Rouven Besters, VMware Tanzu: ‘Il y aura toujours une forme hybride du nuage’

© VMware
Els Bellens

Cela fait aujourd’hui plus d’un an que VMware a racheté la plate-forme de développement ‘cloud native’ Pivotal. Cet accord impliquait une série d’acteurs Kubernetes et d’entreprises DevOps destinés à former conjointement la nouvelle branche VMware Tanzu. Data News a rencontré Rouven Besters, ex-directeur Belux de Pivotal et à présent regional director Benelux & Nordics de VMwareTanzu.

Ces dernières années, VMware a racheté toute une série de petites entreprises et les a regroupées dans ce nouveau département. Pouvez-vous résumer ce qu’est précisément VMware Tanzu?

Rouven Besters: ‘VMware a effectué quelques acquisitions en matière de containers et d’applications modernes. Heptio est une entreprise de containers créée par deux des fondateurs de Kubernetes. Ensuite, c’est Wavefront qui a été reprise. Cette technologie figure à présent dans Tanzu Observability, un outil d’observation résidant dans le nuage. Pour les grands environnements ‘cloud’ comportant de nombreuses applications modernes, il convient d’observer et d’étudier le tout pour savoir ce qui se passe. C’est ce que fait Wavefront.

Pivotal fut le dernier rachat de la série. Nous avons aidé des entreprises au niveau des services en élaborant des stratégies autour du développement d’applis. Pensez par exemple à l’accueil de nouvelles méthodes. Nous avions aussi une Platform-as-a-Service sur laquelle il est possible de faire tourner très rapidement des applications à l’échelle.

Ce sont là les principaux actifs qui ont été regroupés dans cette unité commerciale. Tanzu est la plate-forme que nous gérons. Elle supporte les entreprises au moyen de plates-formes et de technologies. Mais on y trouve aussi pas mal de conseils et de services pour moderniser les applis, à la bonne échelle et dans des containers, en tenant compte de la sécurité et de l’efficience.’

Cela se fait-il indépendamment des vendeurs de nuages publics? Travaillez-vous pour le ‘multi-cloud’?

Besters: ‘VMware offre la couche associative du multi-cloud. Nous permettons aussi à nos clients de procéder à du développement indépendamment des vendeurs. Ils sont libres de choisir. S’il s’agit d’un nuage public, ils optent généralement pour l’un des trois grands: AWS, Azure ou Google Cloud. Mais nous avons appris qu’actuellement, bon nombre de charges de travail tournent dans un nuage privé au sein de centres de données propres. Il y en aura donc toujours une forme hybride. On voit beaucoup d’entreprises qui misent tout sur AWS ou Azure par exemple, mais il faut faciliter le processus. Nous aidons à accélérer ce mouvement ‘cloud’, privé ou public.’

VMware a surtout forgé sa réputation avec des machines virtuelles sur des serveurs ‘on-prem’. Est-ce là une façon de rester pertinent?

Besters: ‘Non. Ces dernières années, il y eut aussi chez VMware, même sans Tanzu, une fructueuse collaboration avec les vendeurs de nuage en vue. Les entreprises utilisent en masse VMware pour prendre une orientation de nuage public, et la technologie n’est certainement plus seule dans le nuage privé. Mais c’est bien là que se trouve l’origine.

Ces quinze dernières années, de très nombreuses entreprises ont virtualisé leur gamme d’applications et à présent, elles sont en train de lentement les moderniser. Reste à savoir où on va les faire tourner? Resterons-nous dans le nuage privé ou migrerons-nous vers le nuage public?

Mais il n’est à coup sûr pas question que Tanzu doive à tout prix symboliser la pertinence de VMware. Beaucoup d’entreprises avec lesquelles VMware a fait des affaires et avec lesquelles Google Cloud par exemple a fait des affaires, travaillent à présent avec les deux. En général, les éditeurs de logiciels comme VMware sont sur le point de fournir des produits et des services tant sous forme SaaS que sur site. Nous nous chargeons du cadre d’application, de l’infrastructure ‘cloud’ et de l’architecture de sécurité.’

Vous venez vous-même de Pivotal, qui fut rachetée l’année dernière par VMware. Comment s’est passée cette fusion?

Besters: ‘De nombreuses choses ont été reprises et regroupées, mais Pivotal et VMware ont toujours été des soeurs. Pivotal est née d’un certain nombre d’actifs d’EMC et de VMware, et les deux entreprises sont toujours restées proches l’une de l’autre. On peut donc parler d’une bonne fusion des deux cultures, où Pivotal était davantage concentrée sur les applications, alors que VMware se focalisait plus sur le volet infrastructure. Il n’y eut donc guère de défis à relever. Ce fut là une très bonne synergie sur le plan organisationnel.

Pour les produits, Pivotal disposait déjà d’une grande puissance d’ingénierie. Nous l’avons regroupée avec celle de VMware, et nous avons ensuite élaboré une stratégie en vue de les intégrer. Je pense que nous y sommes parfaitement arrivés. Il y a évidemment toujours du pain sur la planche, le produit n’est jamais terminé. On peut toujours l’améliorer, mais tout se passe très vite. La cadence que nous appliquons pour chacun des produits séparément, mais aussi pour l’ensemble des solutions que nous pouvons mettre en oeuvre chez les clients, est élevée. Ce n’est possible que si la technologie est à la hauteur.’

‘Je pense qu’en Belgique, nous avons à présent l’avantage que les entreprises peuvent apprendre de ce que le marché a déjà fait et que nous pouvons ainsi être opérationnels.’

La Belgique est par tradition un pays qui adopte quelque peu plus lentement les nouvelles technologies que les Pays-Bas par exemple. Les entreprises belges attendent-elles les containers?

Besters: ‘Je ne dirais pas que les Pays-Bas nous devancent sur le plan des idées, mais peut-être un peu sur celui de l’approche. Les Néerlandais se lancent très vite dans quelque chose de nouveau. Cela peut aussi avoir un côté négatif: il y a la loi de l’avance inhibitive, par laquelle on tente quelque chose à petite échelle, mais on ne sait pas comment faire à grande échelle. Je pense qu’en Belgique, nous avons à présent l’avantage que les entreprises peuvent apprendre de ce que le marché a déjà fait et que nous pouvons ainsi être opérationnels. Nombre de ces apprentissages se retrouvent dans des firmes telles VMware et Tanzu, car cela fait des années déjà que nous dialoguons avec les entreprises. Si retard il y a, je pense que la Belgique peut rapidement le résorber. Je prévois pour le pays une forte croissance l’année prochaine.’

Cela signifiera-t-il aussi une croissance du nombre de collaborateurs chez Tanzu?

Besters: ‘Nous allons recruter du personnel supplémentaire surtout au Benelux. Au front, il s’agira de consultants, accountmanagers, solution engineers, des hommes et des femmes qui conseillent aux entreprises d’effectuer le premier pas. A l’arrière (backend) des gens en charge de fournir les projets proprement dits.

Je suis un ardent défenseur de faire travailler les gens avec des entreprises nationales, afin qu’ils aient les mêmes affinités. Benelux & Nordics se compose d’un grand nombre de pays. Idéalement, il faut une représentation dans chacun d’eux, afin de connaître le marché, la culture et la façon de faire des affaires. Mais aussi de savoir où on en est sur le plan de l’adoption de l’IT.

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