Des personnalités de haut vol

Ingrid Gonnissen a décroché le titre d’ICT Woman of the Year face à 4 autres candidates nominées par la rédaction. Découvrez leur profil.

Solange De Bondt HR director, LACO ” Je n’ai pas l’impression que les stéréotypes en matière d’ICT soient vraiment en train de disparaître ”

Il s’en est fallu de peu que Solange De Bondt n’arrive jamais dans l’ICT. ” J’ai toujours rêvé de recherche scientifique. Mais j’hésitais également entre les mathématiques et ingénieure en construction et j’y ai vraiment songé “, explique Solange. ” Reste que j’ai très rapidement découvert que l’IT pouvait aussi être un beau travail d’architecte associant des éléments de fabrication et de construction créatifs “, ajoute cette informaticienne chevronnée qui a entamé sa carrière voici près de 30 ans comme consultante en business intelligence chez ADP. ” Même si le terme BI n’avait pas encore été inventé “, sourit De Bondt. Les clients communiquaient leurs données par disquette ou via le Net, après quoi Solange se chargeait de les analyser, de les structurer et de les formaliser dans des rapports. ” Ensuite, nous transmettions les listings aux clients. C’était véritablement de la BI et de l’analyse de données avant la lettre “, se souvient-elle encore.

Assez rapidement après la création de l’entreprise de consultance IT Laco, une opportunité se présente de mettre ses connaissances en BI au service de la mise en place de la Laco que nous connaissons aujourd’hui. Car si elle était au départ surtout spécialisée en Cobol, mainframes et DB2, Laco a opté notamment sous son impulsion pour les solutions SAS. Ses connaissances techniques d’une part, et ses affinités avec le métier et sa maîtrise de différents marchés acquise durant tous ses projets d’autre part, l’ont amenée à construire des ponts entre le business et l’IT. ” En l’occurrence, il est devenu toujours plus clair à mes yeux que je pourrais faire la différence en aidant les gens au quotidien. C’est ainsi que je me suis finalement tournée vers le volet RH de l’entreprise. ”

Des personnalités de haut vol

Dans son rôle actuel de HR Director, elle donne à ses consultants une place centrale. Son leitmotiv ? ” Serve your people and help them to win. ” ” Le fait que j’aie comme point de départ l’aspect consultance IT me permet de bien pouvoir aligner la stratégie de l’entreprise sur les besoins des consultants, explique encore Solange. Ma porte est littéralement ouverte. Je suis convaincue que nous pouvons porter nos consultants vers le haut en définissant pour chacun un plan de carrière précis et en leur expliquant clairement les perspectives offertes. ”

Quid du problème de genre dans l’ICT ? ” Je n’ai malheureusement pas l’impression que les stéréotypes en matière d’ICT soient vraiment en train de disparaître. Je pense que nous devons surtout évangéliser dans l’enseignement secondaire. Dans le secondaire, je n’aurais jamais choisi l’ICT du fait des stéréotypes qui existaient. ”

Yin Oei Country director Belgique, Cegeka ” Avec les mains dans le cambouis si nécessaire ”

Yin Oei a entamé sa brillante carrière dans l’ICT tout en bas de la fameuse échelle, comme employée au helpdesk de Van Roey Automation en 2003. D’emblée, elle y posera les jalons de ce qui caractérisera la suite de sa carrière, à savoir se faire l’avocate du client avec une force de persuasion peu commune. Elle évolue alors rapidement pour devenir ingénieure système (Van Roey en 2003, PSC Innotec en 2005). Dans ces fonctions également, elle combine une approche pragmatique très marquée (” Tirer des câbles ? Pas de problème ! “) à une connaissance approfondie du métier et une orientation client incontestable.

L’évolution vers le métier de consultante ICT et d’account manager était dès lors des plus logique (Data Flow en 2006, Ordina en 2009). Puis en 2012, elle est recrutée par Cegeka comme European Business Development Manager (puis Director), une fonction qu’elle continue aujourd’hui à combiner pleinement avec son tout nouveau rôle de Country Director Belgium (depuis le 1er janvier 2018). ” La manière dont Cegeka dessert ses clients et les valeurs portées par l’entreprise correspondent parfaitement à ma manière d’envisager les choses et à l’évolution de ma carrière : prôner l’empathie, écouter très longuement et attentivement afin de relever les défis en toute simplicité, avec les mains dans le cambouis s’il le faut “, confie Yin.

Interrogée sur ses réalisations majeures, Yin répond : ” J’estime qu’il s’agit là d’une question très délicate. Je pourrais citer des projets et des contrats dont je suis fière, mais j’estime que là n’est pas l’essentiel. Je ne considère d’ailleurs pas qu’il s’agisse là de ‘mes réalisations’, car sans les superbes équipes sur lesquelles j’ai toujours pu compter, je n’aurais jamais pu réussir. Pas surprenant d’ailleurs que mon leitmotiv soit ‘I can make a difference, but only together we can make a change’. Yin Oei est d’ailleurs une fervente réseauteuse qui intervient régulièrement lors de conférences et d’événements ICT ou d’assemblées d’associations de réseaux ICT.

