Bruno Segers

Les starters technologiques ne peuvent se passer de ‘nerds’ pour qui il n’y a pas d’âge

Bruno Segers Bruno Segers est CEO de la Start-up IrisPact SA; il a été à la tête de RealDolmen et Microsoft en Belgique: il a occupé différentes fonctions locales et internationales chez Lotus, IBM et Oracle et il est administrateur au sein de plusieurs sociétés belges innovantes.

Les investisseurs technologiques peuvent garder leur portefeuille fermé pour les entrepreneurs de plus de 35 ans, mais ils ont tort. Il n’y a en effet pas d’âge pour la passion, l’entreprenariat et la force de travail.

Les investisseurs technologiques peuvent garder leur portefeuille fermé pour les entrepreneurs de plus de 35 ans, mais ils ont tort. Il n’y a en effet pas d’âge pour la passion, l’entreprenariat et la force de travail.

Fin décembre 2013, notre jeune ‘startup’ IrisPact a recueilli 20 millions de dollars à Los Angeles. Je m’étais alors promis de ne plus communiquer au sujet de l’entreprise, sauf sur mon blog hebdomadaire. Nous avons dit ce que nous voulions faire et aujourd’hui, nous devons faire ce que nous avons dit. Et cela n’a pas grand-chose à voir avec l’âge.

Récolter de l’argent et en dépenser, c’est permis à tout le monde, mais faire réellement quelque chose, créer vraiment de la valeur, c’est un défi autrement plus grand.

IrisPact a été fondée en mai 2013 et est aujourd’hui un partenariat de six associés. C’est une jeune entreprise, mais pas une startup. Il s’agit d’un projet software de 15 ‘années-homme’ qui doit être fourni dans 12 mois ‘conformément aux spécifications, au délai, au budget et sans bugs’. Bref, un ‘fixed price project’.

Ce n’est pas l’âge qui importe pour un starter technologique, mais bien la diversité développée autour du noyau dur des ‘technerds’.
Les chefs d’entreprise et les spécialistes ICT se mettent à sourire, lorsqu’ils entendent parler des quatre critères susmentionnés. Car rares sont ceux qui nous ont précédé. Voilà pourquoi l’expérience prime dans notre projet. Je suis moi-même né l’année de la construction de l’Atomium, alors que mes trois autres associés ont aussi eu un abonnement au ‘Tram 5’.

Cheveux gris

Ces derniers mois, il m’est apparu clairement qu’il n’y a pas de limite d’âge à la passion, à l’entreprenariat et à la force de travail. Malgré le fait que des capital-risqueurs gardent leur portefeuille fermé aux plus de 35 ans. L’avenir leur donnera un jour tort.

Peu m’importe leurs déclarations selon lesquelles les jeunes seraient plus flexibles, plus curieux et davantage prêts à prendre des risques. Ces gens ne sont même pas encore assis à la table des négociations que se pose déjà la question de savoir quand ils pourront se retirer.

Il va de soi qu’ils sont à la recherche d’une bonne idée et bien entendu aussi de bons collaborateurs. Mais ce qu’ils veulent surtout, c’est réaliser dans les plus brefs délais un retour sur investissement aussi élevé que possible. Ils aspirent donc à une croissance maximale et ne recherchent pas des projets durables destinés à améliorer le monde. Ils sont plutôt en quête de projets qui feront grossir leur portefeuille.

Il vaut mieux alors éviter d’en débattre avec les cheveux gris assis de l’autre côté de la table. Ne mettons cependant pas tout le monde dans le même sac: je connais des hommes qui veulent devenir grand-père le plus vite possible et d’autres qui veulent rester enfant le plus longtemps possible. Je suis moi-même…

Nerds

Dans l’ICT, il y a beaucoup à dire sur les nerds à propos desquels Bill Gates déclara un jour: ‘Be nice to nerds. Chances are you’ll end up working for one.’ L’on naît nerd ICT et on le reste manifestement.

Plusieurs des partenaires d’IrisPact satisfont encore et toujours à ces critères. Le nombre d’heures qu’ils dorment par nuit, peut tenir sur les doigts d’une main, et le nombre de canettes de coca qu’ils consomment quotidiennement peut se compter sur ceux de l’autre main. Leur teint pâle n’a rien à voir avec l’âge, mais bien avec le fait qu’ils ne sortent de leur tanière qu’une fois qu’ils ont trouvé la solution. En outre, ils communiquent dans des langages de programmation et en code linéaire.

Dans les startups technologiques, les nerds sont les véritables moteurs de l’innovation. Aucune startup ne réussit sans avoir dans ses rangs ce genre de personnage excentrique, sur lequel le temps qui passe, n’a pas cours.

Ils doivent être entourés de collègues complémentaires. Ce n’est pas l’âge qui importe pour un starter technologique, mais bien la diversité développée autour des ‘technerds’.

Diversité et complémentarité. C’est comme l’histoire du papa et du fils taureau qui se trouvent tout en haut d’une colline et regardent en bas un groupe de vaches brouter l’herbe. ‘Papa, je descends et j’en prends une’, dit le fiston taureau à son père. ‘Petit, nous descendons tous les deux et nous les prenons toutes’, répond le patriarche d’un ton ferme et guttural.

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