Peter Hinssen

Les X-files

Peter Hinssen Peter Hinssen est entrepreneur en série, partner d'Across Group, président d'Across Technology et auteur du livre 'The New Normal'.

I wrote a book called the ‘New Normal’ where I describe how digital has become ‘normality’. Digital used to be something special, and older people will still remember when digital was a real adjective. Young people don’t. Everything is digital. Analog is the exception.

Les lunettes Google Glass sont spectaculaires, cela ne fait aucun doute. Elles réagissent à la voix, aux mouvements, aux touchettes et projette des images et des informations sur la rétine de l’oeil. La technologie et l’expérience qui en découle, sont tellement différentes de ce à quoi le smartphone ou l’ordinateur portable nous ont habitués que l’on est tenté d’acquérir ce gadget.

Mais ce n’est pas malheureusement pas encore possible, sinon Google nous en aurait déjà directement fourgué un exemplaire. L’on n’en a encore distribué que 2.000 aux développeurs, dont certaines se retrouvent en vente sur eBay pour à peine 6,50 dollars, mais je vous le déconseille car elles sont immédiatement désactivées par Google. Le grand public devra donc attendre jusque mi-2014 pour en acheter une paire. Hélas.

Le côté spectaculaire des Google Glass, c’est qu’elles proviennent en fait de Google. L’année dernière, celle-ci a empoché plus de 43 milliards de dollars avec son moteur de recherche qui demeure son coeur de métier. Mais l’entreprise possède un laboratoire, appelé GoogleX, d’où devraient sortir d’autres innovations encore. Les Google Glass en sont le fruit, mais aussi la voiture sans conducteur.

J’étais moi-même présent chez Google, en même temps qu’un groupe de directeurs européens, lors d’une démonstration de la voiture sans conducteur. Il s’agit d’une voiture qui roule de manière entièrement autonome, sans intervention humaine donc, et qui s’avère plus sûre et plus efficiente sur la route que si elle était conduite par n’importe quel chauffeur humain.

Lorsque les directeurs demandèrent pourquoi Google l’avait inventée, et non pas Mercedes ou BMW, ils reçurent la réponse suivante des collaborateurs de GoogleX: “Ce sont là des entreprises qui continuent de penser en termes d’acier, d’huile et d’engrenages. Nous sommes une entreprise d’informations et nous avons imaginé cette solution comme si l’on résolvait un problème technologique.”

GoogleX fait en sorte que l’entreprise puisse se réinventer complètement et ne reste pas scotchée à son ancien modèle commercial des recherches. L’avenir de Google se construit dans le labo GoogleX. En réalité, chaque entreprise devrait posséder un GoogleX.

Chez De Lijn, Werner Jacobs est à la fois CFO et CIO. Il est donc responsable à la fois des finances et de la technologie. Quand l’on voit rouler la voiture sans conducteur de Google, l’on peut se demander si l’on aura encore besoin bientôt de chauffeurs de bus. Il se pourrait en effet que la technologie de Google se retrouve tout simplement dans un autobus de chez VanHool et propose ses services aux voyageurs.

Selon Werner, l’on pourrait même aller encore plus loin. “Peut-être devrions-nous remettre en question notre modèle commercial, comme le fait Google avec GoogleX. Car en fin de compte, il incombe à De Lijn d’améliorer la mobilité en Flandre et de veiller à ce que les personnes se déplacent d’un point A à un point B”.

Le produit de De Lijn n’est pas le bus en soi, mais la mobilité. Si l’on combinait la technologie de la voiture sans conducteur de Google avec les possibilités des médias sociaux et de la technologie mobile permettant d’atteindre le voyageur, ainsi qu’avec les modèles commerciaux des solutions de covoiturage tels zipcar.com qui existent déjà aux Etats-Unis, c’est tout le concept de la mobilité qui serait réinventé.

L’avenir de De Lijn n’est peut-être plus le bus, comme l’avenir de la mobilité n’est peut-être plus une affaire d’acier, d’huile et d’engrenages. La future ‘De Lijn’ doit devenir une plate-forme technologique de la mobilité. Quand je serai de retour au pays, il sera urgent de plancher sur DeLijnX.

Cette opinion en néerlandais est déjà parue dans le journal De Standaard.

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