Une plantation de cannabis canadienne pilotée par high-tech de Lierre

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Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

PeopleWare, un éditeur de logiciels de Lier, a accueilli un nouveau client étonnant. A partir du printemps de l’année prochaine, une plantation légale de cannabis au Canada sera en effet automatiquement commandée par un programme, qui avait été à l’origine développé pour le secteur fruitier belge.

La plate-forme avait été conçue en collaboration avec Tophima, un éditeur de logiciels de Lier, qui appartient pour moitié à une société canadienne et pour l’autre moitié à PeopleWare. “Elle avait été développée il y a quinze ans pour le secteur fruitier”, explique le managing director Marc Schijvaerts. “Dans ce secteur, il est important de contrôler par des capteurs si le fruit peut être conservé dans des conditions idéales, afin qu’il puisse être vendu au moment opportun. Entre-temps, la plate-forme a subi un certain nombre d’évolutions et peut désormais être aussi utilisée en matière de prévention d’incendies, de lutte contre les insectes, voire de simulation d’entraînement en altitude pour les athlètes.”

200 paramètres par seconde

Et à présent, cette même technologie est donc exploitée pour le pilotage d’une plantation de cannabis. “Ce genre de plantation est un espace hermétiquement clos et contrôlé, qui est commandé entièrement par voie électronique”, précise Werner Valgaeren, CEO de PeopleWare. “Pour faire pousser ces plants dans des conditions idéales, l’éclairage, l’humidité de l’air, la température, l’arrosage, la concentration d’oxygène et d’azote, etc. doivent être strictement régulés. Plus de 200 paramètres sont mesurés chaque seconde. Ces données ne peuvent être toutes transférées via internet, surtout pas dans des zones agricoles. Notre solution veille par conséquent à ce que les données soient conservées localement, mais qu’elles soient en même temps rapidement accessibles quand on en a besoin.”

“Le gouvernement demande que le trajet complet, de la semence jusqu’au cannabis, soit fourni au client. C’est important aussi pour une question d’assurance”, ajoute-t-il. “Supposons que le fruit se mette à mûrir trop vite ou qu’il y ait un problème avec le cannabis, il convient de savoir ce qui s’est passé. Y a-t-il eu, il y a quelques mois, de trop grands écarts de température? Pour le vérifier, il faut pouvoir solliciter de nouveau ces données. C’est possible via la plate-forme d’un manière très simple et intelligente.” Le planteur de cannabis ou d’arbres fruitiers peut lui-même encore intervenir, car l’apprentissage machine n’est pas nécessaire. “A présent, nous émettons une alarme. En principe, le client pourrait également apprendre lui-même le système pour intervenir, mais cela, ce n’est pas encore pour tout de suite.”

PeopleWare collabore avec le consortium canadien Growex, qui s’est rué récemment sur ce nouveau marché. “L’industrie légale du cannabis est en progression au niveau mondial. Ce type de plantation de cannabis indoor représente en outre un excellent scénario-test pour les méthodes agricoles verticales, où les plantes sont cultivées en couches superposées. C’est un secteur, où on investit beaucoup et où il y a pas mal de place pour l’innovation”, déclare Valgaeren. “Le Canada progressiste joue un rôle de précurseur avec sa législation. Non seulement la propriété, mais aussi la culture sont légales depuis l’entrée en vigueur du ‘cannabis act’ l’année dernière. Mais cela bouge beaucoup également dans d’autres pays. C’est ainsi qu’en Allemagne par exemple, l’utilisation du cannabis est déjà légalisé sur prescription médicale. Il est possible que d’autres pays lui emboitent le pas. La technologie que nous avons développée pour Tophima, présente ici encore pas mal de potentiel de croissance.”

Logiciel sur mesure

L’application pour la plantation de cannabis n’a en outre pas grand chose à voir avec les projets que PeopleWare a réalisés dans le passé. C’est ainsi que l’entreprise a mis au point une plate-forme, qui produit non seulement des tickets de festival pour Zetes FasTrace, mais qui se charge aussi des visas pour la Côte d’Ivoire ou l’île du Cap Vert. D’autres programmes tiennent à jour des recettes chimiques de gel douche notamment, gèrent les processus d’une grande raffinerie anversoise ou régulent la pension sectorielle complémentaire de plus de 400.000 affiliés, dont tous les ouvriers de la construction belges.

Les débouchés sont donc multiples. Valgaeren qualifie dès lors le credo de PeopleWare ‘de software unique pour entreprises uniques’: “Nous ciblons les entreprises pour lesquelles un peu de personnalisation du énième progiciel ERP ou CRM ne suffit pas, mais qui requièrent des applications professionnelles sur mesure.”

Cela fait aujourd’hui 25 ans déjà que Valgaeren et Schijvaerts ont fondé l’éditeur de logiciels campinois, qui tente de fournir ce genre de ‘travail sur mesure’. Une croissance exponentielle, PeopleWare n’en a jamais connue, mais au fil des ans, elle est progressivement devenue une entreprise stable occupant quasiment soixante personnes fixes. “Comme nous travaillons sur de grandes applications, nous n’avons besoin que d’un seul grand client tous les deux ans. Cela nous suffit pour continuer de progresser”, affirme Schijvaerts. “L’âge moyen est chez nous aussi un peu plus élevé que chez les entreprises IT en croissance rapide. Nos collaborateurs restent en moyenne sept ans chez PeopleWare”, complète Valgaeren. “Certains logiciels que nous avons conçus il y a vingt ans, nous en assurons aujourd’hui encore et toujours la maintenance.”

L’entreprise tente dès lors de se distinguer dans sa relation à long terme avec le client, ainsi que dans sa culture à orientation humaine, selon Schijvaerts: “Si le soir du réveillon, un problème se pose et si notre client a besoin d’aide, notre personnel se fera un plaisir d’intervenir directement. Nous observons que les clients apprécient énormément ce lien humain.”

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