Politiciens, ne touchez pas à internet!

Luc Blyaert était rédacteur en chef de Data News

La neutralité du net, ce n’est certes pas un concept qui vous met le feu, mais qui ne vous glace pas le sang non plus. Il ne déclenche pas non plus les passions.

La neutralité du net, ce n’est certes pas un concept qui vous met le feu, mais qui ne vous glace pas le sang non plus. Il ne déclenche pas non plus les passions. Pourtant, il y a quelques politiciens belges qui souhaitent faire adopter une nouvelle loi en la matière. Comme s’il n’y avait pas encore suffisamment de lois et de récriminations dans ce pays…

En réalité, il s’agit de laisser internet ouvert et d’y autoriser un libre parcours à toutes sortes de services. Les Belgacom, Telenet et Mobistar ne pourraient donc plus ni demander de supplément, ni appliquer des tarifs flexibles pour, disons, Skype, Facebook, la web vidéo, les jeux mobiles,… Manifestement, les politiciens, que nous appellerons encore ‘nos’ politiciens, ne font pas confiance aux fournisseurs de services, pas toujours à tort il est vrai. Mais cette neutralité du net doit-elle vraiment être réglementée pays par pays? Et qui sait, peut-être bientôt, communauté par communauté…?

La neutralité du net n’est-elle pas une affaire à régler au niveau européen? L’Europe est en retard, rétorque-t-on au CD&V, à la N-VA et au PS. Et bien soyons dans ce cas heureux, une fois n’est pas coutume, que l’Europe se traîne. Cela évite les erreurs et surtout une approche émotionnelle trouble. C’est ainsi que la proposition de loi belge prévoit une exception à la neutralité du net, lorsqu’il est question de congestion réseautique. Dans ce cas, le fournisseur de services pourra temporiser les ‘services plus lourds’. C’est tellement vague que cela autorise les opérateurs télécoms à n’importe quelle interprétation. Qui contrôlera du reste cette congestion?

L’arrêt récent concernant The Pirate Bay démontre par ailleurs douloureusement combien les juges sont aujourd’hui déphasés. En cas d’effraction, il convient d’arrêter les malfaiteurs. Barricader les accès n’a aucun sens, surtout si ce n’est que partiellement (uniquement chez Telenet et Belgacom).

Que nos politiciens ne touchent donc pas à internet. Internet est vaste et est devenu incroyablement innovant précisément grâce à une approche ouverte et déréglementée.

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