Zaventem accueille le 787

Guy Kindermans Rédacteur de Data News

C’est la première visite de ce nouvel ‘ordinateur volant’ à notre pays.

L’atterrissage du Boeing 787 d’Ethiopian Airlines sur le tarmac de Bruxelles représentait la première visite de ce tout nouvel ‘ordinateur volant’ à notre pays. Le Boeing 787 ‘Dreamliner’ est le tout nouveau membre de la famille des avions à réaction commerciaux à succès que Boeing a lancée dans les années 50 avec le Boeing 707. Ayant conçu le 787 pour le transport à longue distance de 200 à 300 passagers à une vitesse de quelque 85 pour cent de la vitesse du son, Boeing espère en vendre plus de 1.500 exemplaires au cours des 20 prochaines années.

Pour Bruxelles, c’est un appareil idéal, affirme-t-on chez Brussels Airport, car il offre exactement le nombre de passagers adéquat pour les liaisons aériennes ‘légères’ pour lesquelles les Boeing 777 ou 747 s’avèrent trop grands. Une dizaine de compagnies aériennes auraient déjà affiché leur intérêt de joindre Bruxelles avec le Boeing 787, dont All Nippon Airways, le premier client du Boeing 787.

Le premier vol vers Bruxelles a été accompli par Ethiopian Airlines. Il s’agissait d’un vol de passagers. L’avion, le premier en dehors du Japon, a été livré le 14 août dernier à la compagnie aérienne et faisait dès le 15 août son premier vol commercial.

Dessiné par et avec l’ordinateur Plus encore que ses prédécesseurs, le Boeing 787 a été réalisé jusque dans les moindres détails en utilisant l’ordinateur et ce tant pour le concept, la construction que pour l’utilisation quotidienne. Outre l’utilisation du logiciel 3D-CAD (Dassault Systèmes), l’on a exploité quelque 800.000 heures de temps de calcul sur des superordinateurs Cray. De très nombreux tests physiques sur de véritables composants ont été remplacés par des analyses de modèles assistées par ordinateur.

D’autre part, des problèmes lors du développement du software de bord ont contribué à un ralentissement de la mise en oeuvre de l’avion. L’appareil est construit à raison de 50 pour cent environ de matériaux composites majoritairement à l’aide d’équipement assisté par ordinateur (plutôt que constitué de centaines de panneaux d’aluminium).

Il en résulte un avion qui offre des économies spécifiques tant au niveau de la consommation de carburant qu’à celui de la gestion opérationnelle et de la maintenance. L’appareil doit aussi pouvoir s’adapter aisément à une utilisation plus souple de l’espace aérien, notamment en volant le long de routes plus directes en dehors des voies aériennes connues.

Il va de soi que le Boeing 787 est aussi un appareil ‘fly by wire’ numérique, où les commandes des ailerons sont données par ordinateur. La gestion des moteurs s’effectue aussi par voie numérique. Tout est commandé à partir du cockpit, où de grands écrans entièrement programmables constituent le coeur du poste de pilotage en verre.

Par ailleurs, le Boeing 787 est aussi le premier concept à faire l’objet d’une remarque officielle de la part des autorités aériennes américaines, la FAA, pour de potentiels problèmes de sécurité réseautique. La FAA a réalisé une étude sur les dangers possibles résultant de l’utilisation commune des réseaux embarqués, et ce tant par le système de loisirs pour les passagers (In-Flight Entertainment System) que par les systèmes critiques. Boeing a réagi avec un concept qui contient davantage d”airgaps’ et de pare-feu. Un fragment de ce débat se trouve en ligne.

Plus tôt cette année, deux chercheurs avaient émis la crainte que des puces embarquées dans le Boeing 787 soient équipées par le fabricant chinois Actel d’une porte dérobée (‘back door’), ce qui avait fait surgir le spectre de l’abus.


Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire