BetaGroup lance un pont entre Bruxelles et Israël

© Israël
Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

La communauté web belge BetaGroup va soutenir les starters israéliens qui veulent venir s’installer à Bruxelles. “BetaGroup doit devenir un lien important entre Bruxelles et Tel Aviv”, y déclare-t-on.

La mission économique que la principale communauté web belge BetaGroup a organisée la semaine dernière en Israël, a un prolongement. Avant la fin de cette année, l’initiateur, Philippe Rangoni, entend en effet mettre sur un pied un nouveau ‘startup trip’ axé cette fois sur le thème de la cyber-sécurité. L’objectif pour les startups et investisseurs participants sera non seulement d’apprendre à connaître l’impressionnant écosystème local, mais aussi d’inciter les starters israéliens à venir s’établir à Bruxelles.

“Lorsque les Israéliens se tournent vers l’Europe, ils s’intéressent d’abord souvent à Londres, mais notre capitale dispose aussi de pas mal d’avantages concurrentiels”, affirme Rangoni. “La ville est nettement plus abordable financièrement et se trouve grâce sa position centrale à une petite heure de Paris, d’Amsterdam, de Londres et de Berlin. Autres points intéressants: les institutions européennes sont implantées à Bruxelles, plus le fait qu’en Belgique, il y a évidemment pas mal de personnel très bien formé.”

BetaGroup a déjà convaincu une startup de venir s’installer à Bruxelles. “Il s’agit de CrowdX, une petite entreprise spécialisée en analytique de données pour opérateurs télécoms”, apprend-on. “Ce starter est très intéressé par le programme d’investissement ‘Horizon 2020’ de la Commission européenne pour son développement et puis, l’on trouve évidemment aussi de nombreux opérateurs télécoms actifs sur le Vieux Continent.”

Du reste, Rangoni entend aussi attirer Rumble et Broadsay vers notre capitale. Rumble propose un CMS innovant pour les entreprises de médias qui publient du contenu mobile, alors que Broadsay est une plate-forme B2B interactive permettant de diffuser des débats en direct. Ces deux petites entreprises ont pu se présenter la semaine passée à la délégation ‘BetaGroup’ belge de quelque 35 starters et investisseurs à Tel Aviv.

“BetaGroup doit devenir un lien fort entre Bruxelles et TelAviv”, ajoute encore Rangoni. “Et l’interaction doit se faire dans les deux sens. Les startups belges doivent se familiariser avec le – fantastique – écosystème local, alors que les petites entreprises israéliennes doivent apprendre à connaître Bruxelles en tant que base de départ pour partir à la conquête de l’Europe.”

Productifs

Les Belges qui ont pris part à la mission économique de la semaine dernière en ont-ils vraiment gardé quelque chose? Bien sûr, semble-t-il. ” Nous voulions trouver des ingénieurs pour pouvoir ouvrir un bureau à Tel Aviv”, explique Georges Caron de Keemotion. “Cette équipe pourrait à partir de là travailler sur la deuxième version de notre produit. Pendant mon séjour, j’ai quand même rencontré deux personnes qui pourraient nous aider à trouver les profils ad hoc.”

“Keemotion (spécialisée dans la production automatisée d’images de compétions sportives, ndlr.) se focalisait surtout sur la production, mais à présent, nous nous tournons davantage vers la distribution. Et puis, Israël est naturellement très intéressant, parce qu’on y trouve des centaines de startups qui s’occupent de vidéo en ligne. Autrement dit, il y a pas mal de possibilités synergétiques.”

Abdelkrim Boujraf d’Amia Systems (qui propose du software permettant aux entreprises d’optimaliser leur processus de production, ndlr.) est lui aussi plein d’enthousiasme: “L’attaché commercial de l’ambassade belge est parvenu à nous mettre en contact avec quelques distributeurs très intéressants, ce qui était vraiment l’objectif.”

“Les personnes avec qui nous avons eu des contacts, envisagèrent une foule d’applications pour notre software. Ils vont à présent nous mettre en relation avec quasiment 20 clients potentiels différents. Si nous pouvons en convaincre quelques-uns, ce serait déjà très bien. Mais bon, je reste prudent. Il n’y a encore rien de signé.”

“Si l’on peut organiser des dizaines de réunions en un nombre limité de jours, cela s’avère à coup sûr utile”, approuve Jean Beka, CEO de SmartNodes. L’entreprise liégeoise SmartNodes a développé un système d’éclairage innovant pour la voie publique, qui ne s’allume que quand des usagers s’en approchent. “Les entretiens avec les Israéliens ont été très productifs, mais à présent, il faut encore voir si quelque chose va vraiment en sortir.”

“Le marché public n’est évidemment pas facile”, conclut Beka. “Notre but n’était pas non plus d’enregistrer directement des clients car ce sont finalement surtout des communes et des provinces, mais plutôt de pouvoir négocier un test, un pilote à 150 sources lumineuses par exemple. Si ce pilote s’avère un succès, l’on peut alors envisager le plus long terme.”

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