Uber dans des eaux tumultueuses: Kalanick va-t-il rester en place?

Uber CEO Travis Kalanick. © REUTERS
Pieter Van Nuffel Journalist DataNews

Uber se trouve à un moment-clé de sa courte histoire. Le conseil d’administration a débattu ce dimanche des mesures à prendre pour résoudre les problèmes de l’entreprise défaillante. Il est notamment possible que le CEO Travis Kalanick fasse un pas de côté.

Ces derniers mois, les scandales s’accumulent chez Uber. En février, Susan Fowler, une ingénieure d’Uber, se plaignait dans un communiqué posté sur son blog des abus sexistes commis par des collègues. Selon elle, l’entreprise n’avait cependant jamais réagi à ses plaintes.

A l’amende

Ce genre d’attitude est en grande partie dû à la culture d’entreprise machiste au sein d’Uber. Et cela ne s’arrête souvent pas là, comme en témoigne un courriel interne publié par Recode jeudi dernier. Le CEO Travis Kalanick y décrit en personne sur un ton immature quelles sont les règles à suivre dans les rapports entre collègues lors des fêtes de l’entreprise. Il déconseille aussi de balancer des… fûts de bière des étages vers le bas et plaisante sur le fait que ceux qui le feront, devront payer deux cents dollars d’amende.

La semaine dernière, Uber licencia encore vingt employés pour sexisme, intimidation ou d’autres comportements répréhensibles sur le lieu de travail. Entre-temps, Uber a commandité une enquête interne sur sa culture d’entreprise, sous la direction de l’ex-ministre américain de la Justice Eric Holder. Le conseil d’administration a rencontré ce dernier hier. Les résultats et recommandations de l’enquête seront publiés demain.

Campagne de calomnies

Des initiés ont déjà informé le Wall Street Journal qu’Emil Michael, le bras droit de Kalanick, devra s’en aller. Ce conseiller controversé avait précédemment déjà défrayé la chronique en proposant de mettre en oeuvre une campagne de calomnies à l’encontre des journalistes qui se montraient trop critiques vis-à-vis de l’entreprise.

Il est possible que Kalanick lui-même fasse un pas de côté. Fin du mois dernier, sa mère est décédée et son père a été gravement blessé dans un accident de bateau. Suite à cela, Kalanick pourrait prendre quelques mois de repos pour ensuite très probablement assumer une autre fonction au sein d’Uber.

Le quadragénaire Kalanick a en tout cas son destin entre ses mains. Il est en effet encore soutenu par Ryan Graves et Garrett Camp, des pionniers de la première heure chez Uber. Conjointement, ils constituent encore et toujours une majorité au sein du conseil d’administration et ce, même si la pression pour une remise en ordre de l’entreprise est grande, surtout de la part des investisseurs, que cette suite de scandales rend de plus en plus nerveux.

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