Un ministre britannique menace d’imposer une nouvelle taxe aux entreprises internet (à moins qu’elles ne partagent leurs données avec les autorités)

© Belga
Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

Les géants technologiques tels Google et Facebook doivent consentir davantage d’efforts pour combattre l’extrémisme et le terrorisme en ligne, sous peine de devoir payer des impôts supplémentaires en Grande-Bretagne. Voilà en substance la menace lancée par le ministre de la sécurité britannique Ben Wallace.

Wallace accuse les géants technologiques de mettre leur rentabilité au-dessus de la sécurité publique. Il souligne que ces entreprises vendent d’une part sans vergogne les données des citoyens, mais refusent d’autre part de les partager avec les pouvoirs publics dans la lutte contre le terrorisme.

“Comme ces firmes ne suppriment pas assez rapidement des contenus spécifiques, des gens peuvent se radicaliser. Nous devons alors les dé-radicaliser, ce qui coûte très cher”, affirme Wallace dans une interview accordée à The Sunday Times. “Pour éviter que les entreprises technologiques continuent de la sorte, nous devons examiner toutes les options possibles, y compris des taxes.”

Ce n’est pas parce qu’ils sont assis sur des poufs et portent des T-shirts qu’ils ne sont pas d’impitoyables profiteurs

Ben Wallace (à propos des propriétaires d’entreprises internet)

“Ce n’est pas parce qu’ils sont assis sur des poufs et portent des T-shirts qu’ils ne sont pas d’impitoyables profiteurs. Ils vendent sans vergogne nos données à des institutions de crédit et des entreprises pornographiques, mais refusent de les céder à un gouvernement élu démocratiquement”, affirme le ministre britannique de la sécurité. “S’ils dédaignent de collaborer avec nous, nous allons voir s’il n’est pas possible de les taxer davantage, afin de compenser leur réticence.”

Confidentialité

Dans une réaction, Facebook et Google signalent avoir déjà investi des millions en vue de supprimer les contenus extrémistes et terroristes de leurs plates-formes. Facebook se targue même de retirer dès à présent 83 pour cent de ce genre de messages dans l’heure qui suit.

Les cibles visées par le ministre britannique de la sécurité, ce sont cependant aussi les services de clavardage (chat) cryptés tels WhatsApp, qui permettent aux terroristes de communiquer plus aisément en secret. Le gouvernement britannique a depuis assez longtemps déjà un problème avec les services de messagerie qui protègent la confidentialité de leurs utilisateurs au moyen d’un cryptage bout-à-bout. Après les attentats terroristes de Londres, la première ministre britannique Theresa May et le ministre britannique des affaires étrangères Amber Rud avaient lancé des pistes pour avoir accès aux messages des terroristes dans WhatsApp. Aucune proposition concrète n’a toutefois encore vu le jour. Cette fois non plus, le ministre britannique de la sécurité n’a guère donnée de détails sur le type de taxe ou d’amende il allait introduire à l’encontre des firmes internet, qui consentent trop peu d’efforts dans la lutte contre le terrorisme.

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