18. ” Fini la centralisation, tout doit aller dans l’edge “

Bruno Volckaert

L’augmentation du nombre d’appareils interconnectés se traduit par une explosion des volumes de données. Données qu’un nombre croissant d’organisations souhaite traiter et analyser au plus près de la source. La centralisation a-t-elle vécu et faut-il à nouveau privilégier la puissance de calcul locale ?

D’ACCORD Bruno Volckaert, professeur et chercheur à l’IDLab imec de

L’edge computing fait référence à de petits centres de données locaux placés à la périphérie du réseau et interconnectés au plus près des appareils et utilisateurs. Bruno Volckaert, professeur et chercheur à l’IDLab Imec de l’UGent, considère que l’edge computing présente différents avantages. ” Nous déployons pour l’instant de très grandes quantités d’appareils à faible consommation énergétique et puissance de calcul relativement importante sur des zones géographiques étendues. Le tout est associé à des capteurs qui génèrent de gros volumes de données, qui s’agisse d’enregistrements de données ou de vidéos. Ces données sont envoyées dans le cloud par des connexions réseau relativement énergivores, alors qu’elles pourraient être (re)traitées en local et réduites de volume au niveau edge. ”

Toujours selon le professeur, certaines applications exigent des temps de réponse pratiquement en temps réel, ce qui induit presque forcément un traitement en local. “Or la décentralisation se traduit précisément par des temps de réponse locaux plus réduits et une diminution des volumes transmis. Les centres de données peuvent continuer à effectuer le travail lourd, mais tout comme dans le traitement de données distribuées, on assiste à un basculement au niveau de l’envoi des données puisque tout n’est plus transféré vers le dorsal dans le cloud, la préférence étant donnée à des tâches de traitement autonomes plus proches des sources de données dans l’edge. ”

Jan Hoet
Jan Hoet

PLUTÔT D’ACCORD Jan Hoet, directeur des ventes de Schneider Electric

” Ces dernières années, l’intensification et l’indépendance croissante de l’ICT a systématiquement augmenté la pression sur le centre de données. A tel point d’ailleurs que de nombreuses entreprises ne peuvent plus se contenter de travailler avec leur centre de données interne uniquement. Nous nous trouvons dès lors à l’ère du cloud hybride “, affirme Jan Hoet, directeur des ventes de Schneider Electric. Un deuxième facteur important est, selon son analyse, la percée de l’IoT, impliquant de gros volumes de données et des exigences maximales en termes de latence. Du coup, la pression sur les besoins en capacité de stockage et en connectivité ne cesse d’augmenter, de sorte que les limites de l’approche hybride sont atteintes. Jan Hoet insiste aussi sur les temps de réponse particulièrement réduits, notamment pour les applications IoT. ” Quelle que soit la complexité de l’analyse des données sous-jacente. Dans le contexte de l’IoT, la bande passante pose cependant problème “, fait-il remarquer.

Le cabinet IDC s’attend à voir 40% du stockage, du traitement et de l’analyse de toutes ces données IoT migrer vers la périphérie du réseau. “L’edge computing supprime les barrières du cloud, souligne Jan Hoet. Je pense surtout aux applications où le trafic de données est à haute fréquence et où les volumes sont importants, et où le besoin de temps de réponse rapides est grand. ” Et d’évoquer notamment les applications dans le monde médical, la réalité augmentée, les villes intelligentes et les machines à commande numérique.

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