Selon une enquête chinoise, 4 selfies suffisent pour détecter une maladie cardiaque

.
Michel van der Ven
Michel van der Ven Rédacteur chez Data News.

Un nouvel algorithme IT peut sur base de quatre photos du visage d’une personne déceler si cette dernière souffre d’une maladie cardiaque. Voilà ce qui ressort d’une étude réalisée par des chercheurs chinois et qui vient d’être publiée dans l’European Heart Journal.

Cette découverte, qui s’appuie sur un algorithme d’apprentissage profond appliqué sur un jeu de ‘selfies’, ouvre de nouvelles perspectives en matière de prévention des maladies du coeur. Les chercheurs chinois indiquent dans leur publication que leur découverte peut représenter une façon économique et simple de détecter des affections cardiaques. Tout ce que le patient doit faire, c’est envoyer quelques autoportraits à son médecin.

Besoin de tests complémentaires

L’algorithme doit être développé plus avant encore. Des tests complémentaires sont aussi nécessaires pour des groupes plus importants de personnes de diverses origines ethniques, selon les chercheurs. Une fois que l’outil sera au point, il pourra être utilisé pour ‘screener’ l’ensemble de la population ou des groupes à risque.

‘Notre objectif final est de mettre au point une application auto-rapporteuse pour les groupes à haut risque d’affections cardiaques et vasculaires. On pourra alors évaluer l’état de ces personnes, avant une visite en clinique’, déclare Zhe Zheng, en charge de l’enquête et vice-directeur du Centre National des maladies cardiovasculaires de l’hôpital Fuwai à Pékin.

Coins de l’oeil et cornée

Entre juillet 2017 et mars 2019, les chercheurs ont examiné 5.796 patients de huit cliniques chinoises. Ceux-ci furent soumis aux examens classiques des personnes souffrant du coeur, mais on en fit aussi quatre photos du visage: une frontale, deux de profil et une du haut de la tête.

Des radiologues ont examiné les angiographies des patients et ont décelé une maladie cardiaque sur base du resserrement des vaisseaux sanguins. Ces informations furent utilisées pour créer et former l’algorithme d’apprentissage profond. Les chercheurs ont ensuite testé cet algorithme sur les photos de 1.013 autres patients. L’algorithme obtint de meilleurs résultats que les méthodes existantes de prévision du risque de maladies cardiovasculaires.

Du reste, on savait dans le monde médical depuis assez longtemps déjà que certains traits humains peuvent être révélateurs d’un risque amplifié d’affection cardiaque. Il s’agit notamment de la perte et du grisonnement des cheveux, des rides, du pli du lobe de l’oreille, de petits boutons jaunes aux coins des yeux et d’une opacification de la cornée.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire