L’Allemagne voudrait imposer des amendes de 50 millions d’euros pour les messages de haine sur les médias sociaux
Le ministre allemand de la Justice veut mettre à l’amende les entreprises internet telles Facebook, Twitter et Google, au cas où elles ne retireraient pas suffisamment vite les messages haineux.
Le ministre Heiko Maas du parti socialiste SPD a présenté hier mercredi sa proposition de loi. Pour lui, les plaintes des utilisateurs vis-à-vis des messages de haine sur les médias sociaux doivent être traitées sans délai. Sa proposition de loi accorde 24 heures à ces médias sociaux pour supprimer ce genre de message. Si les entreprises internet n’obtempèrent pas ou si elles ne respectent pas d’autres directives comme la nomination d’un seul et même responsable pour le traitement des plaintes, une amende pouvant aller jusqu’à cinquante millions d’euros pourrait suivre.
Outre cette proposition de loi, le ministre allemand a aussi abordé une étude, d’où il ressort que les entreprises internet ne tiennent actuellement pas souvent compte des plaintes qu’elles reçoivent. Selon le rapport que Maas a régulièrement cité durant sa présentation, Twitter n’a supprimé qu’un pour cent des 540 messages jugés punissables, contre 39 pour cent pour Facebook et 90 pour cent pour YouTube. Les trois réseaux sociaux n’ont en outre et dans tous les cas supprimé les messages dénoncés au minimum une semaine plus tard plutôt que dans les 24 heures comme prévu.
Un compte officiel se distingue surtout chez Twitter. Des tests ont été effectués sur un compte d’utilisateur ‘ordinaire’. Si un message punissable n’était pas retiré dans la semaine, le compte officiel (chez Youtube et Twitter) le qualifiait encore d’incongru. Chez Twitter, le pourcentage d’1 pour cent grimpait alors à 63 pour cent, alors que chez YouTube, il grimpait encore légèrement pour passer de 90 à 97 pour cent.
Les trois sites de socialisation avaient promis en 2015 déjà au ministre de supprimer dans les 24 heures les messages de haine contrevenant à la législation allemande. Cette décision avait été prise lors du point culminant de la crise des migrants, lorsque les associations anti-immigration étaient les plus actives, surtout sur les médias sociaux. Depuis lors, le mécontentement d’Heiko Maas vis-à-vis de Facebook, YouTube et Twitter n’a fait que s’amplifier. L’année dernière encore, Maas déclarait que Facebook devait être traitée comme une entreprise de presse. Ce faisant, le réseau social pourrait être tenu responsable de tout ce qui apparaît sur sa plate-forme. On ne sait pas encore si et quand la proposition de loi pourrait être approuvée.
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