Uber va permettre de basculer entre les profils personnel et professionnel

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Frederik Tibau est rédacteur chez Data News.

Désormais, les utilisateurs d’Uber pourront switcher entre leur compte privé et un profil à usage professionnel. Imputer une course ‘par inadvertance’ à votre employeur ne sera donc plus possible.

La veille de l’événement Dreamforce organisé par Salesforce.com à San Francisco, Uber a annoncé une nouveauté facilitant la distinction entre une utilisation privée et professionnelle.

C’était nécessaire car depuis que le service de transport alternatif a, il y a un an, fait son apparition sur le marché professionnel avec Uber for Business, il n’était pas toujours évident de distinguer quand les usagers pouvaient ou non imputer une course à leur employeur. Nombre d’usagers éprouvaient de plus en plus de crainte à propos de ce qu’ils allaient bien pouvoir expliquer en cas d’imputation d’une course à usage personnel à leur employeur.

Avec l’introduction des ‘business profiles’, Uber entend changer la donne. D’un seul clic, les usagers pourront dorénavant basculer entre leur propre compte et le profil lié au compte de leur employeur. Il sera ainsi parfaitement possible de distinguer l’usage professionnel de l’usage privé, afin d’éviter tout litige.

Cette nouvelle fonction attirera à coup sûr l’attention lors de Dreamforce et sera déployée sur tous les marchés où Uber for Business est actuellement déjà utilisé, selon le product developer Greg Greiner.

Aujourd’hui, les courses professionnelles Uber représenteraient déjà 40 pour cent du nombre total des courses, et le département Uber for Business serait l’un des pôles de croissance absolus du service de taxi alternatif.

La Belgique à l’honneur

Durant la rencontre avec la presse au siège central d’Uber à San Francisco, l’on a du reste mis essentiellement l’accent sur la plus-value sociale recherchée par Uber sur le plan de l’emploi et sur celui de la réduction du nombre de véhicules sur les routes.

A une question d’inspiration politique à propos du fait de savoir si les chauffeurs d’Uber doivent être considérés comme des salariés ou des indépendants, le lobbyiste David Plouffe (dans une précédente vie manager des campagnes de Barack Obama) a du reste cité explicitement la Belgique.

Lundi matin, l’on apprenait en effet que l’Office National de la Sécurité Sociale (ONSS) estime que les chauffeurs d’Uber, tout comme l’immense majorité des autres chauffeurs de taxi, sont des indépendants et non pas des salariés.

“L’étude de l’ONSS indique qu’Uber respecte les règles en ce qui concerne le statut de ses chauffeurs”, a déclaré le secrétaire d’Etat Bart Tommelein. “Comme dans le secteur bruxellois des taxis, 84 pour cent des chauffeurs sont aussi des indépendants, il est assurément question d’une égalité au niveau du statut.”

Le fait est qu’Uber a pris la balle au bond devant un parterre d’une cinquantaine de journalistes du monde entier pour citer cet exemple de la bouche de David Plouffe et ce, quelques heures seulement après l’annonce faite chez nous.

“Dans pas mal d’endroits, l’on s’oppose à Uber, et l’on mène des enquêtes à notre propos, mais nous avons entièrement confiance dans le fait que nous pourrons arriver en général à des arrangements”, a-t-on encore entendu à San Francisco. “L’exemple de la Belgique ne fait que renforcer cette conviction.”

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