Un producteur belge programme un disque sur la base d’algorithmes

La pochette de 'Git Sanctuary' © Vlek
Els Bellens

Les algorithmes peuvent identifier des personnes, réaliser des peintures et délimiter des itinéraires, mais peut-on également les utiliser pour faire de la musique? Oui, en témoigne le producteur belge ‘, qui a programmé son nouveau disque entièrement lui-même.

Sur l’album ‘Git Sanctuary’, les algorithmes sont à la base de huit plages musicales. Chaque plage a été conçue avec un logiciel maison. Au lieu d’échantillons d’anciens disques, &apos se base sur des séries mathématiques pour mettre au point ses compositions. Il en résulte une électronique abstraite débordant d’impuretés et de modèles récurrents.

“J’ai commencé à composer de la musique avec du software existant, tel Ableton. J’avais seize ans environ, mais à l’époque, j’étais déjà intéressé par la manipulation du son”, déclare Joeri Bultheel, qui sort le disque d’&apos, à Data News. Ce logiciel musical est assez souvent utilisé par les producteurs, comme par exemple quelqu’un comme Netsky. On peut le comparer à un logiciel de montage, dans lequel on insère à la queue-leu-leu les sons et les beats corrects.

Pour ‘Git Sanctuary’, &apos s’y est cependant pris tout à fait autrement. Il a programmé un nouveau logiciel pour créer de la musique reposant nettement plus sur des processus stochastiques (où apparaissent davantage de choses fortuites). Bultheel y utilise notamment Supercollider, un langage de programmation open source, surtout populaire pour les applications musicales et la science. “Il permet d’imaginer soi-même des façons non-linéaires de faire de la musique”, affirme Bultheel.

Le point de départ est constitué d’une manière mathématique et scientifique de considérer le son. “J’ai étudié la sonologie à La Haye”, précise-t-il. “Où l’on apprend les propriétés physiques du son et des ondes sonores.” Cette étude va aussi tenter par exemple de définir les algorithmes qui sont à la base du son typique de différents instruments de musique. Après cela, Bultheel a suivi une formation en science informatique à la VUB: “Parce que j’appréciais quand même surtout l’aspect programmation.”

En fin de compte, il recourt à cette approche pour composer une musique qu’il ne pourrait pas produire autrement, selon lui. “J’intègre énormément de ‘randomness’ (hasard) dans la façon dont je fais de la musique”, prétend Bultheel. “Cela ne fonctionnerait pas avec des logiciels existants. J’essaie de façonner un monde complexe qui peut se perpétuer par les processus aléatoires.”

Git Sanctuary sort sous le label bruxellois Vlek. On peut écouter les plages entre autres via Bandcamp et Spotify. Détail amusant: il est possible d’enficher littéralement ces plages dans l’ordinateur portable. Le disque est en effet aussi disponible sur USB Flash Drive.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire