‘L’IT n’intéresse pas nos politiques’
“Au cours des derniers mois et années, la technologie et l’IT ont toujours fait l’actualité. Et pourtant, nos partis politiques ne semblent toujours pas considérer qu’il faille y apporter une attention particulièreé”, écrit Kristof Van der Stadt. “Reste à voir si la question sera abordée dans la note de politique du futur gouvernement.”
Avez-vous également essayé de savoir avant les dernières élections quelle était la position des partis face à la numérisation ? Presque rien trouvé ? Surprenant, pas vrai ? Et ce, à l’heure où la transformation numérique est la priorité n° 1 des entreprises de toutes tailles, où la pénurie d’informaticiens n’a jamais été aussi criante et où la menace des robots et de l’intelligence artificielle pèse lourdement sur l’emploi. Sans parler de notre vie privée plus que jamais mise à mal. A une époque où la reconnaissance faciale risque de rendre chaque citoyen aisément re- connaissable. Ainsi, lors de mon dernier vol vers les Etats-Unis, il ne m’a plus été demandé de scanner ma carte d’embarquement à Francfort, mais de me présenter devant une caméra actionnant l’ouverture de la porte d’accès. Pas d”opt-in’ d’ailleurs, mais simplement une mesure standard, les données biométriques de mon passeport étant directement transmises des systèmes de la compagnie aérienne vers les services de sécurité américains.
‘L’IT n’intéresse pas nos politiques’
La cybersécurité constitue l’un des défis majeurs des entreprises – ou devrait l’être au moins. Et entre-temps, les pouvoirs publics se plaignent de ne pas trouver d’informaticiens spécialisés en sécurité pour rejoindre les rangs des ‘computer crime units’ fédérale et régionales. Pourquoi dès lors ne pas mettre ce thème à l’agenda ? D’autant que l’on parle désormais toujours plus de pirates ‘nation-state’ et de services d’espionnage qui, pour le compte et/ou grâce au financement de ces pays, font du cyber-espionnage et paralysent, mettent sous écoute ou infiltrent des réseaux entiers. Avons-nous oublié que voici 6 ans, les services de renseignement britanniques GCHQ avaient espionné notre Belgacom de l’époque ? Sans parler du fait qu’un président américain peut désormais décider d’écarter du marché une entreprise chinoise. Qu’un Etat-nation puisse se lancer dans une guerre commerciale avec un autre Etat en impliquant des entreprises technologiques. Comment expliquer dans ces circonstances que la technologie ne se retrouve pratiquement pas dans les programmes des partis politiques ? Une occasion manquée, tant à l’échelle européenne – régulation, contexte géopolitique – que fédérale – vous avez dit 5G ? – ou régionale.
Ne venez pas me dire que le thème n’intéresse pas le citoyen. Peut-être pas la technologie en soi, mais bien ses avantages – voire inconvénients. Et donc, ce sujet aurait à tout le moins mérité d’être abordé lors d’un des nombreux débats.
Au cours des derniers mois et années, la technologie et l’IT ont toujours fait l’actualité. Et pourtant, nos partis politiques ne semblent toujours pas considérer qu’il faille y apporter une attention particulière. A moins qu’il ne s’agisse d’un oubli. Ou plutôt de mauvaise volonté. Voire d’une incurie. A moins que la plupart des cabinets politiques n’estiment que le thème n’est pas ‘porteur’ ? Je n’ai pas la réponse. Pas plus que je ne connais leur position à ce sujet. Reste à voir si la question sera abordée dans la note de politique du futur gouvernement.
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