Une carte de paiement pour aider les ‘oubliés’ du corona et les négociants locaux

. © Loyaltek
Els Bellens

Disposer d’une carte de paiement pour soutenir les groupes de la population quelque peu délaissés et les commerçants durement touchés par la crise du corona, telle est l’idée sous-jacente à l”Unity Card’.

Le concept a été présenté par les entreprises ‘fintech’ belges Loyaltek et Paynovate. Toutes deux sont actives dans le secteur des terminaux de paiement et des chèques-cadeaux. La carte de paiement pourrait être lancée dans toute l’Europe. L’objectif est que les pouvoirs publics l’utilisent pour aider les gens faisant partie des groupes de la population quelque peu délaissés en cette période de crise du corona. Ce support financier aurait la forme d’une carte de paiement prépayée susceptible d’être utilisée uniquement dans des commerces spécifiques par exemple.

Moins de fraude

La carte de paiement que les deux entreprises présentent, serait anonyme et contiendrait au maximum 250 euros. Les autorités, qu’elles soient communales ou fédérales, auraient le choix de sa durée et où elle pourrait être utilisée. Il serait en effet possible de préciser certains types de commerce, comme des restaurants, salons de coiffure ou boutiques de vêtements. Une zone d’utilisation pourrait également être délimitée, comme le territoire d’une commune par exemple. La carte pourrait donc aussi être limitée dans le temps. Elle devrait stimuler le commerce local et aider les gens touchés par la crise du corona. La carte serait en outre considérée comme une alternative assez sûre.

“La différence avec un bon d’achat plus traditionnel, c’est que la carte réduit le risque de fraude”, déclare Geert Vierendeel, project director chez Loyaltek, à Data News. “Un bon d’achat est assez simple à imprimer, et l’on peut difficilement voir où on l’utilise. Notre proposition va dans le sens d’une carte de paiement d’une durée de validité limitée et utilisable dans une zone spécifique ou auprès de commerçants dans un secteur déterminé. Il serait ainsi plus facile pour l’instance émettrice de contrôler où la carte est utilisée.”

Sur le plan technique, il serait question d’une liste blanche (‘whitelist’) de négociants élaborée par l’instance émettrice, où la carte pourrait être utilisée. En coulisses, le système tournerait sur le réseau Visa. “L’administrateur du programme pourrait choisir les commerçants acceptant le système. Pour ces derniers, ce serait l’équivalent d’une carte Visa. Ils seraient payés de la même manière qu’avec d’autres transactions électroniques.”

Anonymat

Ce qui est intéressant dans ce système, c’est que les cartes seraient anonymes, ce qui devrait en accélérer le déploiement. “Il ne faut plus demander des données d’identité, ce qui rend les choses nettement plus simples”, précise Vierendeel. “En deux à quatre semaines, la solution peut être déployée et aboutir chez les gens. Ce n’est possible qu’en simplifiant le programme au maximum.” Voilà pourquoi la carte serait limitée à un montant de 250 euros. “Cette carte s’apparente à du cash. On pourrait éventuellement l’utiliser sans code pin. Il faudrait donc veiller à ce qu’elle ne soit pas volée. Par ailleurs, elle pourrait être bloquée en quelques secondes. Donc si son/sa détenteur/détentrice la perdait, il/elle devrait le signaler pour qu’elle soit rapidement rendue inutilisable.”

Un code QR sur la carte donnerait accès à un portail internet permettant de visionner le solde et les transactions effectuées. Un extranet devrait faire en sorte que la commune ou les autorités voient où les gens effectuent leurs achats.

Projet pilote

Ce système n’est pas nouveau, puisqu’il a déjà été testé en Allemagne pour la répartition de fonds parmi les réfugiés syriens. “On y avait commencé avec du cash et des bons, mais c’était assez compliqué sur le plan logistique. Avec la carte de paiement, c’est nettement plus facile.”

Un projet pilote avec la carte est actuellement en cours à proximité d’Anvers. On ne sait pas encore vraiment si beaucoup de communes sont prêtes à utiliser le système. La carte pourrait en tout cas être directement déployée dans toute l’Europe. “Selon nous, c’est un instrument idéal pour aider les pouvoirs publics à distribuer de l’argent de manière limitée. En tant qu’entreprises ‘fintech’, nous voulons ainsi stimuler l’économie”, conclut Vierendeel. Pour prouver leur bonne volonté, Loyaltek et Paynovate offriront gratuitement cinq mille cartes aux communes désireuses de participer à leur initiative.

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