La RM rend possible la télémaintenance

La réalité mélangée (RM) qui combine images physiques et numériques, débouche sur des utilisations pratiques intéressantes dans le monde industriel. La belge Vires planche sur un logiciel permettant d’utiliser la réalité mélangée sur des lunettes et conçu comme outil de support technique.

La réalité mélangée associe la réalité ‘véritable’ au monde numérique. Songez notamment à des équipements comme la HoloLens de Microsoft, ou encore la Magic Leap One. La caractéristique de ces appareils est de reconnaître l’environnement réel et d’y ajouter une couche numérique spécifique. Du coup, l’équipement peut être utilisé dans des applications industrielles, comme le support numérique sur le terrain en cas de réparation.

Aide à distance

La société Aluro (Heist-op-den-Berg) construit des machines destinées spécialement à l’assemblage de profils d’aluminium avec isolation thermique. ” Nous fournissons nos produits à Reynaers Aluminium notamment, qui utilisent nos machines pour l’isolation de leurs profils d’aluminium, lesquels servent ensuite à construire des fenêtres ou des portes “, explique Anthony De Meurechy, CEO d’Aluro.

Il s’agit là d’une niche très pointue, avec une base de données de clients tout aussi particulière. ” Nous sommes présents partout dans le monde, de la Nouvelle-Zélande au Canada, mais nous ne pouvons donc pas avoir des équipes de service partout “, ajoute De Meurechy. A ce niveau, la réalité mélangée se révèle très pratique pour nous. Si un client rencontre un problème, nous pouvons l’aider plus efficacement que par téléphone. ” Aluro envisage d’intégrer plusieurs procédures standards, comme le remplacement de pièces, sur la HoloLens. Le programme permet au client de visualiser comment une réparation fonctionne en pratique, alors qu’il se trouve devant la machine. ” Et lorsqu’il commence le travail, nous pouvons l’aider à distance en regardant avec lui dans les lunettes “, précise encore le CEO d’Aluro.

Développée par la belge Vires, cette solution fait office de manuel sophistiqué. Un client qui achète une machine reçoit une HoloLens qui est préprogrammée avec une série de procédures fréquentes. Il suffit de mettre les lunettes sur le nez et de se placer devant la machine en question pour que celle-ci soit directement reconnue. Selon la procédure lancée, le logiciel affiche ensuite une couche numérique qui explique très précisément les boulons et panneaux qu’il faut par exemple retirer pour remplacer une pièce déterminée. Imaginez que des pièces s’éclairent sur la machine devant vous ou le cas échéant une vidéo d’explication.

La base de l’appli est constituée de dessins CAO et des plans de la machine elle-même qui sont ensuite convertis en images 3D qui s’affichent sur les lunettes. ” Cela permet à des personnes qui ne sont pas techniciennes d’effectuer néanmoins certaines réparations “, ajoute Matthieu Allaert de Vires. Sa société se spécialise surtout dans les applications industrielles pour la HoloLens, comme le support aux réparations et les formations.

Au niveau d’Aluro, une première procédure est désormais au point pour les lunettes, tandis que les procédures suivantes seront développées en partenariat avec Vires. ” Nous avons débuté par un projet pilote qui est désormais terminé. Nous entamons désormais une seconde phase qui vise à concevoir une sorte d’éditeur qui permettra au client de concevoir lui-même ses procédures “, poursuit Allaert. L’objectif est que l’équipe puisse poursuivre la mise au point de procédures ou d’adaptations si, par exemple, une machine est dotée de fonctions nouvelles ou adaptées.

” Pour nous, il est important de pouvoir effectuer nous-mêmes des modifications. Nous avons désormais imaginé 20 procédures et ce nombre peut encore augmenter. Par ailleurs, nous avons formé une personne capable de réaliser des procédures. Ce faisant, nous ne sommes plus dépendants d’un seul partenaire. ”

Mappage spatial

Microsoft n’est clairement pas la seule société à s’intéresser à la réalité ‘alternative’. Si Vires a finalement opté pour la HoloLens, c’est en raison du ‘spatial mapping understanding’, explique toujours Allaert. ” Cette technologie est nécessaire pour comprendre l’environnement physique dans son contexte. Prochainement, la HoloLens 2 sera lancée et celle-ci se révèle prometteuse. Elle sera aussi plus conviviale, dotée du ‘hand tracking’ et offrira des résolutions supérieures. ” Autre avantage : cet appareil pourra fonctionner en toute autonomie. ” Nous avons également examiné d’autres appareils, mais ceux-ci ont souvent un câble pour relier les lunettes à l’ordinateur. Ce n’est pas l’idéal dans un environnement industriel. Des lunettes autonomes sont nettement plus sûres. ”

Pour Aluro, il ne s’agit pas d’un simple gadget. ” Nous entrevoyons aussi un nouveau marché, ajoute De Meurechy. Si vous regardez des pays comme les Etats-Unis, ceux-ci sont très sensibles au service. Ils ont facilement tendance à refuser votre solution si vous ne disposez pas d’une personne sur place. Chaque argument que vous pouvez avancer vous aide à attirer de nouveaux clients. ”

In The Pocket dévoile le pyjama Woody

Les applications de réalité augmentée ne concernent pas uniquement l’environnement de travail ou le contexte industriel ou professionnel. En effet, le grand public apparaît toujours plus comme une cible privilégiée. Pour preuve, la marque gantoise de pyjamas Woody vient de lancer une appli qui donne vie aux pyjamas. Grâce à cette appli, les enfants peuvent scanner leur animal favori sur leur pyjama, ainsi que ‘voir’ l’alpaca ou le ‘dodo’ se promener dans la maison, et même donner à manger ou faire dormir leur animal préféré. C’est également l’agence gantoise In The Pocket qui a pris en charge la conception et le développement. ” Un monde fantastique qui prend une forme plus réelle “, explique Steven Van de Velde, directeur général de Woody Group. Même si ce monde est et reste bien fantastique puisque Woody n’a pas d’agenda caché, insiste Van De Velde en réponse à notre question de savoir si des données étaient stockées. ” Nous ne demandons aucune adresse de courriel, ni l’âge ou d’autres infos sur nos utilisateurs. Notre seule ambition est d’offrir une nouvelle expérience. Nous répondons ainsi à une attente de la jeunesse numérique qui apprend à faire glisser son doigt sur l’écran avant de savoir lire “, dixit encore Van de Velde.

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