Telenet et Belgacom doivent ouvrir leurs réseaux

Kristof Van der Stadt
Kristof Van der Stadt Rédacteur en chef chez Data News

Dans une déclaration commune, les régulateurs des télécommunications et des médias belges exigent que Telenet et Belgacom ouvrent complètement leurs réseaux coaxial et cuivré aux autres opérateurs.

Dans une déclaration commune, les régulateurs des télécommunications et des médias belges exigent que Telenet et Belgacom ouvrent complètement leurs réseaux coaxial et cuivré aux autres opérateurs. Ceux-ci doivent alors pouvoir choisir de lancer une offre TV (numérique), internet à haut débit et téléphonie fixe soit via le réseau cuivré de Belgacom, soit via le réseau câblé coaxial de Telenet. L’IBPT, CSA, Medienrat et VRM espèrent que la procédure pourra être effective dans l’année qui suit.

L’IBPT est le régulateur télécom national, alors que CSA, VRM et Medienrat sont les régulateurs régionaux compétents pour le marché de la télévision dans les communautés. Au terme d’analyses conjointes qui ont démarré début de cette année, ces régulateurs ont adopté à présent une position commune: le dégroupage total des réseaux de Belgacom et de Telenet. “Cela ne pourra que profiter au consommateur qui aura le choix parmi un large éventail de services de distribution TV et haut débit”, déclare Carlo Adams, vice-président de VRM.

Telenet doit ouvrir son câble Les projets de décision sur la table actuellement imposent aux câblo-opérateurs, tel Telenet, l’obligation d’ouvrir leur réseau câblé à la télévision analogique et numérique, mais aussi de proposer une offre ‘wholesale’ d’internet à haut débit. Les opérateurs internet alternatifs pourraient également proposer des services sur le réseau de Telenet, ainsi que sur ceux des autres câblo-opérateurs que sont Brutélé, Numéricable, Tecteo et AIESH.

Dans une première réaction provisoire, Belgacom se dit satisfait de la décision de faire quelque chose vis-à-vis “de la domination des câblo-opérateurs”. Belgacom insiste depuis belle lurette déjà sur le besoin de prendre ce genre de mesures, du fait, comme on le sait, que l’entreprise elle-même s’est vue contrainte d’ouvrir son propre réseau aux fournisseurs de téléphonie et d’internet alternatifs. Dans le passé, son directeur, Didier Bellens, avait déjà exprimé son mécontentement à propos d’un manque de régulation au niveau du câble.

Chez Telenet, nous n’avons encore reçu aucun commentaire, mais précédemment dans le courant de la journée, son porte-parole, Stefan Coenjaerts, avait déclaré à propos d’une éventuelle ouverture: “Je suis d’avis que si Telenet doit autoriser d’autres acteurs sur son câble, cela risque de ralentir l’innovation, voire de bloquer la concurrence.”

Belgacom doit autoriser les distributeurs TV alternatifs Mais les régulateurs soufflent le chaud et le froid avec Belgacom. Dans un projet de décision, l’IBPT évoque une nouvelle obligation pour l’opérateur historique qui devrait désormais ouvrir également son réseau à une offre TV alternative. Selon l’ensemble des régulateurs, cela devrait “créer un cadre dans lequel les opérateurs et fournisseurs de services pourront combattre à armes égales”. Ces règles du jeu équitables sont d’ailleurs l’un des points essentiels du tout nouveau plan stratégique de l’IBPT.

De son côté, Belgacom parle d’une “décision contradictoire à première vue en constatant que sur le marché de la télévision, ce sont les câblo-opérateurs qui sont dominants”. Dans sa réaction provisoire, Belgacom se montre aussi mécontent notamment de l’analyse du marché du haut débit, où les régulateurs ne tiendraient pas compte de la suprématie de Telenet en Flandre. Belgacom va donc étudier en profondeur les projets de décision.

Délai de réaction Par souci de clarté, soulignons qu’il s’agit ici d’un texte en phase de consultation. Cela signifie que les entreprises concernées disposent à présent d’un délai de deux mois pour réagir officiellement aux projets de décision tels qu’ils ont été présentés. Luc Hindryckx, président de l’IBPT, espère cependant qu’une décision définitive sera prise endéans l’année et que les opérateurs pourront d’ici là lancer une offre alternative propre.

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