7. ” Le mainframe a encore un avenir “

Henri Arnold

Il fut un temps où rares étaient ceux qui auraient parié un franc/euro sur la viabilité du mainframe. Ce dinosaure allait avoir toutes les peines du monde à passer le siècle. Or aujourd’hui, cette plateforme informatique paraît toujours pertinente grâce à sa puissance de calcul phénoménale. Mais pour combien de temps encore ?

D’ACCORD Henri Arnold, responsable du centre mainframe de NRB

Henri Arnold, responsable du centre mainframe de NRB, le plus grand fournisseur de services mainframe de Belgique, affirme sans hésitation que le mainframe conservera sa position de premier plan dans le paysage ICT. ” Il s’agit encore et toujours d’une valeur sûre pour le traitement de volumes gigantesques de données avec un maximum de fiabilité et de sécurité. ” L’idée selon laquelle le mainframe sera supplanté par le cloud est totalement infondé selon Henri Arnold. ” Le mainframe moderne se connecte au cloud et aux nouveaux environnements de développement. Désormais, 30% de la charge de travail sont supportés pare l’IBM Z basé sur Linux. Récemment, IBM a encore annoncé sa feuille de route de portage de Red Hat OpenShift et IBM Cloud Packs sur les plateformes d’entreprise IBM Z et LinuxONE. Grâce à sa formidable puissance de calcul, ce portage doit également apporter une valeur ajoutée supplémentaire dans le monde numérique hyperconvergé actuel. ”

Mario Mees
Mario Mees

La dernière version, baptisée Z15, traite jusqu’à 12 milliards de transactions cryptées par jour et permet même de traiter des applications dans les domaines de l’intelligence artificielle, de l’apprentissage profond et de la chaîne de blocs. IBM est en outre convaincue que le mainframe peut jouer un rôle majeur comme solution frontale pour l’informatique quantique dans le cloud. Le dinosaure apparaît donc davantage comme un phénix qui renaît de ses cendres…

PLUTÔT PAS D’ACCORD Mario Mees, directeur des ventes et du marketing d’Anubex

IBM a dévoilé l’an dernier plusieurs chiffres intéressants. A l’échelle mondiale, le mainfame IBM Z a traité 4,3 millions de transactions par seconde, dont 87% de l’ensemble des transactions de cartes de crédit et 90% de toutes les réservations de billets d’avion. ” Ce sont surtout de grandes structures qui restent orientées mainframe, note Mario Mees, directeur des ventes et du marketing d’Anubex, spécialisée dans la migration de systèmes hérités vers de nouvelles cibles. ” En général, ce sont les utilisateurs traitant moins de 10.000 MIPS (millions d’instructions par seconde) qui abandonnent le mainframe, précise-t-il. Plusieurs grands acteurs font de même, mais ce sont notamment les banques, les compagnies d’assurances et les administrations publiques qui conservent leurs infrastructures. Certaines organisations se séparent notamment de technologies non-IBM comme Adabas/Natural ou CA IDMS pour choisir comme plateforme cible CICS-Cobol-DN2 par exemple et ne considèrent donc clairement pas le mainframe comme ‘legacy’. ”

Mario Mees considère que le mainframe a encore un avenir dans certaines organisations, même si son usage est globalement en baisse. Il attend avec curiosité de nouveaux développements autour du langage de programmation Cobol. ” Suite à la combinaison de la vague de retraite de vrais spécialistes et du faible pouvoir d’attraction du mainframe aux yeux d’étudiants talentueux, le savoir-faire Cobol devient aujourd’hui une denrée rare. Lorsque nous procédons à des conversions mainframe, plusieurs clients profitent de l’occasion pour migrer vers Java ou C#. ”

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