‘Que les applis ferroviaires prospèrent et l’usage du train croisse’

‘La SNCB conserve méticuleusement pour elle les données relatives aux horaires et aux retards et ce, malgré le fait que le gouvernement opte résolument pour le concept des données ouvertes (open data)’, écrit le député CD&V Jef Van den Bergh, qui déclare vouloir déposer une résolution.

La semaine dernière, la SNCB retirait la fiche virtuelle de RailTime. Les voyageurs sont désormais dépendants d’une appli SNCB moins conviviale pour beaucoup, parce que la SNCB interdit des entreprises IT ou des technophiles simplement intéressées d’utiliser les informations précises des horaires. ‘De Lijn, la STIB et les TEC mettent bien leurs données à disposition. La SNCB est donc la seule société de transport public en Belgique à ne pas le faire. Lors d’une journée de grève comme hier, caractérisée par un service limité, cela s’avérerait pourtant incroyablement utile’, déclare le député CD&V Jef Van den Bergh.

La SNCB refuse encore et toujours de mettre ses horaires à la disposition de tiers. Voilà ce qui ressort d’une réponse de la ministre de la Mobilité à l’une de mes questions parlementaires. La société du rail garde méticuleusement pour elle les données relatives aux horaires et aux retards. Dans son accord gouvernemental, le présent gouvernement opte néanmoins résolument pour l’‘open data-concept’: la mise à disposition des informations des pouvoirs publics aux entreprises, chercheurs et citoyens. Nous voulons ainsi répondre à la demande croissante des entreprises et des développeurs ICT de pouvoir développer eux-mêmes des applications utiles sur base des informations des pouvoirs publics.

Vous voulez aller d’Amsterdam à Eindhoven ou à Cologne? Des cartes et planificateurs routiers sur internet vous donnent aussitôt la durée du voyage en voiture, en train, en vélo,… C’est ainsi qu’on promeut la multi-modalité: utiliser différentes formes de transport dans la pratique. Le train s’avère essentiel dans ce concept. Les sociétés de transport étrangères mettent en outre depuis longtemps leurs horaires à la disposition des développeurs web et d’applis. Les horaires de De Lijn sont aussi intégrés aux moteurs de recherche, applis pour smartphone et autres. Quiconque veut se rendre d’Anvers à Ostende, se voit conseillé de prendre le bus à 5H33 précises dans les moteurs de recherches populaires: les liaisons ferroviaires n’y sont elles pas reprises.

La SNCB garde méticuleusement pour elle les données relatives aux horaires et aux retards, malgré le fait que le gouvernement opte résolument pour le concept des données ouvertes

Les pouvoirs publics doivent révéler ce que la société ou le secteur privé même peut (mieux!) faire. Intégrer les horaires et les retards dans les planificateurs routiers, les moteurs de recherche, les systèmes de navigation automobile ou les applis pour smartphones n’est pas une compétence de base de la SNCB. Plus il y aura d’applis ferroviaires, de sites web, de moteurs de recherche et d’outils numériques qui intègreront le train, plus il y aura de voyageurs potentiellement bien informés. Voilà qui ‘incitera’ aussi les gens à prendre le train et à laisser leur voiture au garage. Plus d’innovation, moins de files: c’est aussi simple que cela.

Les horaires de la SNCB que nous payons tous, appartiennent également par excellence au domaine public. En 2009, la SNCB a même mené un authentique combat juridique contre iRail, l’application d’un étudiant qui permettait aux utilisateurs de consulter les horaires de la SNCB au moyen d’un téléphone mobile. La société ferroviaire devrait encourager ce genre d’initiative plutôt que de le combattre.

Selon la ministre Galant, les sociétés de transport régionales n’ouvriraient pas leurs données, et il ne serait donc guère judicieux que la SNCB soit la seule à le faire. Pourtant, De Lijn est un bon élève et partage ses horaires avec les moteurs de recherche bien connus. La STIB et les TEC ont également décidé de mettre leurs données à disposition en vue d’aider à créer des applications. Qu’attend donc encore la SNCB?

Le contrat de gestion actuel entre la SNCB et le gouvernement annonce la mise à disposition d’informations aux voyageurs, mais n’oblige pas la SNCB à fournir sa banque de données à des tiers, pour leur permettre de développer leurs propres applications.

La SNCB doit libérer ses horaires et informations en temps réel sur les retards par exemple. Je vais déposer une résolution pour que cela figure dans le nouveau contrat de gestion.

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