Un ingénieur de Volkswagen condamné pour avoir participé à la conception d’un logiciel de magouillage

Un activiste de Greenpeace devant le siège de Volkswagen à Wolfsburg. © AFP/John MacDougall
Pieterjan Van Leemputten

Un ingénieur qui avait participé à l’écriture du code avec lequel Volkwagen avait faussé les émissions de millions de voitures, a été étonnamment condamné à une lourde peine de prison à une amende aux Etats-Unis. Le gouvernement américain entend ainsi envoyer un signal fort.

Dans l’espoir d’une réduction de peine, James Liang (c’est son nom) a plaidé coupable de fraude et d’infraction au Clean Air Act. Même s’il n’est pas le seul à comparaître en Justice, il occupe en sa qualité d’ingénieur le rang le plus bas à répondre du scandale du ‘dieselgate’.

L’avocat de Liang a, selon l’agence de presse Reuters, utilisé l’argument, selon lequel l’homme a en la circonstance fait preuve “d’une loyauté trompeuse vis-à-vis de son employeur”. Il a cependant été condamné aux Etats-Unis à une amende de 200.000 dollars et à quarante mois d’emprisonnement. C’est beaucoup, quand on sait que le ministère public ne réclamait que 20.000 dollars d’amende, alors que la peine de prison est proche du maximum demandé. Mais en le condamnant, ce que Liang peut encore contester en appel, le juge et le ministère public veulent faire un exemple pour les autres.

La Justice entend sans aucun doute envoyer un signal à l’industrie automobile, mais aussi à chaque développeur de logiciels qui écrit du software à la demande de son directeur en vue de contourner la réglementation en vigueur. Liang travaille aujourd’hui encore et toujours chez VW, mais pas comme ingénieur software.

Il est quand même surprenant que Liang ait fait l’objet d’une peine de prison, puisqu’à titre de comparaison, pour la pollution au pétrole causée par BP dans le Golf du Mexique, la plupart des responsables s’étaient vu infliger une peine de prison avec sursis.

Volkswagen aurait utilisé le logiciel de magouillage aux Etats-Unis et en Europe entre 2006 et 2015 dans quelque onze millions de voitures. Le logiciel savait quand chaque voiture se trouvait sur des rouleaux et mesurait alors le taux d’émissions. Dans ce cas, ce dernier était inférieur aux normes exigées. Mais dans la pratique, lorsque la voiture roulait sur des routes normales, les émissions étaient quarante fois supérieures.

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