ZTE et Huawei démentent les accusations d’espionnage portées à leur encontre par des politiciens américains

Richard Burr © REUTERS
Pieterjan Van Leemputten

Le producteur télécom chinois ZTE se défend après une série d’accusations en provenance des Etats-Unis: ‘Nous sommes un partenaire fiable.’ Huawei nuance elle aussi les accusations portées à son égard.

La crainte de l’espionnage chinois refait surface aux Etats-Unis, après que le sénateur républicain Richard Burr, en charge de l’Intelligence Committee au sénat américain, ait déclaré qu’il était préoccupé à propos de liens entre des entreprises telles Huawei et ZTE et les autorités chinoises.

Des académiciens et des co-entreprises aussi impliqués

Ces derniers jours, il n’y a pas que des politiciens, mais aussi d’autres personnes haut placées, dont des responsables dans le domaine de l’espionnage aux Etats-Unis, qui ont brandi la menace chinoise. Selon eux, la Chine tente d’accéder ainsi à la technologie et à la propriété intellectuelle américaines et ce, non seulement par le biais d’entreprises télécoms, mais aussi par l’entremise d’académiciens et de co-entreprises (‘joint-ventures’).

Ces accusations ne sont pas nouvelles. Ces dernières semaines, des politiciens ont introduit des propositions de loi en vue d’interdire aux services publics américains d’encore acheter ou de prendre en leasing du matériel télécom des entreprises ZTE ou Huawei. Les opérateurs américains sont aussi mis sous pression pour qu’ils ne vendent plus de smartphones de ces deux entreprises.

Huawei et ZTE démentent ces accusations. La première citée indique qu’elle est active dans 170 pays et que son équipement ne représente pas un risque plus grand pour la sécurité que celui d’autres acteurs.

ZTE, qui a réagi auprès de l’agence de presse chinoise Xinhua, déclare de son côté qu’elle prend au sérieux la cyber-sécurité et la confidentialité et qu’elle est un partenaire fiable et respectueux des lois.

“En tant qu’entreprise cotée en bourse, nous sommes tenus de respecter toutes les lois et tous les règlements en vigueur aux Etats-Unis, de collaborer avec les opérateurs pour utiliser des protocoles de test très stricts, et d’appliquer les normes industrielles les plus rigoureuses”, a déclaré un porte-parole de ZTE à Xinhua.

Préoccupés certes, mais est-ce démontré?

Pareille situation est loin d’être nouvelle, puisqu’il y a 6-7 ans, il y avait eu déjà ce genre d’enquêtes et d’accusations. Un détail important manque cependant: des preuves.

C’est ainsi que ces dernières semaines, des politiciens américains se disent quasiment chaque jour préoccupés par le fait qu’il existe un important risque d’espionnage et que la technologie chinoise ne peut être arbitrairement accueillie à bras ouverts pour des raisons de sécurité. Mais jusqu’à présent, pas le moindre politicien ou agence publique américaine n’a pu démontrer noir sur blanc que les appareils d’Huawei ou de ZTE sont utilisés pour mettre les Etats-Unis sur écoute.

Il nous faut cependant aussi apporter la nuance selon laquelle la Chine n’est pas non plus tout à fait innocente. C’est ainsi que Nortel aurait été piratée il y a quelques années par ce pays, alors qu’il est généralement admis que les Etats-Unis et la Chine s’affrontent régulièrement en ligne.

Les Etats-Unis ont eux-mêmes du reste une longue expérience en matière de mise sur écoute de citoyens et d’entreprises (notamment européens) et ce, par l’intermédiaire de firmes telles Microsoft, Yahoo, Google, Facebook, Skype, Apple et YouTube via le programme Prism. Un acteur télécom chinois a précédemment déjà exclu Cisco de son réseau en raison de la même crainte.

Cela pourrait même aller plus loin encore: le service de renseignements américain NSA collecte des failles inconnues pour les exploiter. Or plusieurs de ces failles lui ont été entre-temps dérobées, probablement par des hackers russes.

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