Zuckerberg: “WhatsApp vaut bien plus que 19 milliards de dollars”

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Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Dans le discours thématique qu’il a prononcé au Mobile World Congress de Barcelone, le CEO de Facebook, Mark Zuckerberg, a parlé essentiellement d’internet.org et n’a évoqué que de manière limitée le rachat de WhatsApp.

Dans le discours thématique qu’il a prononcé au Mobile World Congress de Barcelone, le CEO de Facebook, Mark Zuckerberg, a parlé essentiellement d’internet.org et n’a évoqué que de manière limitée le rachat de WhatsApp.

Longtemps avant que Mark Zuckerberg, le CEO de Facebook, ne prenne la parole, le plus vaste auditoire du Mobile World Congress était déjà plein comme un oeuf. Mais il y avait beaucoup de monde aussi dans quelques autres salles, où le discours était retransmis sur écran géant: des milliers de personnes strictement habillées étaient venues admirer un jeune homme en t-shirt, ce qui généra une forme étrange de rock & roll moderne.

L’interviewer de service – David Kirkpatrick, auteur du livre ‘The Facebook Effect’ – posa directement la question que tout le monde attendait: pourquoi avoir racheté WhatsApp pour une telle somme. “Parce que la vision de WhatsApp correspond entièrement à celle de Facebook”, répondit-il de manière un peu vague. Et d’enchaîner aussitôt après sur le thème qu’il souhaitait aborder: internet.org, l’alliance d’entreprises technologiques telles Ericsson, Samsung et Nokia – mais avec Facebook en tant qu’initiateur manifeste – qui entend équiper de l’internet à bon compte des milliards de personnes sur les marchés émergents. “Seul un tiers du monde dispose d’internet, ce que l’on oublie facilement. La croissance est aussi plus lente qu’il n’y paraît”, a déclaré Zuckerberg qui indiqua que c’est surtout le plan tarifaire des données qui est le coût principal et pas le smartphone. Il cita ensuite quelques exemples types, dont celui d’un partenaire opérateur aux Philippines, et expliqua qu’il souhaitait encore accueillir cinq opérateurs environ dans son projet en vue de poursuivre l’expérimentation du concept cette année: voilà qui s’apparenta quand même à une présentation de vente en bonne et due forme pour tous les opérateurs télécoms réunis à Barcelone.

Zuckerberg admit cependant que l’ensemble du projet internet.org lui prendrait encore pas mal de temps, “mais c’est vrai que j’y crois. C’est en réalité la raison pour laquelle j’ai lancé Facebook. Cela a toujours été ma vision: il faut que quelqu’un veille à ce que tout le monde soit connecté avec tout le monde”. Il ne semble guère préoccupé par le fait que cela puisse lui rapporter de l’argent à terme: “Si nous faisons quelque chose de bien pour le monde, nous pourrons en fin de compte en retirer du positif.” Ou comment Zuckerberg entend se présenter comme un bienfaiteur du monde.

Mais ensuite, la conversation s’orienta quand même de nouveau sur WhatsApp. Comment expliquer au ‘board’ que l’on va verser 19 milliards de dollars pour une entreprise de 55 personnes, uniquement du fait que l’on partage une même vision? “Je crois que WhatsApp en tant qu’entreprise vaut bien plus que les 19 milliards de dollars que nous payons. Il n’y a que peu de services qui touchent le monde entier. Voilà sa vraie valeur. En outre, il y a aussi la valeur stratégique de l’entreprise même”, a-t-il répondu fermement. “L’avantage pour WhatsApp, c’est que désormais, elle n’aura plus de souci de revenus, maintenant qu’elle navigue sous notre pavillon, et qu’elle pourra donc à l’avenir se concentrer pleinement sur le fait d’attirer de nouveaux abonnés.”

Quant à savoir si la prochaine étape pourrait être une offre de rachat sur Snapchat, comme l’a demandé un journaliste lors de la brève session des questions-réponses finale, Zuckerberg a déclaré en souriant. “Bon, si vous venez d’acheter une entreprise pour 19 milliards de dollars, vous pouvez probablement tenir le coup un petit temps encore.” Et ce n’était clairement pas un rire jaune.

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