Une deuxième ex-employée veut témoigner contre Facebook

Après Frances Haugen, une deuxième ex-collaboratrice déclare vouloir témoigner contre les pratiques malsaines chez Facebook. Elle affirme elle aussi que l’entreprise en fait trop peu en la matière.

Sophie Zhang a travaillé pendant trois ans comme data scientist chez Facebook, mais fut licenciée l’année dernière par l’entreprise. A cette occasion, elle se vit proposer 67.000 dollars pour garder le secret sur son employeur, mais elle refusa. Ensuite, elle rédigea un long memo sur la façon dont l’entreprise ne déploie pas les efforts nécessaires pour limiter la haine et la désinformation, surtout dans les pays petits et émergents.

Dans une interview accordée à CNN, elle indique vouloir elle aussi témoigner devant le congrès américain et avoir fourni entre-temps des documents internes de Facebook aux autorités. Ces dernières auraient confirmé de possibles infractions à caractère criminel, même si Zhang n’en évoque pour le moment pas dans le détail le contenu exact.

A CNN, elle déclare qu’après avoir entendu le témoignage de Frances Haugen, elle observe que les deux partis politiques américains semblent vouloir soutenir davantage d’actions en vue de protéger les enfants sur les plates-formes de Facebook. Cela la motive à faire part de sa propre expérience.

Site web mis hors ligne

En marge de l’interview, Zhang fait également remarquer que Facebook a mis hors ligne son site web, qui est techniquement indépendant de Facebook, après la publication de son memo. La firme a pris contact avec l’entreprise d’hébergement à l’initiative du site et a pu aussi acquérir le nom de domaine. Zhang: ‘Je ne lui en veux pas (à l’entreprise d’hébergement, ndlr). Personne ne souhaite avoir Facebook comme opposant.’

Facebook même déclare avoir agi ainsi, parce que le memo contenait des informations internes sensibles. Mais cette pratique avait déjà été appliquée précédemment ailleurs. C’est ainsi qu’il y a un an, le site web de Real Facebook Oversight Board avait été mis hors ligne sous la pression de Facebook.

Le groupe, dont l’appellation fait allusion au Facebook Oversight Board, regroupe des esprits critiques de l’entreprise et rassemble notamment des journalistes et des personnalités académiques. Facebook a laissé entendre au fournisseur internet du groupe que le site était impliqué dans des pratiques d’hameçonnage (phishing). Précédemment, un autre nom de domaine d’esprits critiques avait été mis hors ligne pour violation de droits d’auteur.

Facebook avait déclaré à l’époque qu’il s’agissait d’une erreur et que les sites web au nom Facebook sont automatiquement marqués. Mais c’est assez difficile à croire au fur et à mesure que l’entreprise se taille une sacrée réputation pour ce qui est d’entraver et de contrer les esprits critiques et les chercheurs indépendants.

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