Test: Google Stadia pour jouer dans le nuage

Google Stadia © Bart Stoffels
Bart Stoffels Bart Stoffels est freelance journalist.

Mi-novembre, Google lançait Stadia. Le service de jeux dans le nuage de Google annonçait ainsi rien de moins que la fin de la console de jeu. Tel ne sera pas le cas certes, mais il n’empêche que Stadia représente un véritable exploit technologique, comme nous en avons fait l’expérience au bout d’un mois à jouer dans le nuage.

Une fois n’est pas coutume, notre petit pays a été l’un des premiers à prendre part au bouleversement de l’industrie des jeux. Cela peut paraître grandiloquent, mais reflète bien le potentiel de Stadia. Avec ce service, le joueur n’a en effet pas besoin d’une console de jeu ou d’un coûteux PC pour pouvoir goûter au plaisir des nouveaux jeux. De plus, il n’est pas scotché à sa TV, car Stadia fonctionne aussi sur les smartphones, tablettes, Chromebooks, etc. Il y a des applis Stadia tant pour Android que pour iOS, mais si l’utilisateur surfe simplement sur https://stadia.google.com, il peut également lancer des jeux par cette voie. Aussi longtemps qu’un navigateur web Chrome y tourne, Stadia fonctionne. Du nuage pur sang!

Ni longues durées de chargement, ni téléchargement de dizaines de giga-octets de mises à jour avant d’aboutir à votre jeu favori. Mais bien 16 giga-octets par heure.

Chromecast Ultra et Stadia controller
Chromecast Ultra et Stadia controller© Google

‘Pick-up-and-play’

Autre problème résolu par Stadia: fini les longues durées de chargement ou la nécessité de télécharger des dizaines de giga-octets de mises à jour, avant d’aboutir à votre jeu favori. Conjointement à l’indépendance de l’appareil, Stadia offre aussi un plein contenu ‘pick-up-and-play’. Cela ne veut cependant pas dire que Stadia ne pose absolument pas d’exigences. L’utilisateur doit par exemple sacrifier jusqu’à 16 giga-octets de données environ par heure. Stadia n’est donc à recommander que si le joueur dispose de l’internet illimité chez lui.

Permettez-nous ici aussi de dissiper directement un malentendu qui circule: Stadia n’est pas un service d’abonnement à une grande bibliothèque de jeux, comme c’est le cas d’Origin Access ou de Playstation Now. Non, on achète simplement des jeux sur Stadia, souvent au prix plein. Les jeux déjà achetés sur d’autres plates-formes ne peuvent être transférés et ce, même si Google promet bien quelque chose du genre pour l’avenir. Le

manque de jeux constitue la plus grande déception, puisque seuls 22 titres étaient disponibles lors de notre test.

Google Stadia
Google Stadia© Bart Stoffels

Abonnement

Acheter des jeux ne suffit pas. Il faut aussi un abonnement: Pro ou Base. La version Pro permet de jouer en qualité d’image 4K HDR à 60 frames par seconde et en son surround. Cela revient à 9,99 euros/mois. En sus, vous pourrez alors ajouter gratuitement chaque mois un certain nombre de jeux à votre bibliothèque. Durant le premier mois de Stadia, il s’agissait de Samurai Shodown, Farming Simulator 2019, Destiny 2 et Tomb Raider Definitive Edition.

Si vous n’avez pas l’envie de jouer pendant quelque temps ou si vous pouvez vous satisfaire d’une qualité d’image quelque peu inférieure, optez alors pour Stadia Base gratuit. Cette formule n’existera qu’à partir de début 2020, mais vous ne pourrez alors plus jouer aux jeux Stadia Pro gratuits.

Founders Edition

En Belgique, Google mettait tout au plus à disposition des versions d’essai de Google Stadia. Nous avons donc dû nous-mêmes nous contenter de la Stadia Founders Edition. Ce kit se compose d’un Chromecast Ultra à brancher sur la TV, d’un contrôleur Stadia spécial fonctionnant via wifi et d’un abonnement Stadia Pro de trois mois. Le Chromecast Ultra est provisoirement la seule manière de pouvoir bénéficier de la qualité d’image 4K HDR supérieure dans les jeux Stadia.

Ce qui est dommage, c’est que le magasin Stadia n’est pas encore accessible au départ de la combinaison Chromecast + TV. Bien d’autres éléments ne semblaient du reste pas prêts lors du lancement. C’est ainsi que la reconnaissance vocale de Google Assistant ne fonctionne que dans l’écran de démarrage Stadia, alors qu’au niveau du smartphone, les jeux se limitent provisoirement aux appareils Pixel de Google. Personnellement, nous attendons aussi le mode ‘Partage familial’, afin que les enfants puissent avec le même abonnement créer leur propre profil Stadia.

Google Stadia
Google Stadia© Bart Stoffels

Diffusion

Pour la puissance de calcul, Stadia fait appel au matériel des centres de données de Google. En tant que Belges, nous bénéficions d’un avantage potentiel, puisque le centre de données de Google situé à Mons n’est qu’à un jet de pierre. C’est parfait pour réduire à un minimum le ralentissement réseautique (latence). On ne sait cependant pas du tout si nos jeux sont bel et bien diffusés au départ de notre pays vers notre habitation, mais le fait est que notre internet câblé Telenet de 1.000 Mbit/s n’a pas éprouvé le moindre problème. Google même recommande 35 Mbit/s, le minimum étant de 10 Mbit/s. Chez nous, ce ne sont pas là des vitesses susceptibles de causer des soucis.

Si tout se passe bien au niveau technique, Stadia s’apparente pour les joueurs moyens quasiment à l’utilisation d’une console de jeu.

Sur les connexions mobiles et les réseaux wifi saturés, Stadia pâtit sensiblement plus des latences, et vous devrez donc accepter l’une ou l’autre interférence. Cela ne devient cependant jamais injouable et ce n’est pas perturbant pour les joueurs occasionnels. Cela n’en reste pas moins un inconvénient pour ceux qui jouent en cours de diffusion. Surtout parce que le délai entre l’input du joueur et la réaction à l’écran est proche de zéro. Si tout se passe bien au niveau technique, Stadia s’apparente pour les joueurs moyens quasiment à l’utilisation d’une console de jeu. Les joueurs exigeants dédaigneront peut-être Stadia, même si au niveau de la fluidité et de la qualité d’image, le service jeux de Google supporte facilement la comparaison avec ce qu’un PC de jeu affiche à l’écran.

Conclusion

Le principal mérite de Google Stadia est de vous permettre de jouer partout, sans que vous ayez besoin d’un matériel (trop) spécifique. Une connexion internet optimale est l’exigence numéro un. Les avis sur Stadia divergent nettement: cela va de ‘c’est déjà un échec’ jusqu’à ‘c’est ce qu’il y a de mieux’. Cette dernière expression est à coup sûr abusive. Nous nous sommes certes amusés avec Stadia, mais Google se doit d’étoffer en urgence son offre de jeux, si l’entreprise veut que Stadia soit viable. L’expérience multijoueur en ligne demeure elle aussi provisoirement insuffisante sur Stadia.

Google Stadia
Google Stadia© Bart Stoffels

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