Où en est la route suédoise de rechargement des voitures électriques ?

Un an après l’ouverture d’une route permettant le rechargement de voitures électriques alors qu’elles circulent, la Suède envisage de prévoir des tronçons plus longs. Mais la technologie n’est pas encore pour demain.

En avril de l’an dernier, la Road 893 entre l’Arlanda Cargo Terminal et Rosersberg faisait la une de l’actualité. Sur une distance de 2 km, une voie spéciale a été aménagée pour permettre aux voitures électriques de se recharger tout en roulant.

Aujourd’hui, la route est toujours en service, essentiellement pour les camions qui circulent entre le terminal et un centre logistique. ” Nous avons par ailleurs lancé un projet annexe dans le cadre duquel une voiture particulière électrique Saab procède à des tests grâce à un ‘e-road connector’ et ce, tant sur la voie publique que sur un circuit fermé “, explique Hans Säll, CEO d’eRoadArlanda, la cheville ouvrière de cette initiative.

Säll ajoute qu’actuellement, des tests sont en cours pour assurer la sécurité et la fiabilité de la technologie. ” Il s’agit d’une technologie encore très nouvelle et qui nécessite des tests au niveau de la résistance, de la sécurité, de l’entretien de la voirie et des camions, mais aussi du connecteur proprement dit. Cette nouvelle technologie se doit d’être fiable et durable, ce qui vaut également pour notre projet. ”

La Suède recense différents projets en matière de conduite électrique durable et, si le projet eRoadArlanda est encore en cours, il semble que les autorités s’intéressent également à des parcours plus longs. C’est ainsi que l’Etat a lancé en février une adjudication publique pour la pose d’une voie de 20 à 30 km de longueur.

Précisons que cette voirie ne concerne pas les voitures électriques classiques, mais un modèle spécial équipé d’un bras permettant la connexion avec la route. ” Cela dit, les voitures électriques existantes peuvent être dotées relativement facilement d’un tel équipement. Même s’il serait évidemment préférable de les équiper dès la chaîne de production. ”

Par ailleurs, Säll insiste sur le fait que la voirie électrique n’est pas encore prête pour un déploiement commercial. ” A mon avis, il faudra attendre encore de 5 à 10 ans. Si la technologie est suffisamment sécurisée, restera encore à définir le type de modèle d’exploitation et le mode de financement. Il faudra également s’accorder sur les standards à utiliser afin de ne pas se limiter à la Suède mais de pouvoir couvrir l’UE et même le reste du monde. ”

” Et bien sûr, il faudra prendre en compte l’infrastructure. Il s’agit là du syndrome classique de la poule et de l’oeuf. Je pense personnellement que les autorités devraient investir dans ce type de voirie en proposant un plan à long terme qui devra englober les constructeurs automobiles et les logisticiens. “

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