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En tant que country manager à l’âge de 45 ans, Yin est en somme le n° 2 de la société IT hasseltoise. ” Le défi qui consiste à continuer à faire grandir Cegeka Belgique s’inscrit pleinement dans mon dynamisme et mon esprit de compétition “, explique- t-elle. Lors de sa nomination en début d’année, André Knaepen, fondateur et CEO de Cegeka, avait des paroles particulièrement élogieuses à son égard. ” Nos collaborateurs évoluent de spécialistes en technologie vers des consultants métier. Par sa capacité à inspirer et à motiver ses équipes, nous croyons que Yin est la candidate idéale pour accompagner cette transition. ”

Geertrui Mieke De Ketelaere Director Customer Intelligence, SAS West-Europe ” Les femmes doivent toujours prouver davantage sur le terrain que les hommes ”

Enfant, elle préférait les blocs Lego aux poupées. En comme adolescente, elle programmait déjà sur un ordinateur Texas Instruments. Il était donc écrit dans les étoiles que Geertrui Mieke De Ketelaere se lancerait dans l’IT. Même s’il lui faudra d’abord passer par la case études, et non des moindres. ” Une orientation informatique n’existait pas, j’ai donc choisi un master en ingénierie industrielle avec une spécialisation en robotique “, explique Mieke qui déménage en 1992 pour l’Allemagne afin de continuer à se spécialiser dans la robotique et la cybernétique (master en ingénieur civil) et d’entrer en contact pour la première fois avec l’intelligence artificielle. ” Eh oui, cela existait déjà en 1994. Je trouve surprenant que l’on considère aujourd’hui l’IA comme une tendance de ces dernières années uniquement “, remarque-t-elle.

S’ils étaient 13 à l’époque dans la spécialisation cybernétique/IA à Stuttgart, Mieke n’avait qu’une seule autre jeune fille dans sa classe. Mais ce n’était pas suffisant encore pour Mieke qui décide alors de poursuivre ses études en Nouvelle-Zélande. ” L’IA est le fil rouge de mes études, l’IA est ma passion et c’est encore et toujours mon domaine de prédilection chez SAS comme Director Customer Intelligence pour l’ Europe de l’ Ouest “, explique cette passionnée. Mieke est convaincue de l’importance de l’éthique et des règles dans la conception de systèmes d’auto-apprentissage : élever en enfant sans codes de comportement moraux peut se révéler catastrophique, ce qui vaut également pour les machines auto-apprenantes.

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Sa carrière est également marquée par le fait qu’elle était l’une des rares femmes disposant d’une formation technique pointue dans le secteur ICT. ” Les femmes doivent malheureusement toujours prouver davantage sur le terrain que les hommes. Une femme qui n’affiche aucune émotion dans ses décisions est très vite qualifiée de froide, tandis qu’un homme qui ne dévoile pas ses émotions est considéré comme professionnel. Voilà des préjugés dont il faut vraiment se débarrasser “, estime toujours Mieke non sans fierté.

Cette mère de 2 filles (9 et 12 ans) s’efforce également d’enthousiasmer ses enfants pour la technologie. C’est ainsi qu’elle soutient activement un projet visant à aider les enfants des écoles de Tervueren et des employés de SAS à se familiariser avec la programmation, la robotique et l’IA. Et pour celui qui se posait la question, d’où vient ce double nom ? Son nom officiel est Geertrui Mieke De Ketelaere. Jusqu’à l’âge de 24 ans, elle a vécu en Belgique où tout le monde l’appelait Geertrui. Mais durant ses séjours en Allemagne et en Nouvelle-Zélande, Mieke a commencé à être utilisé.

Marijke Verhavert Programma-manager Artificiële Intelligentie auprès d’Informatie Vlaanderen ” Une collaboration publique à grande échelle est indispensable, également dans l’IA ”

Saviez-vous que l’administration flamande a lancé une vingtaine de projets pilotes en matière de chatbots ? Marijke Verhavert est l’ICT Woman chargée d’encadrer ces projets en tant que Programma Manager Intelligence artificielle auprès d’Informatie Vlaanderen. ” Nous voulons offrir une plate-forme globale pour les chatbots, ce qui évitera le morcellement d’initiatives, tout en aidant les administrations pionnières à collaborer afin d’aider les suiveurs à accélérer “, explique Marijke. Il ne s’agit là que de l’un des projets qui visent, sous sa responsabilité au sein d’Informatie Vlaanderen, à stimuler les administrations flamandes à s’engager dans la transformation numérique grâce à l’intelligence artificielle.

Elle a entamé sa carrière dans le secteur privé, notamment chez KPMG, Adco et Siemens Business Services, avant d’opter en 2003 pour l’administration. Marijke a débuté comme architecte de données au département Bien-être, Santé et Famille où elle a été chargée de la gestion de projets ICT et de l’architecture d’information.

En 2006, Marijke passait aux Affaires administratives où elle a lancé la gestion de processus et d’informations pour l’administration flamande, tout en participant au niveau stratégique à la politique ICT et d’information de l’administration. Dans les années 2011-2012, elle y ajoute à mi-temps la direction du projet Spring-uit-de-band, une plate-forme innovante axée sur le changement de culture et la co-création en Flandre.

Au terme d’une transition, elle travaille comme cheffe de division à Informatie Vlaanderen à la politique d’information dans le but de transformer l’administration flamande en une structure axée sur l’information. Mais depuis un peu plus de 6 mois, l’IA se concentre donc sur l’IA. ” Outre les chatbots, il existe également des projets en matière d’ordinateurs autonomes et auto-apprenants d’une part, et des projets de recherche relatifs à des applications intelligentes susceptibles d’être pertinentes pour l’administration flamande, d’autre part. ” Formée à l’innovation et au coaching, et expérimentée dans l’ICT opérationnelle et stratégie pour l’administration flamande, elle possède le bagage nécessaire pour aider les services publics à prendre en compte les technologies de rupture. ” Il n’est certes pas évident pour des administrations de suivre le rythme d’évolution des innovations numériques, ce qui rend une collaboration publique à grande échelle absolument indispensable. En tant que manager de programme, je ne me limite dès lors pas à des expériences avec la technologie. Il s’agit aussi de prendre en compte les défis de l’innovation systémique, ce qui oblige à envisager des partenariats et à oser valoriser les écosystèmes public-privé. “

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