Avec l’avènement de la 5G et de l’IoT notamment, le traitement de la donnée doit se faire au plus près de son usage. D’où l’émergence d’edge datacenters..

Si les datacenters des hyperscalers (des Gafa -Google, Apple, Facebook et Amazon -, mais aussi IBM ou Alibaba par ex.) et les centres de données en colocation connaissent un succès croissant, de nouveaux besoins apparaissent qui nécessitent une décentralisation plus forte du traitement et du stockage de l’information. Ainsi, la latence devient critique pour nombre d’applications, sans oublier la nécessité de ne pas surcharger les réseaux (avec des flux très volumineux comme la vidéo) et l’obligation de respecter le RGPD (qui impose un traitement ‘local’ des données).

Réponse

Par ailleurs, de nouvelles applications voient le jour qui imposent un traitement très rapide et plus proche de l’utilisateur. C’est notamment le cas de la 5G et ses flux de vidéos et d’images, mais aussi l’e-gaming (un marché mondial estimé 176 milliards $ pour 2,9 milliards de joueurs) pour lequel le débit est essentiel pour une expérience utilisateur optimale, ainsi que le secteur de la vidéo (style Netflix) où la proximité se révèle importante (même si la ‘cache’ est utilisée dans les flux vidéos).

“Mais au-delà de ces usages que je qualifierais d’humains, on voit émerger une vague d’objets connectés dont les interactions seront assez locales. Prenez l’exemple d’une voiture autonome: pas besoin que les données relatives au feu rouge ou à un début d’embouteillage passent par la Californie”, explique Olivier Labbé, directeur général de Cap DC, une société française spécialisée depuis une dizaine d’années dans les edge datacenters et filiale de Cap Ingelec, acteur mondial de l’ingénierie.

Mais qu’est-ce qu’un edge datacenter? “C’est un centre de données de petite taille, moins de 200 m2 typiquement, installé en zone urbaine, à proximité immédiate de la demande. Un site d’une densité inférieure à 1 kW/m2 et de type tier 3”, résume Olivier Labbé.

Défis?

Mais imaginez de devoir installer un centre de données de 400 m2 dans un rayon de 500 m autour de la Grand-Place de Bruxelles, d’autant que les surfaces vides se font très rares, voire inexistantes. “Il convient d’abord d’identifier les sites potentiels. Ensuite, de telles constructions impliquent des contraintes en termes d’esthétique, d’acoustique (vibrations notamment), d’évacuation de la chaleur, sans oublier qu’une telle construction se fait dans des conditions particulières: peu de place, respect des structures existantes, etc.”, fait encore remarquer Olivier Labbé. D’ailleurs, Cap DC a conclu en France un partenariat avec CBRE, groupe de conseil en immobilier d’entreprise.

Pas besoin que les données relatives à une voiture autonome ici passent par la Californie.

“La technologie de base existe et est bien maîtrisée, mais la difficulté consiste à l’adapter aux réalités locales, notamment en termes de législation”, précise encore le patron de Cap DC.

Interrogé sur les acteurs potentiels sur le marché de l’edge datacenter, Olivier Labbé cite d’abord les opérateurs télécoms, “qui ont forcément des projets dans ce domaine et qui pourraient déployer en Belgique plusieurs dizaines d’edge datacenters pour couvrir les besoins, notamment en 5G.” Par ailleurs, Olivier Labbé n’est pas convaincu que les acteurs de la colocation se lanceront sur ce marché, au contraire de nouveaux acteurs. Et de citer le cas de Cellnex qui affirme vouloir être le leader européen avec 25.000 implantations d’ici 2025, ou encore le partenariat entre Colony Capital et Liberty Global qui viennent de créer AtlasEdge Data Centers, qui ambitionne de déployer 100 edge datacenters en Europe d’ici la fin de l’année. D’ailleurs, le cabinet de consultance britannique STL Partners recense déjà pas moins de “60 edge computing companies to watch in 2021”.

Belgique

“Cap DC regarde la Belgique pour une future implantation, confie encore Olivier Labbé. Si un acteur belge envisageait de lancer un tel projet, nous pourrions parfaitement l’accompagner. Nous avons un véritable savoir-faire sur l’edge, comme le prouvent les projets déjà lancés en France.”

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