38. ” Exit la voiture autonome : bienvenue à la voiture volante “

Marco van den Bosch

Alors que chacun ne jure plus que par la voiture autonome, d’astucieux ingénieurs imaginent déjà la prochaine étape de notre mobilité. D’ici peu en effet, il sera possible de réserver un taxi aérien, voire de conduire une voiture volante. Science-fiction ou sérieux concurrent à la voiture sans chauffeur ?

D’ACCORD Marco van den Bosch, chief commercial officer’ de PAL-V

La néerlandaise PAL-V (acronyme de Personal Air and Land Vehicle) conçoit des voitures capables également de voler grâce à un système comparable à celui d’un hélicoptère. En Belgique, de tels véhicules futuristes sont d’ores et déjà disponibles en pré-commande à des prix allant de 299.000 à 499.000 ?. Nous avons rencontré le ‘chief commercial officer’ de l’entreprise, Marco van den Bosch. ” Dans les prochaines années, les évolutions dans le domaine de la mobilité seront plus fondamentales qu’au cours des cent dernières années, affirme-t-il. Alors que nos routes sont toujours encombrées et que la densité du trafic augmente de 10% par an, la solution doit selon nous être trouvée dans les airs. L’espace offre en effet nettement plus de débouchés. D’abord au niveau du pilote, puis de l’autonomie. ”

Toujours selon Van den Bosch, les premières voitures volantes certifiées devraient apparaître à partir de 2021. ” Notre voiture volante permet à chacun de se déplacer de son domicile vers sa destination en choisissant de rouler ou de voler. Avec cette solution City-to-City, il sera possible de voler d’une ville à une autre pour accéder enfin à sa destination finale. A la périphérie de villes, des petits aérodromes seront installés à proximité de sorties d’autoroute. Par la suite, nous plancherons sur l’Urban Air Mobility pour permettre de voler d’un toit à un autre. De grandes villes comme New York, Séoul, Miami ou Sao Paulo explorent activement ces possibilités. Ceci non seulement pour le transport de personnes, mais aussi de marchandises qui pourront ainsi atteindre plus rapidement leur destination. ”

Sven Heyndrickx
Sven Heyndrickx

PAS D’ACCORD Sven Heyndrickx, responsable de la communication et porte-parole du SPF Mobilité et Transport

” Cela fait effectivement un certain temps que les médias évoquent de telles voitures volantes futuristes. Mais avant qu’une voiture de route puisse également voler, il faudra faire face à des contraintes pratiques et légales plus nombreuses que celles qui existent pour la voiture autonome. Ainsi, de quel type de permis le conducteur devra-t-il disposer ? Un simple permis de conduire pour voiture, un brevet de pilote ou les deux ? “, s’interroge SvenHeyndrickx, responsable de la communication et porte-parole du SPF Mobilité et Transport.

” Par ailleurs, se pose évidemment la question de savoir où un tel véhicule pourra décoller et atterrir ? Depuis l’habitation du propriétaire lui-même ou faudra-t-il d’abord prévoir une piste spéciale pour de telles voitures volantes ? En outre, la Belgique est un petit pays où le trafic aérien est déjà particulièrement chargé. Quid si soudainement, des centaines, voire des milliers de voitures volantes étaient en circulation ? La direction du trafic aérien n’est absolument pas prévue pour une telle situation. Enfin, il faut évidemment tenir compte de la législation aérienne au niveau européen. Son adaptation et son harmonisation exigent énormément de temps. Comme on peut le voir, la possibilité de voir des voitures volantes d’ici 10 ans est à mon avis nettement plus faible que celle de voir s’imposer des voitures totalement autonomes. ”

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