Joost Roelandts, un ancien serviteur de Netlog, devient CEO de Massive Media

© Joost Roelandts
Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Les fondateurs Lorenz Bogaert et Toon Coppens quittent Massive Media (Netlog, Twoo) et transmettent le relais au COO Joost Roelandts. “L’un de nos objectifs pour cette année est d’amplifier encore la satisfaction des utilisateurs de Twoo”, apprend-on. “Le résultat final doit toujours se traduire par une relation.”

Massive Media est l’entreprise internet à l’initiative du réseau social passé de vie à trépas Netlog et du site de rencontres Twoo. En 2012, ses fondateurs Lorenz Bogaert et Toon Coppens avaient revendu leur ‘enfant’ au spécialiste français des rencontres Meetic, lequel fut à son tour absorbé par le Match Group américain.

Lors du rachat, il avait été convenu que Bogaerts et Coppens resteraient en place encore trois ans pour assurer correctement le suivi. “Toon et Lorenz estimaient important de laisser leur entreprise en bonne forme”, explique le COO et ancien serviteur de Netlog, Joost Roelandts, qui reprendra le flambeau à partir du 1er juillet. “Aujourd’hui, nous sommes tous convaincus que c’est le bon moment.”

Bogaerts et Coppens auront ainsi plus de temps pour se concentrer sur leur nouveau projet, le site immobilier Realo, même si les liens avec Massive Media ne seront pas tout à fait rompus. Le duo continuera en effet de siéger au conseil d’administration de l’entreprise, même s’ils y assumeront une fonction purement de conseiller.

Nous ne considérons en fait pas Tinder comme un concurrent

Twoo appartient actuellement en très grande partie à Massive Media. Le site de rencontres compte au niveau mondial 180 millions d’utilisateurs et est disponible en 38 langues. 30 personnes travaillent pour l’entreprise à Gand, alors que sur le plan mondial, il est fait appel à quelque 70 collaborateurs indépendants pour la modération, la traduction et le helpdesk (assistance).

Joost Roelandts travaille depuis 2007 déjà chez Massive Media (qui s’appelait à l’époque encore simplement Netlog). “J’ai collaboré longuement avec Lorenz et Toon, et en tant que COO, j’ai mis aussi des accents personnels dans l’entreprise ces dernières années”, explique le Gantois. “Dans ce sens, il n’y aura pas directement de grands changements chez Massive Media.”

“Un élément sur lequel nous allons surtout nous concentrer chez Twoo, c’est la satisfaction du client, ce que les sites de rencontres font encore trop peu. Le but final doit toujours être une relation ou une amitié. Comment allons-nous atteindre cet objectif? Par exemple en créant de meilleures façons de converser. Depuis peu, il est possible de s’envoyer de brèves vidéos du genre Snapchat. Et nous avons rendu de nouveau entièrement gratuites les conversations. De plus, nous misons aussi fortement sur la lutte contre les abus. Les gens doivent se sentir en sécurité sur notre site. Les conversations doivent toujours se faire entre personnes bien réelles. Les faux profils sont aussitôt supprimés.”

Tinder

Twoo exploite un modèle freemium, ce qui complique la vente aux clients d’un abonnement avec des services supplémentaires. La plupart des sites de rencontres pâtissent de ce problème. Comment Twoo va-t-il le résoudre? Chez Tinder par exemple, l’on y est arrivé. Cette plate-forme, qui fait du reste aussi partie du Match Group, rapporte à elle seule déjà 1 utilisateur payant sur 5 à l’entreprise.

“Tinder s’en tire évidemment très bien, mais le fait qu’elle ait une part plus importante dans le Match Group, est bien entendu surtout dû à ce qu’elle dispose d’une plus large base d’utilisateurs”, explique Roelandts.

“Si l’on examine les pourcentages (les utilisateurs payants par rapport au nombre d’utilisateurs), nous sommes en fait assez proches d’eux. Tinder fait un tout petit mieux, parce que cette plate-forme se focalise davantage sur les pays ‘prêts à payer’ (comme l’Amérique du Nord et l’Europe Occidentale), alors que Twoo a toujours mis un point d’honneur à ratisser plus large, y compris dans des pays moins ‘faciles’.”

“Et n’oublions surtout pas que notre ambition n’est pas de faire payer trop nos utilisateurs, bien au contraire: en tant que site freemium, nous trouvons les membres non-payants aussi importants que les membres payants. Comme déjà dit, l’un de nos objectifs pour cette année, c’est la satisfaction du client, notamment en rendant à nouveau gratuite la communication.”

Comment est-il du reste possible de concurrencer dans un même groupe le méga-populaire Tinder?

Joost Roelandts: “Nous ne considérons en fait pas Tinder comme un concurrent et ce, pour plusieurs raisons. Tinder ouvre même davantage de portes qu’elle n’en ferme. Comme l’appli est si ludique, elle accroît le marché et fait se dissiper le tabou autour des applis de rencontres. Tinder est une sorte de modèle de base de quelque chose que nous faisons depuis assez longtemps déjà, mais à un niveau supérieur.”

“En outre, il y a quand même une différence d’âge. Tinder se distingue surtout chez les groupes plus jeunes, alors que Twoo cible un public quelque peu plus âgé. Et enfin, les gens utilisent dans la plupart des cas plusieurs applis de rencontres. Ce n’est pas comme pour les médias sociaux, où tout le monde est accro à Facebook.”

Massive Media peut-elle à terme rester une entité à part entière au sein du vaste Match Group?

Roelandts: “Je le pense. Le Match Group a toujours appliqué la philosophie de conserver les équipes et les cultures en place lors de ses rachats. Twoo fonctionne si bien grâce à son personnel, et les Américains en sont bien conscients. La direction reçoit également pas mal de liberté de mouvement et ce, même si elle collabore évidemment avec la maison-mère.”

“Par ailleurs, nous occupons aussi une position unique au sein du groupe au niveau de notre produit. Nous sommes l’alternative freemium du Match Group sur de nombreux marchés en dehors des Etats-Unis. OkCupid vise les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, Plenty of Fish se distingue au Canada, et Twoo est cruciale sur 38 autres marchés. Nous disposons donc pleinement du droit à l’existence au sein du portefeuille du Match Group.”

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