dans les descentes à pleine vitesse. Il est impossible d’augmenter votre vitesse à ce moment, sauf si vous voulez ressembler à un hamster dans une roue.

Test: Cowboy 4 ST - À quel point le vélo électrique est-il connecté?
© KVdS/DN

Inversement, cette faible résistance s’avère très utile lors des montées. Vous bénéficiez immédiatement de l’assistance du moteur électrique. L’aspect le plus agréable du Cowboy 4 ST est l’approche progressive de cette assistance. Vous n’avez jamais l’impression qu’elle est insuffisante ni d’être propulsé trop fort. Sauf lors du démarrage. Il suffit d’un petit coup de pédales pour vous sentir propulsé : comme si quelqu’un vous poussait littéralement dans le dos pour le départ. Plus vous pédalez fort, plus l’assistance est prononcée. Jusqu’à atteindre la vitesse de 25 km/h. Ensuite, seuls vos efforts peuvent vous faire aller encore plus vite. La “vitesse de croisière” idéale est, selon nous, située entre 23 et 25 km/h.

L’app est la clé

Assez parlé du confort de conduite. Penchons-nous sur la technologie grâce à laquelle Cowboy essaie se démarquer. Il s’agit principalement de l’app Cowboy qui fait le lien entre votre vélo, votre smartphone et le cloud. Elle sert également de clé numérique pour démarrer le vélo. Dans l’app, vous pouvez “déverrouiller” manuellement votre vélo, mais vous pouvez aussi cocher l’option de déverrouillage automatique. La connexion réelle se fait via Bluetooth. L’app sait quand vous êtes à proximité immédiate de votre vélo et le déverrouille. C’est-à-dire que le moteur est déverrouillé et que les feux avant et arrière intégrés s’allument. Vous devrez donc toujours attacher votre vélo avec un cadenas solide, car il est toujours possible de partir avec le vélo sans l’assistance du moteur.

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© KVdS/DN

Vous n’avez pas votre téléphone sur vous ou la batterie s’est vidée de manière inattendue ? Vous avez toujours la possibilité de retirer la batterie avec la clé physique fournie et de la replacer après environ dix secondes. En parlant de la batterie : vous devez toujours la retirer pour la charger. Le chargeur inclus vous permet de recharger la batterie de 2,4 kg en 3,5 heures. Ce que nous trouvons un peu dommage, c’est que pendant l’opération, l’état de charge n’est pas indiqué pour pouvoir estimer, par exemple, quand vous pouvez reprendre la route.

Une batterie complètement chargée vous permet une autonomie de 70 kilomètres, en théorie. En pratique, c’est un tout petit peu moins. Ce point dépend en grande partie de l’assistance moteur utilisée, et donc de la force avec laquelle vous pédalez, ainsi que des conditions météorologiques. Par temps froid, vous pouvez facilement retirer 10 kilomètres d’autonomie. Les nombreux arrêts et redémarrages, qui ne sont pas rares en ville avec tous les feux de circulation et les carrefours, ont également un impact sur l’autonomie.

Un vélo toujours connecté

L’app vous permet de définir plusieurs préférences pour votre vélo ou l’éclairage (par exemple, l’allumage continu). La page d’accueil vous indique aussi sur une carte la dernière position connue de votre vélo et s’il n’est pas déjà “verrouillé”. C’est aussi sur cette page d’accueil que vous pouvez déverrouiller le vélo manuellement.

Écran d'accueil avec le bouton de déverrouillage.
Écran d’accueil avec le bouton de déverrouillage.© DN/KVdS

Le vélo possède une carte SIM intégrée, qui le maintient “connecté” en continu. Cela signifie qu’à la fin de chaque trajet, vous recevez un aperçu de votre trajet : une carte, mais aussi des informations supplémentaires telles que le nombre de minutes de votre trajet, votre vitesse maximale atteinte et votre vitesse moyenne. Cependant, il a parfois fallu jusqu’à une minute avant que le trajet complet n’apparaisse dans l’application. “Ce retard est connu de nos services et nous y travaillons”, a déclaré Tanguy Goretti, CTO et cofondateur de Cowboy. “Nos serveurs doivent calculer la ‘ligne’ empruntée indiquée sur la carte. La charge de nos serveurs a été très élevée ces derniers temps. Nous venons d’atteindre la barre des 10 millions de rides. Pour vous donner une idée : en mai, nos serveurs ont dû stocker et traiter 750.000 trajets à vélo. En avril, il n’y en avait ‘que’ 500.000″, explique Tanguy Goretti.

