La Covid ouvre aussi des opportunités

En une année, beaucoup de choses peuvent changer, surtout lorsque cette année est marquée par une pandémie qui a bouleversé nos modes de travail. Plusieurs entreprises ont néanmoins profité des circonstances pour adapter leur modèle opérationnel.

En 2015, la belge Zapfloor propose un logiciel de gestion d’espaces flexibles. “La plateforme actuelle a été lancée en 2016-2017 et était initialement conçue pour le marché du coworking, explique Thomas Celen, fondateur et CEO de Zapfloor. Notre ambition était la gestion complète d’un espace de ‘coworking’, que ce soit l’utilisation des espaces ou leur gestion dynamique.”

Sur la base de ce logiciel et avec un petit coup de pouce des incubateurs Start it@KBC et Watt Factory, Zapfloor s’est développée sur ce marché de niche et s’est même lancée à l’international. Puis survint le confinement. “Pour nous comme pour beaucoup d’entreprises, la Covid a été dans un premier temps un grand point d’interrogation, admet encore Celen. Ensuite, nous avons adapté notre logiciel pour le positionner sur d’autres marchés.” En pratique, le logiciel a été ouvert au marché des (grandes) entreprises où un grand nombre de collaborateurs devaient travailler à domicile et qui en ont profité pour réduire leurs espaces de bureau, ou du moins les réorganiser.

Coup d’accélérateur

Le télétravail s’imposera comme la norme, du moins aux yeux de Zapfloor. Dès lors, les employés ne reviendront plus au bureau que quelques jours par semaine, ce qui nécessitera moins d’espaces de travail. “Cela fait plusieurs années déjà que les grandes entreprises ont décidé de gérer leurs espaces et d’éventuellement les réduire, mais la question n’était pas encore vitale pour de nombreuses organisations, poursuit Celen. En fait, la pandémie a été un déclencheur. Et pour nous, un coup d’accélérateur.”

Un an après le début du confinement, il s’avère que de nombreux employés sont plus productifs, même en travaillant de la maison, même si les collègues leur manquent. “Le travail hybride apparaît donc comme un bon équilibre, avec une partie de travail à distance. Et lorsque l’employé vient au bureau, c’est pour communiquer avec ses collègues et privilégier cet aspect”, analyse Celen.

Futur

Zapfloor commercialise son logiciel selon un modèle SaaS avec des services d’accompagnement pour l’utilisation optimale et dynamique d’espaces de bureau. “Nous ne nous limitons pas par exemple à des capteurs, mais envisageons le bureau de demain sur la base de la réalité d’aujourd’hui”, précise Celen.

Si l’entreprise a bâti sa réputation sur le coworking, cette approche a-t-elle encore un avenir? “Avec la pandémie, ce créneau a connu un sérieux coup de frein, admet Celen. Les espaces de coworking pouvaient certes rester ouverts l’an dernier et n’ont donc pas bénéficié de subsides. Mais il est clair que de nombreuses entreprises vont résilier leurs contrats. Pas question pour elles de payer une location pour des bureaux qu’elles n’utilisent plus.”

Reste que pour Celen, le coworking a encore un avenir. “A long terme, on constate que nombre de grandes entreprises recherchent des bureaux satellites dynamiques pour permettre à leur personnel de travailler à proximité de leur domicile dans un cadre professionnel. Ce faisant, les employés ne sont plus bloqués dans les embouteillages et ne doivent pas subir les contraintes d’une femme de ménage ou le bruit des enfants par exemple. D’ici la fin de l’année ou l’an prochain, nous anticipons une forte hausse de ce marché.”

Entre-temps, l’entreprise poursuit son internationalisation. “Nous sommes bien présents en Europe et nous avons désormais entamé les ventes aux Etats-Unis”, précise Celen. Et d’ajouter que les entreprises commencent à agencer différemment leurs bâtiments: finis les cubes et les paysagers. “On remarque que les paysagers deviennent désormais des zones collaboratives. On s’y réunit physiquement pour du brainstroming et il n’y a plus de bureaux ouverts et de salles de réunion. Nombre d’entreprises franchissent désormais ce pas et envisagent leurs espaces sous un autre angle en s’interrogeant sur ce dont leurs collaborateurs ont réellement besoin, à savoir d’être ensemble lorsqu’ils sont au bureau.”

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