Un Belge fait tweeter Trump un chant de carnaval sur les prostituées russes

Donald Trump © REUTERS

Le pirate éthique belge Inti De Ceukelaire a manipulé le compte Twitter officiel du président américain Donald Trump de manière telle qu’il propage à présent un chant du carnaval d’Alost sur les prostituées russes.

Voilà ce qu’a annoncé le site d’actualités HLN.be hier lundi. “Trump a qualifié Bruxelles de trou à rats. Nous pouvons donc nous aussi nous moquer de lui”, mentionne le pirate responsable de ce tour de force.

“Je me rends tout seul en Russie car j’en ai appris de belles. Des matriochkas aux kalinkas, tout ce que j’aime. Cette année, je ne vais pas au soleil, mais sous le balcon d’Olga.” C’est par ces paroles que débute la vidéo dans le plus pur style alostois à propos du “Congress in Moscow”, que Trump partage depuis la nuit de dimanche à lundi via son compte Twitter officiel. La vidéo réalisée sur la musique du chant de carnaval “Ne Russische congei” d’il y a quelques années, accorde le rôle principal à Trump.

Ce tour de force est l’oeuvre du pirate éthique belge Inti De Ceukelaire (21 ans). “Ces derniers temps, on a beaucoup parlé et écrit sur Trump, mais je n’ai pas le sentiment que cela va changer quoi que ce soit: c’est en effet comme si nous nous parlions dans le vide. Je voulais par conséquent faire quelque chose d’apolitique. Car au fond, Trump n’a-t-il pas qualifié Bruxelles de trou à rats. Je pense donc que nous pouvons nous aussi nous moquer de lui”, déclare-t-il à l’agence de presse Belga.

10 euros

En outre, la vidéo se trouve dans le flux Twitter de Trump pour symboliser en quelque sorte la façon dont les tweets peuvent être dénaturés. “Les utilisateurs de Twitter doivent en être conscients. Je n’ai eu besoin que de dix euros pour manipuler le compte de l’homme le plus puissant au monde.”

Le mode de travail de De Ceukelaire est relativement simple, à tel point qu’on ne peut même pas le qualifier de piratage. De Ceukelaire a en fait recherché parmi les anciens tweets de Trump des URL de sites web affichant un message d’erreur et qui n’étaient donc plus utilisées. Lorsqu’il remarqua que tel était le cas de l’URL du National Achievers Congress (NAC), auquel Trump avait adressé un tweet le 11 avril 2012, un jour avant qu’il ne prononce un discours, De Ceukelaire vérifia si le nom de domaine était en vente. Tel était donc le cas, et cela ne lui coûta que 10 euros. Ensuite, De Ceukelaire associa ce nom de domaine à sa vidéo. Voilà comment cette dernière se retrouva parmi les plus de 34.000 autres tweets de Trump.

Pas illégal

“Je n’ai rien fait d’illégal”, explique De Ceukelaire qui, précédemment déjà, avait démontré qu’il était relativement facile de découvrir des numéros de téléphones privés via Facebook. “J’ai simplement racheté un site web qui n’était plus utilisé. J’aurais tout aussi bien pu ne jamais savoir que Trump avait tweeté vers cette URL.” Le chercheur en informatique Jeroen Baert (KU Leuven) acquiesce. “Il n’a rien fait de répréhensible. Il n’a pas piraté de compte et a simplement racheté un nom de domaine qui n’était plus utilisé. Ce n’est donc pas un piratage, simplement un sacré tour de force.”

De Ceukelaire, qui est né et a grandi à Alost et qui est passionné de carnaval, a aussi réalisé la vidéo. “Je trouvais le contraste saisissant: la petite ville d’Alost face à l’homme le plus puissant sur Terre. C’est peut-être une caricature, mais Trump aime s’en servir aussi: ‘Make Oiljst great again!'”

Le tweet de Trump, lié à la vidéo, se trouvait du reste lundi midi encore et toujours en ligne.

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