San Francisco autorise désormais les robots à tuer des gens

Els Bellens

Le service de police de la ville de San Francisco est autorisé à utiliser des robots tueurs contre certains suspects. Ce sont des robots télécommandés, pas des appareils autonomes.

Dans notre chronologie évoluant vers un monde de science-fiction de type Terminator, le service de police de San Francisco a maintenant la capacité de déployer des robots tueurs. Le conseil de surveillance, qui fixe les règles du département de police de San Francisco, a voté en faveur de ce projet. Il s’agit de robots télécommandés, qui peuvent être équipés d’explosifs. Le service de police peut les utiliser ‘lorsque des vies sont en jeu’ pour tuer ou blesser des suspects. L’idée des nouvelles règles est venue après que les forces de police de Dallas ont équipé un robot de déminage d’explosifs pour mettre hors d’état de nuire un homme armé. San Francisco veut maintenant disposer des mêmes opportunités.

La police de la ville, la SFPC, compte actuellement dix-sept robots dans son arsenal, dont douze sont actifs. Aucun d’entre eux n’est armé, bien que certains modèles, tels le robot Talon, soient également utilisés par l’armée américaine comme mitrailleuses à distance dans des configurations légèrement différentes.

Pas d’arme à feu

La police tente d’apaiser les citoyens en affirmant ne pas avoir l’intention d’équiper les robots d’armes à feu, mais ils peuvent désormais emporter un engin explosif. Ils ne seraient déployés que dans des ‘conditions extrêmes’, mais les activistes craignent que cela n’ouvre la porte à un éventuel recours accru à la force meurtrière à distance, et aussi à une militarisation encore plus grande de la police.

San Francisco est l’une des premières villes à autoriser les robots explosifs dans les règles de fonctionnement de son service de police, et va donc à l’encontre de certaines autres régions des États-Unis. Les états de Virginie, du Maine et du Dakota du Nord, entre autres, ont adopté des lois qui interdisent tout simplement les ‘robots tueurs’. La décision du conseil de surveillance fait en tout cas l’objet de critiques, y compris de la part de groupes de défense des droits, qui considèrent l’idée de forces de police capables de tuer quelqu’un à distance comme un moyen de déshumaniser les suspects. L’usage fréquent de la force meurtrière par la police en général a été soulevé aux États-Unis depuis un certain temps et a conduit à des manifestations ‘Black Lives

Matter’ à grande échelle en 2020, après que George Floyd, un homme noir, a été étouffé par un policier pendant quelques minutes face à la caméra.

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