Skype & consorts causent un énorme manque à gagner aux opérateurs

Pieterjan Van Leemputten

Entre 2012 et 2018, le secteur télécom perdra 386 milliards de dollars à cause d’applis ultra-populaires telles Skype et Whatsapp

Entre 2012 et 2018, le secteur télécom perdra 386 milliards de dollars à cause d’applis ultra-populaires telles Skype et Whatsapp.

C’est le cabinet d’études Ovum qui a effectué le calcul. Conjointement, les opérateurs perdent des centaines de milliards de dollars du fait que leurs clients appellent nettement moins et envoient beaucoup moins de SMS, mais font transiter leur communication par des applis. Or les rentrées tirées de la capacité consommée lors d’un appel téléphonique de dix minutes via Skype par exemple sont nettement plus faibles que celles provenant d’une communication téléphonique classique similaire. Surtout s’il s’agit d’une communication internationale.

Ovum fait notamment référence aux Etats-Unis, où l’on souscrit régulièrement des abonnements prévoyant une consommation de données illimitée. Ce genre de formule fait en sorte que les clients ne s’en tiennent pas qu’à des applis comme Whatsapp, Viber, Snapchat, mais recourent tout autant à des applications VoIP professionnelles telles Microsoft Lync.

Il nous faut cependant apporter ici la nuance que le manque à gagner est provisoirement moins important en Belgique. Dans notre pays, les opérateurs ont en effet réussi à réagir rapidement à la tendance au moyen de packs de SMS économiques. Il en résulte que les utilisateurs se tournent moins vite vers les applis.

De plus, l’utilisation de l’internet mobile en Belgique est avec 45 pour cent encore et toujours inférieure à la moyenne européenne de 53 pour cent. En moyenne, le Belge consomme 220 mégaoctets par mois, ce qui est comparable au Britannique (228 Mo), mais ce qui est nettement moins que le Néerlandais (304 Mo) ou que l’Allemand (801 Mo).

Ovum indique que les opérateurs doivent apprendre à faire face à cette nouvelle réalité et ce, même si les acteurs européens sont depuis assez longtemps déjà conscients de la perte de rentrées possible. C’est ainsi que fin de ce mois, les tarifs de roaming (itinérance) tant pour les données, les SMS que pour la voix diminueront de nouveau au sein de l’Unions européenne. Une régularisation dont les opérateurs affirment depuis des années qu’elle réduit leurs revenus.

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