Un vol de logiciels menace Goldman Sachs

Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Un ancien employé de Goldman Sachs aurait volé des logiciels cruciaux de cette banque d’investissement, avec de graves répercussions possibles.

Un ancien employé de Goldman Sachs aurait volé des logiciels cruciaux de cette banque d’investissement, avec de graves répercussions possibles.

Sergei Aleynikov a démissionné de Goldman Sachs en juin pour entrer en service début juillet dans une nouvelle société boursière. Avant son départ, il a manifestement consulté une quantité importante d’informations et les a stockées sur un serveur en Allemagne. Lors d’un retour aux États-Unis, il a été arrêté à la frontière sous le coup d’une accusation de vol de secrets d’exploitation et de leur stockage à l’étranger.

Concrètement, il est suspecté d’avoir volé des logiciels destinés à l’analyse automatique et aux décisions d’achats d’actions en temps quasi réel dans le cadre de flux commerciaux importants – des logiciels qui, dit-on, représentent des millions de dollars de bénéfice sur une base annuelle pour Goldman Sachs. Ce téléchargement des logiciels par l’informaticien n’est toutefois pas passé inaperçu, de sorte que l’homme a pu être arrêté (bien qu’il ait déjà été entre-temps libéré contre paiement d’une caution de 750.000 dollars).

Plusieurs aspects font de cette affaire un exemple classique. Il s’agit d’une personne ayant connaissance de et accès à des informations cruciales pour le bien-être de l’employeur (en l’occurrence des logiciels pour transactions économiques dans de gros volumes commerciaux).

Les délits commis par ce genre de personnes sont plus fréquents que ne le pensent (veulent l’admettre) les entreprises. Une procédure était heureusement prévue qui – grâce à un doublement des informations relatives aux ouvertures de session – a empêché que l’informaticien puisse effacer les traces de ses recherches. L’entreprise a également pu déterminer que le stockage des données/codes a eu lieu à l’étranger, ce qui a encore aggravé le délit. L’expert en sécurité Bruce Schneier n’a donc pas tari d’éloges au sujet de Goldman Sachs.

D’autre part, on ne sait pas exactement à qui Aleynikov a entre-temps déjà donné accès aux logiciels (et donc accès aux algorithmes). Et donc dans quelle mesure on a tiré profit des avantages que Goldman Sachs tire des logiciels. De plus, l’événement souligne encore une fois le danger du “stockage dans les nuages”. En effet, si une personne ou entreprise ne sait pas où le serveur de stockage se trouve physiquement, cela peut peut-être entraîner une infraction (par exemple aux lois sur la vie privée) ou à l’aggravation d’un délit.

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