Parfois, il faut un certain temps avant d'obtenir cette information à la fin d'un trajet.
Parfois, il faut un certain temps avant d’obtenir cette information à la fin d’un trajet.© DN/KVdS

Antivol

Un service antivol a également été ajouté autour de la localisation intégrée de la carte SIM. Si quelqu’un déplace votre vélo, vous recevez immédiatement une notification sur votre smartphone et vous pouvez également suivre sa position. Même si le voleur débranche la batterie, par exemple (ce qui n’est possible qu’avec la clé fournie). En effet, une batterie intégrée dans le cadre continue d’envoyer le signal de localisation. Vous pouvez aussi souscrire une assurance vol facultative, ainsi qu’un service de “soins complets” pour l’entretien et l’assistance routière. Ce service coûte 20 euros par mois sur une base annuelle, ce que nous trouvons assez cher. Sachez qu’il est disponible uniquement dans notre pays à Gand, Anvers et Bruxelles.

Une app qui a l’ambition d’égaler Strava

Vous avez l’esprit de compétition ? Ou vous vous demandez si votre moyenne est comparable à celle des autres “Cowboys” sur la route ? L’app répond également à cette demande. En effet, vous pouvez comparer votre profil de “rider” à celui des autres. Vous pouvez aussi rejoindre une communauté locale. Attention : dans la pratique, cela a réveillé notre instinct de compétition pour voler à ce type la première place par rapport au nombre de kilomètres parcourus ! L’app vous encourage également à enfourcher davantage votre vélo, ce qui n’est pas une mauvaise chose pour le conducteur invétéré que je suis.

L'instinct de compétition est réveillé.
L’instinct de compétition est réveillé.© DN/KVdS

Support Quad Lock

Bien sûr, vous pouvez simplement garder votre smartphone dans votre poche ou sac à dos lors d’un trajet tranquille ou plus mouvementé (si vous êtes un fan de vitesse), mais vous pouvez aussi le fixer au support sur le guidon. Un support Quad Lock est intégré sur le dessus de la potence. En un quart de tour, vous pouvez fixer votre smartphone dessus, à condition qu’il soit équipé d’une coque spéciale. Nous avons rencontré quelques difficultés avec ce point. Ces coques existent pour les modèles d’iPhone et certains modèles Samsung, mais pas pour les appareils de test OnePlus, Huawei et Oppo que nous avions en stock. Certes, vous pouvez acheter un “adaptateur universel Quad Lock” chez Cowboy et c’est ce que nous avons fait. Il se fixe facilement à l’arrière du smartphone ou – et c’est recommandé – à une coque. Autre point d’attention : l’adaptateur n’adhère pas ou pas suffisamment aux coques souples en silicone ! Heureusement, cela a fonctionné en fin de compte. Si votre smartphone le permet, vous pouvez également configurer le Cowboy pour charger votre téléphone sans fil.

Grâce à ce support Quad Lock, fixez votre smartphone et charger-le sans fil. Les LED indiquent l'état de charge de la batterie de votre vélo.
Grâce à ce support Quad Lock, fixez votre smartphone et charger-le sans fil. Les LED indiquent l’état de charge de la batterie de votre vélo.© KVdS/DN

“Quad Lock est, selon nous, le meilleur système qui existe pour connecter physiquement votre smartphone à votre vélo. Sur la base des statistiques de nos utilisateurs, cela reste la meilleure option. Seuls 30 % des propriétaires de Cowboy utilisent un téléphone Android et la plupart d’entre eux ont un modèle Samsung pour lequel des coques compatibles existent”, ajoute Tanguy Goretti.

