Une plainte contre Facebook se transforme en campagne de recrutement de membres pour Test Achats

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C’est à grand renfort de publicité que Test Achats était partie en guerre contre Facebook après le scandale Cambridge Analytica. Trois ans plus tard, l’opération apparaît surtout pour Test Achats comme une action pour recruter des abonnés payants.

“Test Achats devant la justice contre Facebook”, titrions-nous en mai 2018. Plusieurs associations européennes de défense des consommateurs préparaient alors une action collective contre le réseau social à la suite du scandale Cambridge Analytica. Avec comme exigence : 200 euros d’indemnisation par utilisateur.

L’action en justice s’est éteinte sans bruit au printemps dernier au moment où Test Achats a conclu avec Facebook un accord de collaboration. Certes, aucune des deux parties n’a voulu préciser si Facebook avait versé pour ce faire une indemnisation à Test Achats. Pourtant, une ‘offre’ devait être faite par la suite aux 44.000 personnes qui s’étaient portées partie civile dans cette affaire.

Cette offre est désormais sur la table : les personnes qui ont porté plainte recevront durant six mois une version numérique du magazine Test Achats, de même qu’un an d’abonnement ‘Safe & Connected’ à Europe Assistance (une assurance de support IT) et six mois d’accès à DigiGuide, une plateforme d’assistance technique pratique.

Mais cette offre présente également un hic. En effet, il ne s’agit pas d’exemplaires gratuits de Test Achats, mais d’un abonnement dont seuls les six premiers mois sont gratuits. Toute personne qui désire s’enregistrer doit de toute façon indiquer un numéro de compte en banque sur lequel Test Achats activera elle-même une domiciliation de 9,50 euros par mois. En outre, la personne intéressée devra indiquer un code postal, même s’il s’agit d’une offre totalement numérique.

Résiliation possible

Test Achats confirme la teneur de l’offre, mais tient à préciser que la personne qui s’inscrit reçoit après cinq mois un courriel lui demandant si elle souhaite rester membre. L’organisation des consommateurs souligne qu’elle ne reçoit aucun subside ni revenus de la publicité et qu’elle a supporté seule les coûts de l’action collective contre Facebook, sachant que les plaignants ne devaient pas débourser et pouvaient être indemnisés en justice.

Toutefois, cette proposition n’a pas été faite dans la mesure où Test Achats a conclu in accord de collaboration avec Facebook. “Grâce à l’accord avec Facebook, nous avons pu mettre en place une plateforme Consumer Trend Priority ainsi qu’un Reporting Channel qui nous permettent de proposer à Facebook des analyses sur les tendances et les problèmes que l’on identifie par rapport à leurs services, et notamment au niveau du respect de la vie privée”, dixit le porte-parole Simon November. Reste que l’organisation de défense des consommateurs ne donne pour l’instant aucune précision sur la nature de cette collaboration.

Il semble donc que Test Achats ait annoncé son action en justice en grande pompe et est parvenue à convaincre 44.000 personnes. Mais trois ans plus tard, Facebook a échappé à la justice, tandis que l’organisation des consommateurs tente de récupérer les personnes dupées par Facebook pour en faire des abonnés.

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