Selor va lancer un projet pilote d’emplois IT

Stefan Grommen Stefan Grommen est rédacteur de Data News.

Selor, le bureau de recrutement et de sélection des services publics, lancera en octobre un projet pilote d’emplois IT n’exigeant plus le diplôme comme condition de base absolue. Les personnes intéressées ayant ‘acquis les compétences voulues’ pourront prendre part au processus de sélection.

Selor, le bureau de recrutement et de sélection des services publics, lancera en octobre un projet pilote d’emplois IT n’exigeant plus le diplôme comme condition de base absolue. Les personnes intéressées ayant ‘acquis les compétences voulues’ pourront prendre part au processus de sélection.

Dans les 10 ans à venir, quasiment 40 pour cent des fonctionnaires tant au niveau fédéral que régional partiront à la retraite. On ne sait pas encore comment ces personnes seront remplacées, mais il est certain que la situation va devenir plus que précaire dans les départements ICT.

Selor entend donc ne plus considérer le diplôme comme la condition de base absolue de participation aux processus de sélection. L’initiative, qui démarrera d’ici trois mois, vise avant tout les profils IT et les ingénieurs.

“En considérant le diplôme comme seule condition d’entrée, l’on exclut pas mal de talents dès le départ”, déclare Marc Van Hemelrijck, administrateur délégué de Selor. “Dans le passé, nous avons souvent remarqué que de bons candidats n’avaient pas décroché leur diplôme pour toutes sortes de raisons, mais qu’ils avaient acquis les compétences voulues par l’expérience.”

Van Hemelrijck entend fournir aux candidats une sorte de ‘sésame’ après un premier examen générique. Si leurs compétences acquises précédemment correspondent aussi au profil recherché, ils pourront participer ultérieurement aux épreuves de sélection habituelles des informaticiens.

Personne ne doute des bonnes intentions de Selor, mais le projet suscite quand même quelques remarques. Le seuil d’accès ainsi rabaissé ne risque-t-il pas en effet de fournir des informaticiens de second rang? Et la qualité des services IT dans les services publics ne sera-t-elle pas ainsi mise en péril?

“Non car l’objectif est bien de tester le candidat en profondeur avant de lui attribuer le sésame”, réagit l’administrateur délégué. “Sur 10 personnes appelées, il n’y aura probablement que deux élues. Je ne veux certainement pas non plus répandre le message que le sésame dont nous parlons, devienne un substitut à part entière du diplôme car tel n’est évidemment pas le cas. Mais le fait est que dans le secteur ICT surtout, l’on peut travailler avec des références et des attestations. Cela arrive continuellement.”

Un autre problème auquel Selor doit apporter une solution, c’est que même les personnes élues ne vont pas se précipiter vers les services publics. En 2007 par exemple, 126 informaticiens avaient réussi les épreuves, et seuls 17 avaient été réellement engagés.

“Mes ‘clients’ réagissent souvent de manière assez lente”, grommelle Van Hemelrijck. “Ce qui a pour conséquence que pas mal de profils intéressants se retournent vers le secteur privé. En ces temps de crise, cela se passe évidemment moins formellement, mais il ne s’agit là que d’un phénomène temporaire.”

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