DXC cherche son second souffle
DXC n’a pas vraiment performé dans notre pays depuis la fusion de CSC et de HPE Enterprise Services. Son directeur général, Philippe Jaeken, revient sur le passé et évoque l’avenir.
Petit rappel : DXC est issue du rapprochement de l’ancienne CSC et de HPE Enterprises Services. Depuis lors, l’entreprise est en proie à différentes restructurations (dans les deux années qui ont suivi la fusion, l’entreprise est passée de 170.000 à 130.000 collaborateurs) et s’efforce d’adapter son modèle d’exploitation en fonction du cloud. Dans cette optique, elle a recruté 2.000 nouveaux talents numériques, comme l’a expliqué son CEO, Mike Lawrie, lors de la présentation des derniers résultats trimestriels. Et le patron de DXC prévoit l’engagement ce trimestre de 1.500 nouveaux collaborateurs. Les revenus d’activités numériques, et notamment l’infrastructure cloud ainsi que les applications d’entreprise et cloud, ont augmenté chez DXC de 22% durant le trimestre écoulé par rapport à la période correspondante de l’an dernier. Ces revenus numériques ont progressé de 15,8% durant la dernière année, ce qui tend à prouver que l’entreprise est sur la bonne voie.
Parcours chaotique
Dans notre pays également, DXC a connu une histoire à tout le moins mouvementée. Lorsque l’entreprise a fait l’actualité, c’était pour ses vagues de licenciements et différentes grèves qui ont notamment paralysé l’informatique de l’Administration flamande. Il faut savoir en effet que DXC gère pour les pouvoirs publics flamands un contrat d’externalisation jusqu’en 2021. Ce contrat avait été gagné en 2014 par Proximus en partenariat avec l’ancienne entité Services de HPE (ex-EDS).
Philippe Jaeken, directeur général de DXC Belgique, revient une dernière fois sur cette période sombre. ” La fusion est intervenue en avril 2017, se souvient-il. Dans les mois qui ont suivi, nous avons discuté avec nos clients pour savoir ce qu’ils attendaient de DXC. La satisfaction était de mise, mais d’un autre côté, nous entendions qu’ils attendaient de nous que nous prenions en compte l’évolution de leurs besoins. Certains voulaient même que nous assumions la responsabilité de bout en bout sur leurs projets, y compris la conception et la construction proprement dite. Mais dans le même temps, nous étions confrontés à une structure organisée autour d’offres, un héritage de CSC. ”
Le numérique, toutes !
Finalement, la décision a été prise de privilégier les partenaires spécialisés surtout en transformation numérique. L’expertise de PwC a permis une bonne collaboration et ” une grande crédibilité dans la transformation. Soit exactement ce dont nous avions besoin “, dixit Jaeken qui a par ailleurs initié un partenariat avec Start-ups.be. ” Nous essayons à cet égard de nous positionner comme un orchestrateur entre le monde des clients et les start-up, notre rôle étant dès lors celui d’un intégrateur. ”
Entre-temps, l’entreprise déploie également chez nous de nouvelles initiatives numériques. ” Nous disposons d’un ‘digital practice’ multidisciplinaire qui cible non seulement notre marché de croissance traditionnel qu’est le secteur public, mais aussi au-delà. Et entre-temps, nous mettons tout en oeuvre pour préparer nos 1.100 collaborateurs. Il s’agit d’une sorte de formation à grande échelle à la transition entre le monde de l’IT classique et le monde numérique. Ne croyez pas que nous allons arrêter des activités comme le support ‘mainframe’, mais un architecte numérique ou un spécialiste UX ont chacun besoin de compétences différentes. Il s’agit d’une transition qui durera certainement 2 à 3 ans. ”
Cette initiative n’arrive-t-elle pas trop tard alors que chacun ne jure plus que par la transformation numérique ? ” Toutes les organisations sont occupées, mais surtout avec des projets pilotes ou de petite taille. Nous voyons certes désormais émerger de plus grands projets, mais de très nombreuses décisions dans ce domaine sont encore en suspens dans les entreprises, estime toujours Jaeken. Mais cette année, de grandes décisions devraient être prises et porter sur des investissements conséquents en matière de transformation numérique. “
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