Selon Ericsson, l’Europe accusera du retard au niveau de la 5G

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Els Bellens

L’Europe accusera du retard sur l’Asie et l’Amérique du Nord pour ce qui est de l’adoption de la 5G. Entre-temps, la consommation mensuelle mondiale de données mobiles atteindrait 71 exaoctets d’ici 2022. Voilà ce qui ressort de l’Ericsson Mobility Report.

Le géant des réseaux Ericsson a demandé à ses chercheurs de prévoir ce que sera l’utilisation réseautique dans les cinq prochaines années. Selon le rapport qu’ils ont élaboré, le LTE (dont fait partie la 4G) deviendra en 2018 la technologie dominante dans le monde. Ils estiment que la 4G dépassera d’ici là le GSM et la 3G.

Ericsson a calculé que d’ici la fin de 2019, il y aura quelque 2,6 milliards d’abonnements LTE contre 1,9 milliard d’abonnements GSM/Edge et 2,4 milliards d’abonnements pour les connexions 3G. Pour la fin de 2022, ce nombre pourrait passer à 5 milliards d’abonnements LTE au niveau mondial. Il est important de noter ici qu’Ericsson inclut les cartes SIM dans les ‘abonnements’. En soi, ce n’est pas pareil à un ‘utilisateur. Une même personne peut avoir plusieurs cartes SIM, selon Richard Möller, Senior Market Analyst chez Ericsson. D’après les chiffres d’Ericsson, il y aurait aujourd’hui 5,2 milliards d’utilisateurs de données mobiles et 7,6 milliards d’abonnements.

Utilisation mensuelle de données par smartphone actif
Utilisation mensuelle de données par smartphone actif © Ericsson Mobility Report 2017

Des données mobiles pour tout le monde

Selon le rapport, une portion toujours plus importante de la population mondiale a accès au web. Les pays à la croissance la plus forte pour les données mobiles sont la Chine et l’Inde. Dans ce dernier pays, le LTE n’a pourtant été lancé que l’année dernière. L’Inde possède déjà 54 millions de nouveaux utilisateurs de données mobiles au premier trimestre de 2017, et la Chine 24 millions.

Par rapport au premier trimestre de 2016, le trafic des données a crû de 70 pour cent. Cela est également dû en grande partie au lancement de la 4G en Inde, selon Möller, ainsi qu’au fait que les nouveaux abonnés reçoivent deux mois d’utilisation mobile gratuite avec leur nouveau téléphone. “Voilà qui a provoqué une solide hausse du nombre des données dans le monde”, ajoute Möller.

En 2016, selon Ericsson, la consommation de données mensuelles mondiale a été de 8,8 exaoctets (soit 8,8 milliards de gigaoctets). En 2022, elle devrait grimper à 71 exaoctets par mois.

Croissance sur cinq ans du trafic de données mobiles par application
Croissance sur cinq ans du trafic de données mobiles par application© Ericsson Mobility Report 2017

Vidéo mobile

Le fait que le trafic de données mobiles croît si rapidement, est dû en grande partie, selon Ericsson, à la popularité des smartphones. Fin 2016, on recensait pas moins de 3,9 milliards d’abonnements pour smartphones dans le monde, dont 90 pour cent pour la 3G et la 4G. D’ici 2022, Ericsson table sur 6,8 milliards d’abonnements pour smartphones, qui fonctionneront quasiment tous sur le haut débit mobile.

En outre, il y a aussi les habitudes changeantes des utilisateurs, selon Möller: “Les gens utilisent plus rapidement Instagram et Periscope. Ils veulent filmer leur vie de tous les jours.” Ericsson croit dès lors aussi que le trafic de données en matière de vidéo mobile va progresser annuellement de quelque 50 pour cent et ce, jusqu’à ce qu’il représente quasiment les trois-quarts du trafic consommé. La plupart de ces vidéos sont du reste visionnées sur YouTube. Le site engloutit 40 à 70 pour cent du trafic vidéo mobile sur tous les réseaux examinés, quel que soit le type d’appareil utilisé. Netflix, qui est aujourd’hui accessible quasiment partout, peut représenter dans certaines régions jusqu’à 10 ou 20 pour cent du trafic de données mobiles. Les chercheurs ajoutent que les gens qui se déplacent (données mobiles donc) regardent plus souvent de courtes vidéos, tandis que les plus longues séries, comme en propose Netflix, sont plus souvent visionnées chez soi (diffusées principalement via wifi).

Consommation de données prévue par technologie et par région
Consommation de données prévue par technologie et par région © Ericsson Mobility Report 2017

L’Europe en retard pour la 5G

Ericsson y va aussi de ses prévisions pour la 5G, dont le déploiement commercial est attendu d’ici 2020. Selon le rapport, cette technologie pourrait à l’horizon 2022 atteindre quelque 15 pour cent de la population mondiale, essentiellement celle qui habite dans les villes.

Ce qui ne manque pas d’étonner dans le rapport, c’est qu’Ericsson prévoit que la zone Asie-Pacifique (englobant aussi l’Australie) adoptera plus rapidement la 5G que l’Europe. Il y aurait davantage de tests et de déploiements planifiés dans cette zone que chez nous. Toujours selon le rapport, l’Amérique du Nord sera la première région, où la 5G sera massivement déployée et utilisée. Les attentes vont jusqu’à 25 pour cent des utilisateurs à disposer d’un abonnement 5G. En Europe, d’ici 2022, il y aurait par contre moins de cinq pour cent des utilisateurs à souscrire un abonnement 5G.

IoT

Ericsson estime qu’en 2022, il y aura quelque 29 milliards d’appareils connectés, dont 18 milliards dans l’internet des choses (‘Internet of Things’ ou IoT). Il s’agira notamment de voitures, machines, capteurs, terminaux de vente et autres technologies portables. Ces appareils ne fonctionneront cependant pas tous avec des données mobiles. Au niveau mondial, Ericsson s’attend à ce qu’un million de nouvelles connexions pour données mobiles soient créées par jour. Le nombre total d’abonnements pour données mobiles atteindrait les 8,3 milliards en 2022. Sur l’ensemble de ces connexions pour données mobiles créées, 1,5 milliard le serait pour des appareils IoT.

Ericsson a établi ses prévisions sur base de données historiques liées aux abonnements et au trafic des données, conjointement avec des tendances macro-économiques et avec les changements sur le plan de l’utilisation. Patrik Cerwall, Head of Strategic Marketing chez Ericsson, parle de quatre cents critères différents. Il s’agit là du cinquième rapport annuel du géant des réseaux.

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