Votre smartphone sert de cockpit

Une fois votre smartphone fixé à votre guidon, l’app Cowboy sert de “cockpit” et affiche des informations en temps réel pendant votre trajet, comme la vitesse et la position sur la carte. Elle dispose également de sa propre navigation intégrée pour vous guider d’un point A à un point B. L’app vous présente (en fonction de votre destination) un ou plusieurs itinéraires possibles adaptés aux cyclistes. Dans la mesure du possible, des pistes cyclables ou des routes lentes sont choisies, car l’itinéraire le plus court n’est pas nécessairement le meilleur. La qualité de l’air est également prise en compte. Pour ces informations, Cowboy s’appuie sur les données de Breezometer.

La navigation de Cowboy prend également en compte la qualité de l'air.
La navigation de Cowboy prend également en compte la qualité de l’air.© DN/KVdS

Lors de nos essais, l’app Cowboy nous a généralement indiqué de bons itinéraires cyclables, qui évitaient autant que possible les routes régionales généralement très fréquentées. Parfois, nous nous sommes retrouvés sur des chemins de campagne moins confortables ou des routes pavées. Comme le Cowboy n’a pas de suspension, cela se sent immédiatement. Un peu plus problématique : certaines pistes à travers bois ou le long d’un pré étaient malheureusement presque complètement envahies par la végétation et/ou inondées, et donc impraticables. Dans cette situation, il nous manquait vraiment un bouton dans l’app pour indiquer de ne plus choisir cet itinéraire ou pour signaler un carrefour dangereux pour les cyclistes ou un obstacle (arbre tombé), comme Waze le propose dans la navigation automobile.

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Le “cockpit” du Cowboy 4 ST en mode navigation.© KVdS/DN

Cela ne nous étonnerait pas qu’une telle fonctionnalité soit bientôt disponible. Un ajout qui serait pertinent, puisque Cowboy gère déjà sa propre communauté “connectée”. D’ailleurs, nous espérons que l’app évoluera en une sorte de plateforme de données participative, dont tous les cyclistes Cowboy pourront bénéficier.

“Je ne vous laisserai pas consulter notre feuille de route”, s’amuse Tanguy Goretti, “mais il est clair que les services connectés sont et restent une priorité absolue pour nous. Ce point, ainsi que le design et le confort offert par les vélos électriques sans changement de vitesse restent nos arguments de vente.”

Une foule de statistiques.
Une foule de statistiques.© DN/KVdS

Un vélo de société ?

J’habite un peu trop loin de mon bureau, sinon j’aurais envisagé le Cowboy 4 ST comme “vélo de société”. “Les ventes de Cowboy se font presque exclusivement en ligne, mais nous avons désormais aussi des partenaires pour servir le marché du leasing. Ce dernier se développe rapidement en Belgique”, déclare Tanguy Goretti. De nombreuses entreprises proposent des vélos de société électriques comme avantage extralégal ou dans le cadre d’un budget de mobilité ou d’un plan cafétéria. En Belgique, Cowboy collabore avec Joule, Team Cyclis, O2O et Lease a Bike pour le marché du leasing.

Conclusion

Nous avons dû faire de notre mieux pour ne pas nous habituer trop rapidement au confort de disposer d’un Cowboy. Mais nous n’y sommes pas vraiment parvenus. La simplicité, le confort, l’assistance progressive du moteur, que vous ne ressentez que lorsque c’est nécessaire, l’app “cockpit” et le design de ce vélo nous ont convaincus de l’utiliser tous les jours, parfois pour remplacer de courts trajets en voiture. Nous avons l’impression que les services connectés n’ont pas encore été entièrement développés. Nous attendons l’arrivée de possibilités supplémentaires. Cela dit, l’app et les fonctionnalités actuelles fonctionnent très bien. S’il est important pour vous de pouvoir fixer votre smartphone sur le support du vélo, mieux vaut vérifier la compatibilité Quad Lock de votre type de téléphone avant votre achat.

Cowboy 4 ST

Prix indicatif: à partir de 2 790 euros (TVA incluse). Le modèle que nous avons testé, muni d’une béquille et d’un porte-bagages préinstallés et d’une coque universelle Quad Lock, coûte 2 903 euros (TVA incluse).

Site internet: https://fr-be.cowboy.com

Cowboy 4 ST: en toute élégance dans les rues
Cowboy 4 ST: en toute élégance dans les rues© KVdS/DN

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