Open Source or Not Open Source: That’s the Question…

Le débat sur l’utilisation des logiciels open source dans les entreprises, l’administration et l’enseignement revient avec la régularité d’un métronome.

Le débat sur l’utilisation des logiciels open source dans les entreprises, l’administration et l’enseignement revient avec la régularité d’un métronome. Et ce genre de débat est souvent mené sur le fil du rasoir. La discussion s’est réinvitée la semaine dernière: une question parlementaire de Ludo Sannen sur l’utilisation des logiciels open surce dans l’enseignement a été balayée d’un revers de main par le président de la commission “Enseignement et égalité des chances”. Et cela a été une nouvelle fois l’occasion d’échanges pour le moins vifs entre les intéressés.

La discussion qui est menée par les partisans et les détracteurs porte systématiquement sur le prix. es logiciels oen surce seraient pour ainsi dire gratuits, alors que les produits commerciaux comparables sont affreusement coûteux. Des questions du genre: Quels sont nos besoins? Quels produits répondent à nos besoins? Quelle est la qualité de chaque produit? Y a-t-il encore d’autres utilisateurs de ce produit? Le produit es-il évolutif? Qu’en est-il de la compatibilité de ce produit avec d’autres?, etc.nt manifestement pas d’application pour les logiciels oen surce.

On peut évidemment avoir des discussions interminables sur le prix d’un produit. Permettez-moi tout de même de préciser que les logiciels oen surce ne sont pas synonymes de “freeware” et que les frais de licence ne sont pas le seul coût d’un logiciel. Les études comparatives des différents produits concurrents ne prennent généralement pas en compte les frais d’achat et d’installation des produits open source (parfois sans manuel) ainsi que les coûts liés à la formation et à l’assistance des utilisateurs. En ignorant ou déplaçant certains coûts, on peut évidemment essayer de convaincre que l’on a raison.

La remarque ci-dessus aura tôt fait de me cataloguer dans le camp des adversaires des logiciels open source. Ce serait pourtant une impression erronée. De formidables logiciels open source sont disponibles. Il est cependant impossible de décréter de manière générale qu’une entreprise, une institution publique ou un établissement scolaire DOIT utiliser ces logiciels. Les circonstances, l’environnement, les connaissances des collaborateurs TIC et des utilisateurs, etc. tout cela détermine dans quelle mesure un produit open source peut être utilisé oui ou non.

Et l’enseignement? Faut-il OBLIGER l’enseignement à utiliser des logiciels open source? Personnellement, je n’aime guère que le monde politique se mêle de ce genre de choses. L’enseignement n’est-il pas capable de juger par lui-même si tel ou tel logiciel open source répond à ses besoins précis? N’est-il pas plus indiqué de fournir suffisamment d’informations objectives aux responsables de l’enseignement afin qu’ils puissent apprécier eux-mêmes quel produit devrait avoir la préférence dans leur environnement? Nos hommes politiques ne feraient-ils pas mieux d’entamer une discussion avec les nombreux fournisseurs de matériel, de logiciels, de services de réseau, etc. afin d’obtenir de meilleures conditions (financières) pour l’enseignement? Si le politique fournit ces informations et ce soutien, alors chaque établissement scolaire pourra choisir seul les produits les mieux adaptés aux objectifs qu’il veut atteindre.

Le débat open source ou pas open cource n’a guère de sens. La discussion ne doit pas se limiter au choix de recourir ou non à l’open source. Les deux mondes ont gagné le droit d’exister et ils continueront de se compléter l’un l’autre.

Carlos De Backer

Carlos De Backer est professeur à l’université d’Anvers et secrétaire du SAI (Studiecentrum voor Automatische Informatieverwerking). Il est en outre membre du comité consultatif de rédaction de Data News.

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