Pas de boule de cristal

Kristof van der stadt

Le cabinet d’études IDC prévoyait fin 2014 qu’à l’horizon 2020, quelque 60% de tous les ‘chief information officers’ (CIO) seraient remplacés à l’échelle mondiale par des ‘chief digital officers’ (CDO). Pour leur part, les analystes de Gartner avaient déjà annoncé 2 ans auparavant qu’un quart des organisations auraient un CDO d’ici 2015. Or au moment où nous allons franchir le cap de 2020 et toujours selon Gartner, 15% des grandes entreprises ont bel et bien désigné un CDO. Comme quoi personne n’a vraiment de boule de cristal.

La fonction de CDO a émergé parce que certains CIO ont ‘oublié’ qu’outre leur responsabilité sur la technologie et la stratégie IT, il fallait prendre en compte la dimension ‘client final’. La légende veut d’ailleurs que ce soit Russels & Reynolds Associates qui ait nommé le premier ‘chief digital officer’ – dès 2011 d’ailleurs. Depuis lors, de nombreux titres C se sont ajoutés au niveau de la technologie et de l’IT : ‘chief innovation officer’, ‘chief data protection officer’, ‘chief privacy officer’ et – du moins chez Morgan Philips Group – même depuis cette année un ‘chief artificial intelligence officer’. Certaines entreprises ont manifestement ouvert de nombreux postes C.

Un CDO à côté du CIO ? Pas l’idéal à mes yeux.

Pour ma part, j’écrivais voici un an que la majorité des entreprises de notre pays n’avaient pas besoin d’un ‘chief digital officer’ spécifique. A condition que l’ensemble du comité de direction soutienne à fond la numérisation et que le CIO reçoive un mandat ouvert ainsi que toute la latitude nécessaire. J’en suis encore et toujours convaincu aujourd’hui. Désigner un responsable spécifique du ‘client’ numérique à coté du gestionnaire traditionnel de l’IT ne m’apparaît pas vraiment comme un scénario idéal.

La percée annoncée voici des années du CDO ne s’est pas concrétisée et ne devrait pas se produire dans les prochaines années. A moins que le titre de CIO ne se transforme en CDO : peu importe finalement le nom. Je reste convaincu qu’un seul responsable de niveau C pour l’IT et le numérique apparaît dans la plupart des cas comme la meilleure solution. Mais n’hésitez pas à m’en reparler s’il apparaît dans quelques années que je m’étais trompé. Pour m’offrir alors une boule de cristal…

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