Pourquoi pas une voiture de société verte ?

L’informaticien moyen gagne bien sa vie, comme le montre l’enquête Salaires de Data News. Toutefois, la pénurie sur le marché du travail n’incite pas les employeurs à la surenchère. L’enveloppe salariale reste relativement stable ces dernières années. A noter que l’informaticien reste attaché à sa voiture de société, même si celle-ci peut devenir ‘verte’.

Combien gagnez-vous effectivement ? Telle est l’une des questions les plus indiscrètes qui existent dans notre pays. Même l’enquête Salaires strictement anonyme de Data News montre que 2,4% des répondants préfèrent ne pas répondre à cette question. Heureusement, les 97,6% restants ont répondu. Du coup, il est désormais possible de savoir quel est le salaire moyen de l’informaticien. Et il n’y a guère à s’en faire pour lui. Si l’on analyse les chiffres, un informaticien moyen gagne relativement bien sa vie dans notre pays. Quelque 20% d’entre eux annoncent un salaire brut de 3.000 à 4.500 ?. Un quart des répondants situe son salaire brut entre 4.500 et 5.500 ?, et 1 sur 5 entre 6.500 et 10.000 ? bruts. L’on ne sera sans doute pas surpris d’apprendre que le consultant indépendant gagne mieux qu’un informaticien salarié. Par ailleurs, le salaire augmente en fonction de l’ancienneté.

Dans la plupart des entreprises, les salaires des informaticiens se situent à un niveau comparable. D’ailleurs, avec le salaire seul, il est difficile d’encore attirer des candidats aujourd’hui. ” Steven De Coninck, responsable HR auprès du prestataire de services Xylos.

Ambiance de travail et contenu de la fonction

En dépit de la pénurie sur le marché de l’emploi en informatique, il ne semble pas être question de surenchère des salaires – et en rien comparable à la hausse que le secteur a connue à la fin des années 1990. ” Dans la plupart des entreprises, les salaires des informaticiens se situent à un niveau comparable, estime Steven De Coninck, responsable HR après du prestataire de services Xylos. D’ailleurs, avec le salaire seul, il est difficile d’encore attirer des candidats aujourd’hui. ” Car si le critère de choix principal d’un employeur demeure le salaire, d’autres éléments comme l’ambiance de travail et les horaires flexibles constituent des facteurs presque aussi déterminants. ” Nous constatons que de nombreux collaborateurs attachent de l’importance à l’entreprenariat responsable. Et bien évidemment, le contenu de la fonction est essentiel. Les jeunes diplômés peuvent choisir parmi une offre très large et optent donc pour des emplois vraiment intéressants. ”

Au-delà de l’importance du salaire, la composition de la rémunération apparaît comme un critère important. A ce niveau, la liberté reste aujourd’hui encore relativement limitée. Près de 1 informaticien sur 5 précise que son influence sur la composition de l’enveloppe salariale est assez restreinte. Pas moins de 27% précisent même n’avoir aucun choix. Voilà un constat qui étonne, n’en déplaise aux plans cafétéria annoncés. Si la liberté de choix est faible, cela ne signifie pas que l’informaticien ne bénéficie d’aucun avantage extra-légal. Ainsi, les informaticiens reçoivent très souvent un 13e mois (77%), une assurance hospitalisation complémentaire (76%), des chèques-repas (75%), un PC portable et smartphone (68%) et une assurance pension complémentaire (65%).

Pourquoi pas une voiture de société verte ?

Exit la voiture de société ?

Vous vous demandez sans doute où se situe la voiture de société dans ce classement. Eh bien, celle-ci reste très présente dans l’enveloppe salariale de l’informaticien. En effet, pas moins de 66% d’entre eux en ont une. La question est de savoir combien de temps cette situation perdurera. En prélude aux élections, les Verts ont mis à l’ordre du jour la fiscalité favorable dont profite la voiture de société. Le parti plaide pour une redistribution du budget de mobilité parmi l’ensemble des collaborateurs d’une entreprise. Dans une telle situation, l’informaticien qui circule en voiture de société pourrait se voir présenter demain une facture salée. Celui qui abandonnerait sa voiture de société verrait augmenter son net, mais pas suffisamment pour compenser l’achat et les coûts d’une même voiture achetée en propre. Dans ce contexte, l’Open VLD et la N-VA notamment évoquent un ‘pillage’ de salaire pour des centaines de milliers de travailleurs.

Quand bien même le changement climatique fait la une de l’actualité, l’informaticien reste farouchement attaché à sa voiture de société. Pourtant, si près de 7 informaticiens sur 10 en reçoivent toujours une, il se s’agit plus pour la première fois dans l’histoire de l’enquête Salaires de l’avantage extra-légal qu’ils citent en priorité. Si l’employeur devait toucher à la commission perçue par l’informaticien, il s’agirait là de la raison principale de volonté de changer d’emploi. Lors des éditions précédentes de l’enquête, la voiture de société était en effet la motivation majeure. Faut-il y voir là un signe que la voiture de société pourrait quitter son piédestal ?

Mobilité verte

Mais les réserves d’usage s’imposent. ” N’allez pas croire pour autant que la jeune génération est adepte du triporteur, nuance Steven De Coninck. Tous les trimestres, nous organisons une rencontre avec des jeunes jusqu’à 25 ans, de jeunes diplômés et des professionnels qui en sont déjà à leur première expérience. A chaque fois, nous sommes surpris de constater l’attachement à la voiture de société. ” Le chemin vers un nouveau regard sur la mobilité est donc encore loin, semble-t-il. Pourtant, l’intérêt manifesté à la mobilité verte ne cesse de croître. ” Une enquête interne fait apparaître que Ÿ de nos collaborateurs sont effectivement prêts à passer à la voiture électrique. Cette question nous est d’ailleurs de plus en plus souvent posée lors d’entretiens d’embauche. ” En d’autres termes, la voiture de société reste importante pour l’informaticien, mais il s’agira de préférence d’un modèle écologique. ” Nous embrayons d’ailleurs sur cette tendance, confie encore Steven De Coninck. Pour preuve, nous avons désormais introduit des voitures électriques et CNG dans notre parc automobile. “

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