VMware veut devenir la… Suisse du nuage

Pat Gelsinger, CEO de VWware, lors de VMworld Europe © VMware
Els Bellens

L’entreprise de virtualisation VMware dévoile sa stratégie lors de VMworld Europe. La firme tente de trouver sa place dans le secteur du nuage et ce, sur base de la sécurité, de la réseautique et de tout un tas de liens collaboratifs.

Même pas deux semaines après VMworld à Las Vegas, Pat Gelsinger se trouve sur le podium de VMworld Europe à Barcelone. Il vient y expliquer la stratégie de son entreprise. Et celle-ci se trouve dans le nuage, comme c’est le cas pour de nombreuses autres entreprises actuellement.

La sécurité dans l’hypervisor

Quelques-unes des principales annonces de VMware sont en fait des versions réchauffées de celles auxquelles on avait eu droit, il y a deux semaines déjà, à Las Vegas. Il y a d’abord AppDefense. Ce produit intègre la sécurité dans l’hypervisor et ce, via ‘whitelisting’. Une méthode de chapeautage basée sur une nouvelle installation d’un serveur signale quelles sont les différentes applications présentes dans le réseau de l’entreprise, et si un programme ou la moindre partie de celui-ci s’écarte du droit chemin, une sonnerie d’alarme se fait entendre.

Cela fait nettement penser à ce que font des logiciels de sécurité tels Carbon Black et Palo Alto, et cela signifie aussi que VMware collabore avec ces différentes firmes de sécurité. Quant à savoir si ces acteurs ne se marchent pas un peu sur les pieds, la question a été posée à Rajiv Ramaswami, COO Products et Cloud Services. “Ce que nous faisons avec AppDefense, c’est offrir une façon de détecter les problèmes et d’appliquer la stratégie tout au long de la plate-forme. Les firmes de sécurité avec lesquelles nous collaborons, doivent en outre ajouter de la valeur au moyen par exemple d’une analyse comportementale, de l’AI ou de l’apprentissage machine.” Et de citer l’exemple de WannaCry. “Nous l’avons testé, et le système le détecte. Mais c’est quelque chose de nouveau, AppDefense ne sait pas ce qu’il doit faire ensuite. Cela ne figure pas sur la ‘whitelist’. Et c’est là qu’interviennent les autres entreprises”, explique-t-il. “Je ne vois pas cela comme du cannibalisme”, ajoute Sanjay Poonen, COO Customer Operations. “Je considère cela plutôt comme une façon de les rendre plus fortes. Parce que nous établissons un lien direct entre VWware et ces entreprises.”

Réseaux

En outre, il y a encore l’annonce selon laquelle NSX, la plate-forme réseautique ‘software-defined’ de VMware capable de tourner dans divers environnements, atteint à présent le nuage. La plate-forme, qui prévoit notamment une fine couche de protection supplémentaire par micro-segmentation, ne fonctionne à présent pas uniquement dans les différents centres de données sur site. L’entreprise a en effet lancé NSX Cloud sous forme d’un service Software-as-a-Service. NSX Cloud est aussi incorporée à VMware Cloud sur AWS, afin que les entreprises puissent porter leurs charges de travail de leurs propres environnements vSphere vers Amazon Web Services et inversement. “NSX devient le fil rouge de tout ce que nous faisons”, affirme Pat Gelsinger, CEO de VMware, à ce propos dans son discours thématique. “Ce que fut vSphere ces vingt dernières années, NSX le sera peut-être durant les deux prochaines décennies.”

Par-delà le centre de données

En résumé, VMware veut faire dans le nuage ce qu’elle faisait avant avec le centre de données: créer une plate-forme sous-jacente faisant tourner les diverses applis. Cela implique non seulement les machines virtuelles dans le centre de données, mais aussi les différents nuages. Jusqu’aux appareils mobiles et à l’IoT. L’idée sous-jacente, c’est que les clients de VMware utilisent le système comme base et qu’à partir de là, ils puissent facilement et rapidement faire migrer leurs applications des serveurs sur site vers d’autres serveurs ‘on-premise’ modernes ou vers des environnements ‘cloud’. Les applications qui y tourneront, seront ensuite portées vers les différents types d’appareil. Pour y arriver, VMware collabore avec pas mal de partenaires, même des entreprises plus modestes. La firme collabore fortement avec Amazon pour ses services ‘cloud’ AWS, et il y a un an, tel était le cas aussi d’IBM, qui exploite son propre nuage. Du côté hardware, VMware est évidemment proche de Dell EMC, qui possède une participation majoritaire dans l’entreprise, mais aussi de HP. Le nuage suisse, tel semble être le plan, la super-glue qui va souder tout avec tout.

Perspectives de VMware

Tout cela n’est pas vraiment neuf. VMware l’avait en effet annoncé, il y a quelques années déjà, d’une autre manière, mais ce qui étonne, c’est que cela commence quand même à présent à prendre forme. “Nous avons dévoilé notre vision, qui n’a guère changé durant ces dernières années. Nous entendons fournir n’importe quelle application à n’importe quel appareil via n’importe quel nuage”, prétend Joe Baguley, CTO EMEA chez VMware. A première vue, cela peut sembler une idée idiote dans la mesure où VMware puise encore et toujours ses principes de base et ses meilleurs clients dans le marché des centres de données privés. Mais avec l’adoption rapide du nuage, il apparait que ce n’est plus un marché sur lequel on peut encore baser un avenir. “Nous avons grandi en virtualisant des serveurs. Il n’y a à présent pas encore de saturation, mais le marché commence à en donner des signes”, déclare Bart Coole, country manager Belgium & Luxemburg, à Data News. “Quel est dès lors ‘the next big thing’, la prochaine technologie permettant une transformation à moindre coût? Il faut chercher du côté du nuage et des appareils mobiles. Nous voulons que les gens qui font tourner notre software depuis des années, puissent à présent choisir où le faire tourner.”

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